Benjamin Coovi Dako, premier Secrétaire général adjoint du gouvernement du Bénin a soutenu sa thèse de doctorat ce samedi au centre de Calcul Ousmane Seck l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Portant sur le thème : « Politiques publiques de protection des personnes en santé au Bénin : Acteurs, instruments et institutions ». Le travail a été sanctionné par la mention très honorable avec félicitations du jury et autorisation de publication de la thèse, devant un jury international de six membres venus de différentes Universités de l'Afrique de l'Ouest.
Ce sujet vise, selon le nouveau docteur, à « enrichir le répertoire de la science politique dans le domaine de la recherche et de l’innovation pour l’amélioration de la santé des populations et à proposer aux acteurs concernés, des matrices cognitives, des pistes d’instrumentation et d’institutionnalisation adéquates ainsi que des modèles pratiques pour une action publique sanitaire véritablement centrée sur les acteurs et les consommateurs de soins, dans le but d’une protection efficace, efficiente et durable ».
Ce sujet vise, selon le nouveau docteur, à « enrichir le répertoire de la science politique dans le domaine de la recherche et de l’innovation pour l’amélioration de la santé des populations et à proposer aux acteurs concernés, des matrices cognitives, des pistes d’instrumentation et d’institutionnalisation adéquates ainsi que des modèles pratiques pour une action publique sanitaire véritablement centrée sur les acteurs et les consommateurs de soins, dans le but d’une protection efficace, efficiente et durable ».

Méthodologie adoptée
Pour y parvenir, le nouveau docteur en Sciences Politiques Publiques a analysé le comportement de certains acteurs du secteur à l’aune des modèles théoriques telles que la rationalité limitée, le néo-institutionnalisme du choix rationnel et l’individualisme méthodologique. Une démarche heuristique lui a permis de mieux cerner les dissonances entre les actions et comportements divers desdits acteurs d’une part, et les principes et normes mondialement connus de protection des personnes en santé d’autre part. Une démarche qui a facilité la proposition d’autres approches scientifiques et contextuelles de mise à l’agenda et de mise en œuvre adéquates des politiques de santé.
Dans son cheminement méthodologique, le docteur Benjamin Coovi Dako a adopté une méthode certes classique, mais qu’il a voulu réaliste compte tenu des difficultés liées au Covid-19 qui sévissait au moment critique de la réalisation des enquêtes de terrain. une revue documentaire méthodiquement conduite lui a permis d’explorer les premières informations notamment en ce qui concerne l’internalisation et l’application du concept de protection des personnes en tant que dimension transversale des politiques de santé et des différents plans de développement sanitaire qui se sont succédé dans le pays depuis 1960.
La revue documentaire menée lui a procuré des informations importantes sur la mise en œuvre de ce concept dans les systèmes de santé des pays occidentaux, de la sous-région ouest-africaine et d’autres pays du continent. C’est dans ce sens que Dr Dako a établi une analyse comparée de la prise en compte du concept de protection sanitaire des personnes, sur la base de référentiels éprouvés et des déterminants spécifiques liés aux réalités sociétales de chaque pays et de chaque communauté.
Après la revue documentaire, une enquête de terrain de nature mixte, à la fois quantitative et qualitative, a été aussi menée. Ainsi, sur la base de supports adéquats de collecte de données, adaptés à chaque catégorie de cible, il a été mis en évidence la nature et l’ampleur des dysfonctionnements des programmes, projets et services de santé, tels que vécus par les populations et de plus en plus reconnus par les décideurs, acteurs nationaux et partenaires techniques et financiers.
Concernant la population cible, il en a distingué quatre catégories à savoir les responsables sanitaires centraux, les experts, les agents de santé et les usagers des formations sanitaires publiques. L’objectif étant de recueillir des informations sur des incidents ou accidents médicaux de toutes formes, intervenus lors des soins, des problèmes d’accueil ou des comportements malveillants des professionnels de santé ayant pu causer des dommages de quelque nature que ce soit auxdits usagers.
Des diverses explorations et des analyses qui s’en sont suivies, le Docteur Dako a déduit que l’insuffisance criarde de la protection réelle des personnes dans l’action publique sanitaire en général et les pratiques biomédicales au Bénin, découle de plusieurs facteurs, notamment:
✓ l’hétéronomie systémique de près de trente ans, entre la politique sanitaire et sociale dédiée aux indigènes africains par l’Administration coloniale d’une part, et les politiques sanitaires post coloniales d’autre part, qui a créé d’énormes difficultés d’identification et de mise à l’agenda de pathologies nouvelles plus graves, d’adéquation du plateau technique à l’évolution technologique et de prise en compte nécessaire de la transition épidémiologique;
✓ Le non-respect, comme l’exigent les normes internationales, l'ignorance des principes de l’intersectorialité et de la démocratie sanitaire, ce qui génère des politiques de santé quasi-hémiplégiques, ignorant de fait les règles minimales de la protection des personnes ;
✓ Le basculement stoïque, des nobles aspirations de « l’État providence » béninois, à instaurer des politiques de santé adéquates pour ses communautés, au métaphorique « État sorcier » selon les termes de Bernard Hours;
✓ La carence législative et réglementaire, spécifiquement dans le domaine de la protection des personnes en santé. Et pour finir des insuffisances cognitives en matière de protection des personnes aussi bien au niveau des cadres que des agents de terrain, liées, entre autres, à l’inexistence thématique du concept de protection dans les curricula de formation professionnelle.
Les résultats de ses recherches ont également mis en exergue les profondes réformes structurelles amorcées dans le domaine de la santé depuis 2016, avec l’avènement du « régime de la rupture ». Il a démontré que ces réformes visent à inverser la tendance à l’enlisement systémique vécu jusque-là, pour booster véritablement la protection sanitaire des personnes. Il cite à cet effet des lois dont une spécifiquement dédiée à la protection des personnes, et des décrets à effets structurants. Il a également mis en exergue l’agencification massive de la santé en cours avec la création et l’opérationnalisation immédiate de plusieurs agences. En évoquant par ailleurs le vaste processus en cours pour l’instrumentation et l’institutionnalisation dans une perspective à long terme de protection des personnes, il argue que le système sanitaire béninois est véritablement placé sous perfusion du new public management.
Affirmant le caractère hautement révolutionnaire des réformes en cours, le candidat a démontré à travers les réactions qu’elles suscitent de la part de certains acteurs qui fustigent, selon eux, le caractère trop élitiste et le manque de démocratie sanitaire dans leur mise en place. Il a en effet analysé les enjeux, intérêts et stratégies utilisées par des agents de terrain pour influer sur la mise en œuvre desdites réformes.
Ce faisant, il a passé au crible leurs comportements sous le prisme de la stratification opérée par James Mahoney et Kathleen Thelen à quatre catégories d’acteurs institutionnels porteurs de changements, à savoir : les acteurs insurrectionnels, les acteurs symbiotiques, les acteurs subversifs et les acteurs opportunistes. Pour lui, les jeux des acteurs symbiotiques et subversifs ont été particulièrement expressifs dans ce mouvement. Les premiers, pour la formation du core executive nécessaire pour une conception de politiques publiques consensuelles, et les seconds, pour des velléités de résistance à une dynamique de changement qualitatif qui bouscule leurs intérêts corporatistes.
Pour y parvenir, le nouveau docteur en Sciences Politiques Publiques a analysé le comportement de certains acteurs du secteur à l’aune des modèles théoriques telles que la rationalité limitée, le néo-institutionnalisme du choix rationnel et l’individualisme méthodologique. Une démarche heuristique lui a permis de mieux cerner les dissonances entre les actions et comportements divers desdits acteurs d’une part, et les principes et normes mondialement connus de protection des personnes en santé d’autre part. Une démarche qui a facilité la proposition d’autres approches scientifiques et contextuelles de mise à l’agenda et de mise en œuvre adéquates des politiques de santé.
Dans son cheminement méthodologique, le docteur Benjamin Coovi Dako a adopté une méthode certes classique, mais qu’il a voulu réaliste compte tenu des difficultés liées au Covid-19 qui sévissait au moment critique de la réalisation des enquêtes de terrain. une revue documentaire méthodiquement conduite lui a permis d’explorer les premières informations notamment en ce qui concerne l’internalisation et l’application du concept de protection des personnes en tant que dimension transversale des politiques de santé et des différents plans de développement sanitaire qui se sont succédé dans le pays depuis 1960.
La revue documentaire menée lui a procuré des informations importantes sur la mise en œuvre de ce concept dans les systèmes de santé des pays occidentaux, de la sous-région ouest-africaine et d’autres pays du continent. C’est dans ce sens que Dr Dako a établi une analyse comparée de la prise en compte du concept de protection sanitaire des personnes, sur la base de référentiels éprouvés et des déterminants spécifiques liés aux réalités sociétales de chaque pays et de chaque communauté.
Après la revue documentaire, une enquête de terrain de nature mixte, à la fois quantitative et qualitative, a été aussi menée. Ainsi, sur la base de supports adéquats de collecte de données, adaptés à chaque catégorie de cible, il a été mis en évidence la nature et l’ampleur des dysfonctionnements des programmes, projets et services de santé, tels que vécus par les populations et de plus en plus reconnus par les décideurs, acteurs nationaux et partenaires techniques et financiers.
Concernant la population cible, il en a distingué quatre catégories à savoir les responsables sanitaires centraux, les experts, les agents de santé et les usagers des formations sanitaires publiques. L’objectif étant de recueillir des informations sur des incidents ou accidents médicaux de toutes formes, intervenus lors des soins, des problèmes d’accueil ou des comportements malveillants des professionnels de santé ayant pu causer des dommages de quelque nature que ce soit auxdits usagers.
Des diverses explorations et des analyses qui s’en sont suivies, le Docteur Dako a déduit que l’insuffisance criarde de la protection réelle des personnes dans l’action publique sanitaire en général et les pratiques biomédicales au Bénin, découle de plusieurs facteurs, notamment:
✓ l’hétéronomie systémique de près de trente ans, entre la politique sanitaire et sociale dédiée aux indigènes africains par l’Administration coloniale d’une part, et les politiques sanitaires post coloniales d’autre part, qui a créé d’énormes difficultés d’identification et de mise à l’agenda de pathologies nouvelles plus graves, d’adéquation du plateau technique à l’évolution technologique et de prise en compte nécessaire de la transition épidémiologique;
✓ Le non-respect, comme l’exigent les normes internationales, l'ignorance des principes de l’intersectorialité et de la démocratie sanitaire, ce qui génère des politiques de santé quasi-hémiplégiques, ignorant de fait les règles minimales de la protection des personnes ;
✓ Le basculement stoïque, des nobles aspirations de « l’État providence » béninois, à instaurer des politiques de santé adéquates pour ses communautés, au métaphorique « État sorcier » selon les termes de Bernard Hours;
✓ La carence législative et réglementaire, spécifiquement dans le domaine de la protection des personnes en santé. Et pour finir des insuffisances cognitives en matière de protection des personnes aussi bien au niveau des cadres que des agents de terrain, liées, entre autres, à l’inexistence thématique du concept de protection dans les curricula de formation professionnelle.
Les résultats de ses recherches ont également mis en exergue les profondes réformes structurelles amorcées dans le domaine de la santé depuis 2016, avec l’avènement du « régime de la rupture ». Il a démontré que ces réformes visent à inverser la tendance à l’enlisement systémique vécu jusque-là, pour booster véritablement la protection sanitaire des personnes. Il cite à cet effet des lois dont une spécifiquement dédiée à la protection des personnes, et des décrets à effets structurants. Il a également mis en exergue l’agencification massive de la santé en cours avec la création et l’opérationnalisation immédiate de plusieurs agences. En évoquant par ailleurs le vaste processus en cours pour l’instrumentation et l’institutionnalisation dans une perspective à long terme de protection des personnes, il argue que le système sanitaire béninois est véritablement placé sous perfusion du new public management.
Affirmant le caractère hautement révolutionnaire des réformes en cours, le candidat a démontré à travers les réactions qu’elles suscitent de la part de certains acteurs qui fustigent, selon eux, le caractère trop élitiste et le manque de démocratie sanitaire dans leur mise en place. Il a en effet analysé les enjeux, intérêts et stratégies utilisées par des agents de terrain pour influer sur la mise en œuvre desdites réformes.
Ce faisant, il a passé au crible leurs comportements sous le prisme de la stratification opérée par James Mahoney et Kathleen Thelen à quatre catégories d’acteurs institutionnels porteurs de changements, à savoir : les acteurs insurrectionnels, les acteurs symbiotiques, les acteurs subversifs et les acteurs opportunistes. Pour lui, les jeux des acteurs symbiotiques et subversifs ont été particulièrement expressifs dans ce mouvement. Les premiers, pour la formation du core executive nécessaire pour une conception de politiques publiques consensuelles, et les seconds, pour des velléités de résistance à une dynamique de changement qualitatif qui bouscule leurs intérêts corporatistes.
une étude prospective du système sanitaire et des réformes en cours
Enfin, le nouveau docteur a initié et réalisé, une étude prospective du système sanitaire et des réformes en cours. Il a, dans ses recherches identifié trois scénarii possibles d’évolution du système pour les dix prochaines années. Il a ‘’endogénéïsé’’ leur dénomination en langue locale (Fongbé), dans l’optique de contextualisation des solutions au problème de protection des personnes. Il s’agit des scenarii Wéziza (lumière), Lanmèsien (bonne santé) et Zinflou (obscurité).
comment rendre ‘’protectionniste’’ le système de santé béninois
Afin de contribuer à rendre ‘’protectionniste’’ le système de santé béninois pour le long terme, le Docteur Dako propose des leviers suivants dans le cadre d’une institutionnalisation adéquate et réussie du système à savoir:
✓ « l’insertion claire du concept de protection des personnes dans l’agenda institutionnel des pouvoirs publics pour en faire une boussole dans l’action publique et les pratiques sanitaires, l’application effective du principe de la démocratie sanitaire dans les processus de conception des politiques, plans et autres documents de stratégies afin d’éviter des styles déviants de mise en œuvre comme la défiance ou le retard causé par des acteurs en l’occurrence les agents de terrain;
✓ l’intégration dans les curricula de formation professionnelle, des disciplines liées à la protection juridique des personnes en santé, dans les écoles et autres structures y dédiées ;
✓ le renforcement de la formation continue ou le recyclage systématique des agents de terrain, en vue d’une prise en charge « protectionniste » et intégrale des usagers dans les formations sanitaires, la systématisation du contrôle de qualité des soins dans les formations sanitaires publiques.
✓ Et enfin, l’affinement des mesures de redressement du sous-secteur pharmaceutique à travers la mise en place d’un véritable système national stratifié de pharmacovigilance, sur toute l’étendue du territoire national, la poursuite des efforts d’amélioration et de modernisation du plateau technique dans le sens d’une matériovigilance réelle pour une prévention systémique des infections nosocomiales, la nécessité d’identifier des filets innovants de financement pour rendre effectivement universelle la couverture de l’assurance maladie surtout à l’endroit des pauvres et pauvres extrêmes.
Enfin, le nouveau docteur a initié et réalisé, une étude prospective du système sanitaire et des réformes en cours. Il a, dans ses recherches identifié trois scénarii possibles d’évolution du système pour les dix prochaines années. Il a ‘’endogénéïsé’’ leur dénomination en langue locale (Fongbé), dans l’optique de contextualisation des solutions au problème de protection des personnes. Il s’agit des scenarii Wéziza (lumière), Lanmèsien (bonne santé) et Zinflou (obscurité).
comment rendre ‘’protectionniste’’ le système de santé béninois
Afin de contribuer à rendre ‘’protectionniste’’ le système de santé béninois pour le long terme, le Docteur Dako propose des leviers suivants dans le cadre d’une institutionnalisation adéquate et réussie du système à savoir:
✓ « l’insertion claire du concept de protection des personnes dans l’agenda institutionnel des pouvoirs publics pour en faire une boussole dans l’action publique et les pratiques sanitaires, l’application effective du principe de la démocratie sanitaire dans les processus de conception des politiques, plans et autres documents de stratégies afin d’éviter des styles déviants de mise en œuvre comme la défiance ou le retard causé par des acteurs en l’occurrence les agents de terrain;
✓ l’intégration dans les curricula de formation professionnelle, des disciplines liées à la protection juridique des personnes en santé, dans les écoles et autres structures y dédiées ;
✓ le renforcement de la formation continue ou le recyclage systématique des agents de terrain, en vue d’une prise en charge « protectionniste » et intégrale des usagers dans les formations sanitaires, la systématisation du contrôle de qualité des soins dans les formations sanitaires publiques.
✓ Et enfin, l’affinement des mesures de redressement du sous-secteur pharmaceutique à travers la mise en place d’un véritable système national stratifié de pharmacovigilance, sur toute l’étendue du territoire national, la poursuite des efforts d’amélioration et de modernisation du plateau technique dans le sens d’une matériovigilance réelle pour une prévention systémique des infections nosocomiales, la nécessité d’identifier des filets innovants de financement pour rendre effectivement universelle la couverture de l’assurance maladie surtout à l’endroit des pauvres et pauvres extrêmes.
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