"Côté activité, rien n’a encore changé. C’est toujours la même chose depuis que le pont est ouvert (le 21 mars 2015), les gens préfèrent venir faire leur week-end et retourner à Abidjan", affirme Ezetias Akou, assis dans un salon de fortune de l’établissement.
"Quand il n’y avait pas le pont, ces personnes pouvaient passer la nuit, parce que les gens ne pouvaient pas rentrer tard, cela nous arrangeait. Mais, le pont est venu, on peut dire que les activités ne marchent pas trop comme on le souhaitait (…) Peut-être à la longue, ça va bouger", se console-t-il.
Comparée à certaines stations balnéaires telles qu’Assinie (80 Km à l’Est d’ Abidjan) et Grand-Bassam à 40 Km au Sud de la capitale économique ivoirienne, Jacqueville compte très peu d’infrastructures économiques nécessaires pour accueillir davantage de personnes.
Clarence Apo, la trentaine, venue d’Abidjan pour gérer un restaurant en bordure de mer, range les sièges entreposés, attendant un éventuel client. Ici, ce sont les week-ends que "nous sommes débordés par l’affluence", dit-elle, tout en se réjouissant des commandes de clients venant de divers horizons de la région et des agglomérations urbaines.
Pour elle, le nouvel attrait économique de la ville attire manifestement des bandits, alors la sécurité devrait être renforcée autour des sites touristiques pour rassurer les populations. Mercredi, "il y a eu des braqueurs qui sont rentrés dans la ville", raconte-elle avec stupeur, sans donner de précisions.
"En 1H30", l’on peut aujourd’hui se rendre à Jacqueville via le pont, se réjouit Adama Méité, au volant de son minicar. "En une minute de traversée, tu es de l’autre côté", or avec le bac (bateau à fond plat utilisé pour traverser la lagune), "on pouvait faire souvent une heure, 20 ou 30 minutes" d’attente.
Pour éviter les pertes de temps, surtout en période de fête, dès l’arrivée au bac, la compagnie de transport fait monter les passagers dans des pinasses pour rejoindre l’autre bord, où un autre véhicule, en attente, les conduit à la gare routière, rapporte-t-il.
Sako Seydou, collègue d’Adama, lui, estime que le pont a considérablement raccourci la durée du trajet, mais l’affluence des clients n’est pas vraiment au rendez-vous. A l’ouverture du pont, "la première semaine qui a suivi, avec la fête de pâque ça a donné (les affaires ont bien marché). Après cela, on ne sait pas" où sont passés les clients, "pour le moment ça ne bouge pas".
Depuis l’inauguration du pont, le bac dont la production est estimée à 50 millions de Fcfa par an, est toujours accosté. A quelques encablures, un ex-employé du bac, lance un hameçon dans les profondeurs de l’eau pour tenter de pêcher du poisson, mais peine à y extraire un alevin à cette mi-journée, où les vagues sont agitées.
Assis dans une pirogue avec des amis, Fabrice Koffi, la vingtaine, fait observer que l’activité de la pêche se porte bien. Auparavant, les gens faisaient des commandes de "10.000 à 20.000 Fcfa", mais actuellement, "on en reçoit pour 50.000 à 100.000 Fcfa et nous pouvons dire que c’est grâce à ce pont".
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