Sommet de l’OIF à Montreux : Abdou Diouf, un Apatride Au Service de la Francophonie





Malgré l’absence de soutien du Sénégal, son pays d’origine, Abdou Diouf a été réélu à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie au XIIIème sommet de Montreux, en Suisse. Le Sénégal continue ainsi de faire la guerre à ses dignes fils dans les institutions internationales comme l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation, la Fédération internationale d’Athlétisme, après l'Uemoa.



Les représentants de quelque 50 pays de l’Organisation internationale de la Francophonie (OiF) réunis depuis le 22 octobre à Montreux, en Suisse, ont confié un nouveau mandat de quatre ans à Abdou Diouf. Le troisième. Pour une durée totale de 12 ans.

Le 13ème Sommet de l’Organisation mondiale de la Francophonie (OiF) de Montreux en Suisse s’est ouvert samedi en présence de 40 chefs d'État et de gouvernements qui ont salué l’action du secrétaire général pour la dimension politique d’une organisation de plus en plus au service de la démocratie, nouveau rêve d’un Occident chrétien en butte à l’irrédentisme religieux : Guinée, le Niger, Madagascar.

La déclaration de Montreux qui sera publiée dimanche insistera également sur la modification souhaitée par le monde francophone de la composition du Conseil de sécurité de l’ONU : l’Oif a en effet plaidé pour l’entrée d’un ou deux pays africains comme membres (permanents ?) de ce conseil.
Enfin, la sécurité, consubstantielle à la démocratie, ne devait pas être en reste, notamment dans ces immenses espaces du Nord de l’Afrique envahis par une bande de "desesperados" à la recherche du gain facile, sous le couvert religieux.


Après Beyrouth en 2002 et Bucarest, en 2006, Abdou Diouf vient de bénéficier d’un troisième et probable dernier mandat à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) au XIIIème sommet de Montreux, en Suisse. Et comme pratiquement depuis le début, tout le monde s’est mis d’accord sur la candidature du Sénégalais, sauf le gouvernement du président Wade qui a tenu à faire préciser qu’il n’avait pas de candidat en Suisse pour l’occasion.

Il y a eu au début la sollicitation canadienne, suivie de la récente prière française, dont le ministre des Affaires étrangères avait précisé dès le 20 octobre que Diouf était le candidat de la France.
"Je suis disponible", avait alors répondu celui qui pensait pouvoir enfin se reposer et écrire ses mémoires et qui a su imposer un certain sérieux et une crédibilité certaine à l'Organisation internationale de la Francophonie.

Abdou Diouf n’a jamais été le candidat naturel du Sénégal qui ne vote pour lui que contraint et forcé.
En 2000, il s’agissait d’une « dédioufisation » maladroite pour ceux qui se voulaient continuateurs de Senghor, cherchant donc à refermer une parenthèse historique de 20 ans. C’était l’époque où le porte-parole du Parti démocratique sénégalais (Pds), faisant déjà la confusion entre le parti et l’Etat, affirmait allègrement que « Le Sénégal n’est pas sergent-recruteur pour président déchu ! ». En 2010, il fallait chasser les démons de la défaite prévisible de 2012 en vouant Diouf aux gémonies : le prétexte d’une candidature de Lamine Diack inconnu des populations sénégalaises mais qui serait chaperonné par le secrétaire général de l’Oif fut une brèche étroite où essayèrent de s’engouffrer les Libéraux du Sénégal, du plus grand au plus petit, tous des plus précieux ridicules. Mais aussi de curieux plaignants des bords de la Seine et de petits clubs francophones surgis de l’ombre. Ainsi, un collectif de la Casamance a pris prétexte de la proximité du sommet de Montreux pour porter plainte devant les instances de la Cour pénale internationale habilitée à connaître et à juger les personnes accusées de génocide, de crimes contre l’humanité et de crime de guerre. Il y serait question de plus de 6.000 civils tués sous sa présidence au Sénégal, de 1980 à 2000.

Il s’agit là d’une mauvaise querelle : le Sénégal s’est évertué depuis 2002 à faire la chasse à ses fils de la diaspora portés à la tête de grandes institutions internationales. Celui qui se dit le mieux élu, le plus diplômé, le mieux né et père de la lumière sortie des cuisses de Jupiter s’est illustré dans les logorrhées célèbres non contre la Fao que contre le directeur général perçu comme un rival potentiel. Prétextant d’une alternance qui devait faire tache d’huile après sa victoire de 2000, il en avait fait la théorie devant ses pairs de l’Union monétaire ouest-africaine pour demander le remplacement du Sénégalais Moussa Touré. C’était lors du 8e sommet des chefs d’État et de gouvernement qui s'est tenu le 10 janvier 2004, et au cours duquel Soumaïla Cissé (Mali) a été nommé président de la Commission de l'UEMOA.

Pathembodji.com

Samedi 23 Octobre 2010 12:50


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