Le président Barack Obama (d) et son homologue chinois Hu Jintao à Winfield House, la résidence de l'ambassadeur amérocain à Londres, le 1er avril 2009. (Ph: Reuters)
On est loin de l’époque où l’entrée de la Chine dans l’Organisation Mondiale du Commerce provoquait froncements de sourcils et réactions apeurées. Quelle que soit la vulnérabilité de l’économie domestique chinoise, son poids est désormais reconnu par la plupart de ses interlocuteurs. Pékin, troisième puissance mondiale, serait sur le point de supplanter le Japon d’ici quelques années, à la place de numéro deux.
Les inquiétudes
Il y a bien quelques signaux inquiétants : les révoltes populaires dans les provinces où les pouvoirs locaux contestés servent souvent de bouc émissaire pour les autorités de Pékin, le décalage entre des populations rurales déshéritées qui constituent une majorité dans la plus grande partie du territoire, et les fortunes qui s’affichent dans les grands centres urbains, vulnérabilité également en matière d’approvisionnement énergétique et fragilité extrême pour ce qui est de la gestion des ressources en eau.
Une croissance qui fait des jaloux
Il n’empêche, Pékin affiche des perspectives de croissance pour 2009 -6,5%- à faire pâlir les économies occidentales et le Japon. C’est pourquoi la Chine peut aujourd’hui se permettre d’appeler à d’importants bouleversements du système économique et financier mondial. D’où l’appel de Pékin à l’instauration d’une monnaie supranationale, autre que le dollar ou l’euro, afin de diminuer l’effet contagieux des crises d’un pays à l’autre. Cette question de la création d’une monnaie de réserve internationale n’était pas au programme de ce G20, mais en l’évoquant, la Chine attire l’attention sur les risques encourus par les dérives du système actuel.
Pékin se sent d’autant plus autorisé à faire entendre sa voix qu’une grande partie de la dette américaine se trouve entre les mains de la Chine qui détient quelques mille milliards de bons du trésor américain. L’intérêt de la Chine dans le rétablissement de la première économie mondiale ne fait donc aucun doute et cela donne du crédit aux déclarations de Pékin sur ce thème.
L’assurance chinoise dopée par la croissance
Derrière la croissance de l’économie chinoise se profile également la croissance à deux chiffres de son budget militaire. Rapportées à la production nationale, les dépenses militaires chinoises restent proportionnellement bien inférieures à celle des Etats-Unis, mais en termes d’équipements et de capacité de projection, les progrès enregistrés par la Chine sont indéniables. Cette avancée est devenue palpable avec l’envoi en décembre 2008 de deux destroyers et d’un navire de ravitaillement au large des côtes somaliennes, pour lutter contre la piraterie. C’était la première fois que des navires de guerre chinois se risquaient ainsi en dehors des eaux territoriales de la Chine, depuis six-cents ans. Un geste suivi de près par les Japonais, inquiets face aux développements non seulement de la piraterie, mais aussi et surtout des forces navales chinoises.
Cette mission dans le golfe d’Aden reflète également la montée en puissance des Chinois sur le continent africain et la nécessité pour Pékin de protéger l’axe commercial qui relie la Chine à l’Afrique.
Les Américains ne s’y trompent pas qui espèrent traiter avec la Chine les dossiers épineux tels que le Soudan et le Zimbabwe.
Pékin, incontournable dans la lutte contre le terrorisme…
Dans le nouveau dispositif mis en place par le président Obama pour lutter contre al-Qaïda, en concentrant les efforts sur l’Afghanistan et le Pakistan, la Chine apparaît tout aussi incontournable, en raison du rôle qu’elle joue au Pakistan. Economiquement, le soutien de Pékin à Islamabad est loin d’être négligeable, c’est donc un acteur essentiel de la stratégie qui consiste à appuyer les efforts du gouvernement élu au Pakistan contre les combattants islamistes.
Il n’y a guère qu’au Proche-Orient ou en Amérique Latine, où les efforts de la diplomatie chinoise restent limités.
…et en Asie
En Asie bien évidemment rien ne peut se faire sans l’aval de Pékin, comme en témoigne le dossier nucléaire nord-coréen, mais aussi la Birmanie. Pékin affirme y déployer d’importants efforts, mais reste à s’entendre sur les objectifs. Le but recherché par Pékin semble encore très éloigné des ambitions affichées par les démocraties occidentales. Le fait est que les régimes militaires birman et nord coréen -toujours en bons termes avec Pékin- restent de marbre face aux sollicitations de la communauté internationale.
Source: RFI
Les inquiétudes
Il y a bien quelques signaux inquiétants : les révoltes populaires dans les provinces où les pouvoirs locaux contestés servent souvent de bouc émissaire pour les autorités de Pékin, le décalage entre des populations rurales déshéritées qui constituent une majorité dans la plus grande partie du territoire, et les fortunes qui s’affichent dans les grands centres urbains, vulnérabilité également en matière d’approvisionnement énergétique et fragilité extrême pour ce qui est de la gestion des ressources en eau.
Une croissance qui fait des jaloux
Il n’empêche, Pékin affiche des perspectives de croissance pour 2009 -6,5%- à faire pâlir les économies occidentales et le Japon. C’est pourquoi la Chine peut aujourd’hui se permettre d’appeler à d’importants bouleversements du système économique et financier mondial. D’où l’appel de Pékin à l’instauration d’une monnaie supranationale, autre que le dollar ou l’euro, afin de diminuer l’effet contagieux des crises d’un pays à l’autre. Cette question de la création d’une monnaie de réserve internationale n’était pas au programme de ce G20, mais en l’évoquant, la Chine attire l’attention sur les risques encourus par les dérives du système actuel.
Pékin se sent d’autant plus autorisé à faire entendre sa voix qu’une grande partie de la dette américaine se trouve entre les mains de la Chine qui détient quelques mille milliards de bons du trésor américain. L’intérêt de la Chine dans le rétablissement de la première économie mondiale ne fait donc aucun doute et cela donne du crédit aux déclarations de Pékin sur ce thème.
L’assurance chinoise dopée par la croissance
Derrière la croissance de l’économie chinoise se profile également la croissance à deux chiffres de son budget militaire. Rapportées à la production nationale, les dépenses militaires chinoises restent proportionnellement bien inférieures à celle des Etats-Unis, mais en termes d’équipements et de capacité de projection, les progrès enregistrés par la Chine sont indéniables. Cette avancée est devenue palpable avec l’envoi en décembre 2008 de deux destroyers et d’un navire de ravitaillement au large des côtes somaliennes, pour lutter contre la piraterie. C’était la première fois que des navires de guerre chinois se risquaient ainsi en dehors des eaux territoriales de la Chine, depuis six-cents ans. Un geste suivi de près par les Japonais, inquiets face aux développements non seulement de la piraterie, mais aussi et surtout des forces navales chinoises.
Cette mission dans le golfe d’Aden reflète également la montée en puissance des Chinois sur le continent africain et la nécessité pour Pékin de protéger l’axe commercial qui relie la Chine à l’Afrique.
Les Américains ne s’y trompent pas qui espèrent traiter avec la Chine les dossiers épineux tels que le Soudan et le Zimbabwe.
Pékin, incontournable dans la lutte contre le terrorisme…
Dans le nouveau dispositif mis en place par le président Obama pour lutter contre al-Qaïda, en concentrant les efforts sur l’Afghanistan et le Pakistan, la Chine apparaît tout aussi incontournable, en raison du rôle qu’elle joue au Pakistan. Economiquement, le soutien de Pékin à Islamabad est loin d’être négligeable, c’est donc un acteur essentiel de la stratégie qui consiste à appuyer les efforts du gouvernement élu au Pakistan contre les combattants islamistes.
Il n’y a guère qu’au Proche-Orient ou en Amérique Latine, où les efforts de la diplomatie chinoise restent limités.
…et en Asie
En Asie bien évidemment rien ne peut se faire sans l’aval de Pékin, comme en témoigne le dossier nucléaire nord-coréen, mais aussi la Birmanie. Pékin affirme y déployer d’importants efforts, mais reste à s’entendre sur les objectifs. Le but recherché par Pékin semble encore très éloigné des ambitions affichées par les démocraties occidentales. Le fait est que les régimes militaires birman et nord coréen -toujours en bons termes avec Pékin- restent de marbre face aux sollicitations de la communauté internationale.
Source: RFI