« La parole ne suffit pas, il faut qu’il (Macky Sall, Ndlr) donne un engagement précis avec des dates biens précises. Je veux que le Cnp exige un calendrier précis à mettre en œuvre et une stratégie pour éviter une nouvelle trahison. Il faut un dispositif rassurant », déclare Talla Sylla, ajoutant qu’on ne pourra pas avoir une alternative si les conclusions des Assises ne sont pas appliquées.
Le Comité national de pilotage (Cnp) des Assises, qui s’est réuni ce week-end, a appelé toutes les parties prenantes à se mobiliser autour du candidat Macky Sall et à mener activement sur le terrain, en cohésion avec lui, la bataille finale du deuxième tour qui ouvre la porte au changement. Le Cnp qui réaffirme sa position consistant à suivre attentivement la mise en œuvre des conclusions des Assises nationales, convient, avec le candidat Macky Sall de la création, à cet effet, le moment venu, d’une structure appropriée.
Mais, Talla Sylla, qui était en conférence de presse pour répondre au Cnp, déclare que cette position ne le satisfait pas. « L’engagement pris par un candidat ne constitue pas une garantie suffisante pour rendre incontournable et irréversible le changement espéré », dit-il. Surtout que le président Wade avait pris des engagements avec la Ca 2000 qu’il n’a pas respectés et Macky Sall, « est un enfant du Sopi » et a été au pouvoir pendant huit ans. Et c’est pourquoi, Talla Sylla veut du concret. Et même s’il ne compare pas l’ancien Premier ministre à son ancien mentor, et « s’il ne dit pas qu’il ne faut pas voter pour Macky Sall », le leader du « Jëf Jel » veut, néanmoins, un échéancier précis des promesses du candidat de la coalition « Macky 2012 ». Il veut que le maire de Fatick prenne des engagements clairs selon un calendrier bien précis afin, dit-il, de restituer au peuple sa souveraineté confisquée et de reprendre en main les secteurs économiques à l’agonie.
A trois mois des législatives, Talla Sylla « exige », par exemple, des dates précises pour la modification de la Constitution et de la loi électorale pour, dit-il, permettre aux députés d’être indépendants vis-à-vis de l’Exécutif et d’être au service des populations. Il veut également des dates pour l’instauration d’une Ceni, d’un bulletin unique, etc. « Les élections législatives se tiendront le 17 juin, qu’il nous dise quand il va changer la Constitution. Qu’il se prononce sur le mode de scrutin contre lequel le peuple s’est soulevé le 23 juin. L’actuel mode de scrutin majoritaire à un tour est pareil au ticket présidentiel instituant le 25 % de Wade », poursuit Talla Sylla qui regrette que les gens ne prêtent pas attention à cela. Talla Sylla est l’une des rares personnes à n’avoir pas voté la Constitution de 2001.
Dépêche