Soudan: Khartoum craint une contagion des manifestations

Après l’annonce, dimanche 22 septembre, par le président soudanais Omar el-Béchir d’un plan en trois points pour revitaliser l’économie du pays, parmi lesquels l’arrêt des subventions, des manifestations ont eu lieu dans deux villes du pays. La mesure a entraîné une hausse de 40 % des prix de l’essence et du gaz. Khartoum redoute une contagion.



Le président soudanais Omar el-Béchir, à Khartoum (archive). Reuters
Après la manifestation du lundi 23 septembre à Wad Madani, la contestation a gagné Oumdurman, la deuxième ville de l’Etat, mardi. Lycéens et étudiants ont marché sur le siège du parti du gouvernement, le Congrès national, qu’ils ont tenté de brûler.

Un début d’incendie a touché une station d’essence limitrophe. L’incendie a été éteint par d’autres manifestants, selon des témoins. Les quartiers où ont eu lieu les incidents sont totalement isolés par les forces de l’ordre.

Lundi, lors des manifestations à Wad Madani, située à 160 kilomètres au sud de Khartoum, une personne avait été tuée par des tirs d’origine inconnue. Omar Mohammed Ahmed Al-Khidr, un étudiant qui participait à la manifestation de ce mardi à Oumdurman, a été tué, a affirmé sa famille à l'AFP. Ce mercredi matin, un homme a été tué à Khartoum, lors de troubles au souk « el-Markazi», le marché central de la ville et que plusieurs personnes avaient été blessées, parmi les manifestants et les forces de l’ordre.

L'opposition appelle à des manifestations

Le principal syndicat des transporteurs, proche du parti au pouvoir, soutient le plan du gouvernement. Reste que Khartoum, qui a connu, mardi, des incidents mineurs devant l’université, appréhende ces prochains jours.

Des partis de l’opposition appellent à des manifestations pour protester contre la hausse des prix importantes, de l’essence et du gaz domestique, qui est entrée en vigueur lundi et qui touche durement les ménages.

Selon la compagnie pétrolière du Soudan, le prix de l’essence à la pompe est passé lundi de 12,5 livres le gallon (2,83 dollars), à 20,8 livres (4,71 dollars) ; le gallon de gazole est passé de 8,5 livres (1,92 dollar) à 13,9 livres (3,14 dollars). Dans un entretien accordé mardi à RFI, Issam Mohammed, professeur d'économie à l'université de Khartoum, a estimé que la conséquence de ces hausses «c’est que tous les prix vont instantanément augmenter de 40 %. (…) Cela signifie que le revenu réel des gens d’ici va baisser de 80 %».

Source : Rfi.fr
 

Dépéche

Mercredi 25 Septembre 2013 11:11


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