18h 04 : L'audience est suspendue jusqu'à lundi
La défense : Vous êtes poursuivi pour apologie du terrorisme. Vous avez une fois posé des actes de tels ?
L'accusé : Non.
La défense : Revenez sur les définitions du mot djihad ?
L'accusé : Djihad Nafs, le partage de la connaissance, le partage de l’argent. C’est-à-dire aider nécessiteux.
La défense : Qu’est- ce que Saliou Ndiaye vous a dit sur son idée de voyager en Afghanistan ?
L'accusé : Il est venu me voir pour me dire qu’il voulait partir en Afghanistan pour faire le Djihad. Par la suite je lui ai interdit. Je lui ai demandé de rester afin de s’occuper de sa famille.
17h 43 : L'avocat de la défense interroge l'imam sur le matériel trouvé chez lui par les enquêteurs lors de la perquisition
L'accusé : Je ne connais pas le nom de l’arme qui a été trouvé chez moi. C’est une arme qui ne fonctionnait pas. Même tous les portables saisis ne m’appartiennent pas. Je n’avais qu’un seul portable que j’avais acheté à 15 mille. Le deuxième portable m’a été offert par un professeur qui était en vacances au daara.
La défense : On dit que vous financez le terrorisme ?
L'accusé : Je n’ai pas de l’argent à financer. Ce que je gagne appartient à ma famille
17h 10 : La parole est à la défense
La défense : Est-ce que vous pouvez nous parler de votre père ?
L’accusé : Il était un enseignant et un cultivateur. Mais il faut retenir aussi qu’il est connu au Sénégal.
La défense : Est-ce que vous recevez de l’aide de l’Etat pour le daara ?
L’accusé : Les aides venant des parents d’élèves. Mais l’Etat est venu nous voir à maintes reprises avec des promesses jamais tenues.
17h 05 : Me Mbaye Sène obtient du juge la diffusion d'une vidéo où l'imam don ne des conseils aux jeunes
Le procureur s'était opposé à la diffusion de ladite vidéo, arguant que c'est une pièce qui ne fait pas partie du dossier.
Mais Me Mbaye Sène a expliqué que l'interrogatoire se fait à charge et à décharge. Ce que le juge a validé.
Après la projection des procureurs, la défense peut donc riposter par la projection des vidéos qui disculpent l'imam Ndao. Dans ces vidéos on montre les prêches de l'Imam qui y prône l'égalité , l'union, la démocratie et la paix.
17h 03 : "Si je prônais le djihad, je serais le premier à y être"
Le procureur : Qu’est ce qui peut justifier la présence de tels éléments dans votre ordinateur
L'accusé : Ils font partie de l’évolution du mouvement islamique Daesh. Je suis le processus dudit mouvement. Les entraînements que nous venons de voir font partie de l'évolution de ces mouvements
Le procureur : Est-ce que vous prônez le djihad
L'accusé : Si je prônais le djhihad, je serais le premier à y être
16h 57 : Une autre vidéo de 10 minutes
La diffusion d’une vidéo de 10 minutes trouvée dans l’ordinateur de Imam Ndao sur les entraînements des combattants. Dans la vidéo, on montre des combattants encagoulés qui s’entraînent durement sous la surveillance de leur chef, tenant un fusil
Le procureur : Est-ce que vous êtes un spécialiste du djihad
L'accusé : Je ne détiens pas des documents qui traitent spécialement du djihad. Je fais des recherches sur le djihad. Il y a un fichier qui contient 18 mille livres qui ne parlent pas du djihad. Je fais des recherches sur tous les domaines
Le procureur projette sur l’écran un document et demande à l’imam s’il le connait. L'imam Ndao répond par la négative. Le procureur souligne que l’accusé Saliou Ndiaye aurait envoyé par mail le document à l’imam.
L'accusé : Je n’ai jamais reçu un tel document
16h 37 : Le procureur révèle la déclaration que l'imam Ndao aurait faite devant les enquêteurs
"Je n’ai pas eu l’occasion de le voir mais si c’était le cas, je lui conseillerai de changer sa position en djihad physique. Parce que pour moi, tout musulman doit participer au djihad physique. Je pense que sa position est due au fait de son jeune âge et son manque de maturité"
L'imam nie avoir tenu de tels propos
16h 34 : "Enseigner le djihad c'est comme enseigner l'addition et la soustraction"
Le procureur : vous enseignez le djihad ?
L'accusé : Poser cette question à un professeur d’arabe, c’est comme si on demandait à un prof de math s’il enseignait l’addition et la soustraction. J’enseigne la jurisprudence musulmane. Elle englobe
16h 25 : l'imam interrogé sur sa conférence au Lac Rose
Procureur : Avez-vous une fois animé une conférence à Lac Rose
L'accusé: Oui ! J’ai une fois animé une conférence à Lac Rose. C’était entre 2014-2015
Le procureur: Et qui vous avez invité à cette conférence
L'accusé: J’ai été invité par les musulmans de la zone
Le procureur: Il y a une personne avec qui vous vous êtes entretenus, qui vous avez reçu ?
L'accusé : Je ne me rappelle plus
Le procureur :Quel était le thème de cette conférence
L'accusé : le thème portait sur les mouvements islamiques de façon générale
Le procureur : Est-ce qu’on peut savoir le discours que vous aviez tenu ?
L'accusé : J’avais parlé sur les mouvements islamistes : Daesh, Etat Islamique. J’ai expliqué le déroulement de ces mouvements
Le procureur : Saviez-vous que depuis votre conférence, beaucoup de jeunes sunnites ont quitté Lac Rose pour rejoindre les zones de combats ?
L'accusé: C’est vous qui me l’apprenez
16h 11 : Me Masokhna Kane pris en flagrant délit par le juge
L'avocat de Imam Alioune Badara Ndao Me Masokhna Kane est pris en flagrant délit en train de siffler les réponses à son client. Sur ce le président du Tribunal intervient et remet la robe noire à sa place. " Maître vous n'avez pas le droit de faire cala'', dénoncé le juge Samba Kane.
L'interrogatoire du procureur se poursuit
Le procureur : lors de la perquisition de votre daara, qu’est-ce que les enquêteurs ont trouvé ?
L’accusé : lors de la perquisition, les enquêteurs n’ont pas vu l’argent que m'avait confié Ibrahima Diallo. L’argent était dans un agenda posé près de mon lit, les policiers l’ont même piétiné mais n’ont pas regardé le contenu.
Le procureur : Alors où est cet argent ?
L’accusé : Après mon arrestation, j’ai indiqué à Abdoulaye le lieu où se trouvait cet argent, de le récupérer pour le remettre à mes avocats en vue de le mettre dans les pièces dont ils disposent
Le procureur : Saliou Ndiaye lorsqu’il a voulu se rendre en Afghanistan
L’accusé : Il croyait qu’il devait faire un djihad. Et je lui ai ditde rester chez lui afin de s’occuper de ses enfants est du djihad.
Le procureur : Mais il avait soutenu que vous lui avez déconseillé parce qu’il ne connaissait pas le nommé Abdallah Babou. Et c’est Abdou Akim Mbacké Bao qui avait pris sa place. Vous le confirmez ?
L’accusé : Je ne me suis pas limité à lui conseiller. Mais le lendemain j’ai réuni les jeunes du daara pour leur dire de ne pas aller en Afghanistan
Le procureur : Est-ce que c’est le même conseil que vous avez demandé à Boubacar Decoll Ndiaye ?
L’accusé : Non Decoll m’avait demandé si les images qui se trouvaient au niveau de l’internet étaient vraies. Je lui ai dit que c’est vrai et ce n’était pas des montages mais la réalité. Mais je lui ai dit que l’importance c’était de chercher l’origine de ces attaques.
15h 20 : le procureur de la République procède à l'interrogatoire de l'imam Alioune Ndao
Le procureur : sur le projet de Makhtar Diokhané qui disait au moment de quitter à Andack il allait vous mettre en rapport avec les Sénégalais qui venaient de quitter le fief de Boko-Haram . Est-ce que vous étiez au courant du projet de Matar Diokhané de vous les confier?
L’accusé : Makhtar ne m’a jamais parlé de ce projet. Même Ibrahima Diallo ne pas parlé sur cela.
Le procureur : Ibrahima Diallo a confirmé que vous-même vous y avez adhéré ?
L’accusé : Personne d’entre eux ne m’a parlé de ce projet.
Le procureur : Ibrahima Diallo a déclaré à la Code D83/20 « Arrivé à Kaolack, nous ne sommes rendu chez Imam Ndao sous la direction de Matar Diokhané. Mais nous n’avions pas trouvé Imam chez lui. Après je suis retourné chez mes parents ce jour-là. Le lendemain j’ai rencontré Matar Diokhané à la gare des Baux maraîchers, et il m’a remis une somme de 100 000 francs Cfa pour que je puisse me rendre chez Imam. L’imam m’a posé des questions sur notre séjour et sur les difficultés attendues. Et je lui ai dit que nous avons appris à conduire des motos et du maniement des armes.
Quel est votre commentaire sur cette déclaration ?
L’accusé : Il est venu chez moi pour me dire qu’il est venu pour Makhtar. Je lui ai posé la question de savoir s’il connaissait Makhtar Diokhané. Après il m’a dit qu’il était avec Makhtar au Nigéria.
Le procureur : Je vais vous rappeler les déclarations de Makhtar Diokhané D44/21 "le lendemain j’ai ordonné à Abou Omar d’aller voir Imam pour la finalisation du projet et la correction de mon livre. Makhtar Diokhané avait également déclaré qu’au retour de Kaolack Abou Omar m’a affirmé que ce dernier était favorable à notre projet".
L’accusé : Ibrahima Diallo ne m’a jamais parlé des projets de Makhtar.
Le procureur : D37/5 Vous avez déclaré dans le bureau du magistrat instructeur que vous connaissez le nommé Ibrahima Diallo, "il est venu dans mon daara à 3 reprises. La première ’était pour récupérer le livre de Makhtar Diokhané et la 2eme fois poste un poste. Il m’a dit qu’il fut pensionnaire de mon daara. Mais je ne me souviens pas avoir traité de l’argent avec Ibrahima Diallo. Pourquoi vous contestez avoir traité avec lui de l’argent ?
L’accusé : Cette question ne m’a jamais été posée.
15h 16 : Reprise de l'audience
13h 02 : L'audience est suspendue jusqu'à 15 heures
Révélations de l'imam Ndao sur les attaques terroristes
L'imam Alioune Badara Ndao est catégorique. Pour lui, ce ne sont pas les musulmans qui sont derrière les attaques terroristes perpétrées en Europe ou partout ailleurs dans le monde.
Il cite principalement les attaques terroristes du monastère au Tibet et de l'aéroport d'Orly à Paris (mars 2017) comme étant l'oeuvre d'un homosexuel. "Ce ne sont pas les musulmans qui commettent les actes terroristes. L’attentat des moines de Tibet a été provoqué par un homosexuel. C’est ce même homosexuel qui avait provoqué l’attentat à l’aéroport de Paris. Ce dernier recrute des jeunes pour les inciter à faire des attentats", a-t-il révélé devant la Chambre criminelle ce jeudi.
Pour rappel, l'attaque de l'aéroport Orly a été perpétrée le 17 mars 2017 par un certain Ziyed Ben Belgacem. Des sources judiciaires ont révélé que les analyses toxicologiques pratiquées sur lui ont mis en évidence la présence, dans le sang, d’alcool (0,93 g par litre) et de stupéfiants (cannabis et cocaïne). Agé de 39 ans, il a été tué après avoir tenté de s’emparer de l’arme de l’un des militaires de l’opération « Sentinelle » qui était en patrouille à l’aéroport d’Orly.
12h 50 : L'imam Ndao interrogé sur la vidéo projetée
Le juge : Pourquoi vous avez gardé ce genre de vidéos dans votre machine?
L’accusé : J’avoue que la vidéo m’appartient. Et c’était lors des massacres des jeunes sunnites. Les Américains avaient attaqué l’Irak et Al Qaida avait envoyé des groupes d’hommes pour riposter contre l’attaque des Américains. Et j’ai gardé ces vidéos pour ma connaissance personnelle. Mon discours est propre et mes cassettes sont partout. Je les avais dit que je ne peux pas concevoir que des musulmans répondant au nom d'Allah puissent faire ces massacres
Le juge : Devant la barre Makhtar Diokhané avait soutenu que la démarche d’Imam Ndao était proche d’Al Qaida. Que pensez-vous de cela ?
L’accusé : Matar Diokhané s’est trompé et il l’a même précisé ici hier devant votre Tribunal.
Le juge : Vous aviez reçu la visite ce Boubacar Decoll Ndiaye vous disant qu’il veut aller faire le djihad ?
L’accusé : Je lui avais interdit d’y aller, parce que ce n’était pas sûr. Boubacar Decoll Ndiaye m’avait parlé des problèmes en Libye par rapport aux Sénégalais qui étaient là-bas. Je lui ai dit que ce n’était pas un piège et qu’il fallait rechercher l’origine du problème. Mais je ne lui ai jamais demandé de partir.
Le juge : la gendarmerie a trouvé une arme chez vous. Qu'en est-il de cette arme ?
L’accusé : Pistolet artisanal. Je suis un cultivateur et je faisais de l’élevage. J’avais déposé depuis longtemps une autorisation de port d’arme.12h 40 : Des images insoutenables dans la première vidéo diffusée
Le président de la Chambre criminelle de Dakar a fait projeter une vidéo de plus de 45 minutes se trouvant dans la machine d’Imam Alioune Badara Ndao où l'on peut voir des images insoutenables d'exécutions d'individus par des combattants de l'Etat islamique
Dans cette vidéo, il y a des hommes encagoulés portant le drapeau de l’Etat islamique. Un véritable "Far west" avec des combattants de l'EI qui tirent sur des innocents en scandant ‘’ Allahou Akbar’’. Il y a également l'exécution de soldats américains, criblés de balles.
Des images d'une horreur indescriptible
11h 50 : Début de la diffusion de la première vidéo
11h 45 : Les avocats de la défense estiment n'avoir jamais reçu les Cd. Le juge leur rétorque :
"Avant ce procès, nous avions tenu une conférence. Vous (les avocats) aviez exprimé le besoin d’avoir le dossier. Je vous avais promis de vous communiquer la version intégrale du dossier et c’est ce que j’ai fait sur une clé USB de 32G, sur fonds propres. Et, la clé que je vous ai remis contient le fichier du dossier Imam Ndao et les 11 Cd "
11h 40 : Le tribunal s'apprête à diffuser des vidéos trouvées dans des Cd lors de la perquisition du domicile de l"imam Ndao
Le juge : "Au moment de la perquisition chez vous, les gendarmes ont saisi des documents, des appareils téléphoniques, des tablettes et un ordinateur. Dans votre ordinateur, les enquêteurs ont trouvé une trentaine de vidéos qui portent sur la décapitation, sur Boko Haram, sur le djihad, sur l’Etat islamique".
Imam Ndao : "C’est des centaines de vidéos. Je suis un chercheur. Tout ce qui se passe dans le monde m’intéresse. J’ai fait des recherches sur l’Etat islamique, sur Israël, sur Al-Quada, sur Afghanistan, sur la Birmanie, sur Centre-Afrique, l’Iran, de l’Iraq. Je ne sais pas pourquoi parmi ces centaines de vidéos on n’a voulu en sélectionner 30 seulement "
11h 17 : l'imam Ndao sur le djihad : "Nous devons tous aller combattre en Libye"
Le juge : Votre conception du Djihad ?
L’accusé : Je peux dire que je n’ai pas de conception du Djihad. Mais il faut retenir qu’il y a différentes sortes de djihad. Par la connaissance, le partage de connaissance, et le djihad ‘’Nafs’’ faire des efforts par la religion.
Le juge : Est-ce qu’on peut dire que ceux qui sont partis en Libye sont allés pour faire le djihad ?
L’accusé : En Libye il y a des bouleversements. Et la religion dit quand il des bouleversements dans des pays musulmans, en tant que musulmans nous devons nous lever pour combatte cela.
11h 16 : L'Imam Ndao conteste la version de Coumba Niang. Selon lui, la dame s'est trompée dans sa déclaration
11h 15 : Le juge relit la déclaration de Coumba Niang à l'imam
"Imam Alioune Ndao m’avait fait savoir que Ibrahima Diallo était de passage chez lui et ce dernier lui avait prêté de l’argent. Je lui ai fait savoir que j’ai donné 15 millions de francs Cfa à Ibrahima Diallo qui était en route pour la Gambie. Imam Ndao m’avait demandé qu’il allait appeler Ibrahima Diallo de veiller de cet argent même au prix de sa vie"
11h 11 : L'imam Ndao sur l'argent qui a reçu des présumés jihadistes sénégalais
"L’accusé Ibrahima Diallo m’avait prêté 1500 euros. Egalement, il m’avait confié 25 billets de 500 euros. Tout a été écrit sur du papier. Je ne lui avais pas interrogé sur la provenance de cet argent. Je savais qu’Ibrahima Diallo venait du Nigéria. Je ne lui avais pas demandé ses activités là-bas. C’est 5 jours après qu’il ma’ remis l’argent que j’ai été arrêté par la gendarmerie
Deux heures après qu’Ibrahima Diallo m’a remis l’argent, Coumba Niang est venue chez moi. Elle m’a informé qu’un homme lui avait joint au téléphone pour l’informer de l’arrestation de Matar Diokhané. Selon Coumba Niang, l’homme réclamait de l’argent pour la libération de son époux et pour cela, il fallait qu’elle voyage au Nigéria. Je lui en ai dissuadé
Coumba Niang m’a aussi fait savoir que Matar Diokhané lui avait confié de l’argent et il en avait donné un montant à Ibrahima Diallo. Je lui ai signifié qu’elle avait commis une erreur car, elle ne devait pas donner l’argent sans l’aval de son époux, quelle qu’en soit l’autorité qui lui en demanderait"
10h 50 : L'imam Ndao à propos de la charia au Sénégal
On ne peut pas implanter la charia au Sénégal sans la volonté du peuple. Il n’y a pas de contrainte en matière de religion. Nous faisons nos sermons pour rappeler les recommandations divines, après les gens sont libres de suivre. Aucune loi ne peut s’appliquer au Sénégal sans la volonté du peuple sénégalais
10h 47 : A propos des événements de Diourbel : nous sommes allés voir Serigne Mountakha pour..."
Je connais très bien l'imam Abdou Karim Ndour. Après que sa mosquée a été attaquée, il m’a joint au téléphone pour m’informer que les assaillants ont promis de revenir pour brûler sa maison. Je lui ai demandé de saisir la police. Le dimanche, j’ai fait convoquer 8 jeunes de mon daara pour leur demander d’aller apporter leur soutien à Imam Ndour. Cependant, je leur avais demandé de ne pas utiliser la violence. Egalement, j’avais joint tous les membres de la Ligue pour leur mettre au parfum de la situation. Ensemble, nous sommes allés voir Serigne Mountakha pour trouver une solution à ce problème. Ce dernier, très occupé par les préparatifs du Magal, nous avait mis en rapport avec Serigne Souleye Gaye. Lequel nous avait reçus. Il nous avait rassuré que les jeunes mourides ne vont plus attaquer la mosquée. C’est tout ce que je connais des événements de Diourbel", dit-il
L'imam Ndao de souligner : "Je n’étais pas au courant que des jeunes sunnites s’étaient réunis pour organiser un plan de riposte après l’attaque de la mosquée de l’imam Ndour"
10h 40 : "Mes parents étaient des tidianes, mais j'ai décidé de..."
"Mes parents étaient des Tidianes. Mais moi, après mes études, j’ai décidé de travailler pour toutes les confréries, pour l’islam de manière générale. Je suis membre de la Ligue des imams et des prédicateurs du Sénégal. Je suis un représentant de l’islam sur terre". Là encore, les souteneurs de l'imam se manifestent par des claquements de doigt
10h 29 : L'Imam Ndao adoube Makhtar Diokhané et chauffe la salle
"Un jour on m’a donné un tract au Stade Amadou Barry de Guédiawaye. Je l’avais lu en intégralité. C’était signé Matar Diokhané. Il nous appelait à l’unité de tous les musulmans, sans distinction. J’avais davantage estimé Matar Diokhané. Parce que cela doit être notre rôle au Sénégal". Sa déclaration est coupée nette par des exclamations "Allahou Akbar! Allahou Akbar !". Le juge recadre les souteneurs de l’imam et leurs demande de taire leurs émotions
Son parcours
Il est entré au daara de Koki en 1967) l'âge de 7 ans. Il a mémorisé le Coran fin 1970. Il a ensuite intégré le daara de Ndiarème (Diourbel) pour apprendre approfondir ses études. Il a également fait une formation de deux ans avec la Ligue mondiale islamique avant de créer son daara en 1990. Il anime des conférences et des séminaires religieux. Son daara se trouve à Ngane extension (Kaolack) et compte entre 300 à 400 élèves
Son daara exerce des activités agricoles qui permettent de prendre en charge les élèves qui y sont. Les élèves qui sont issus de familles aisées payent mensuellement là où ceux qui sont des cas sociaux apprennent gratuites.
Le juge : Où se trouve votre champ ?
L’accusé : Dans les périphéries de Kaolack.
Le juge : Comment vous organisez vous pour la main d’œuvre ?
L’accusé : Nous nous organisons au niveau du daara en 7 équipes.
Le juge : les apprenants sont aux nombres de combien en 2015 ?
L’accusé : Au nombre de 300 personnes.
Le juge : Quels sont vos rapports avec les autorités locales ?
L’accusé : Nous avons de bonnes relations. Quand nous avons des événements c’est eux qui nous donnent l’autorisation. Mais quand il s’agit du daara, l’Etat n’a rien fait pour nous.
Le juge : Quelles sont vos relations avec les chefs religieux de Kaolack ?
L’accusé : Alhamdoulillah. Nous avons de bons termes.
Le juge : Dans quelles confréries on peut vous rattacher ?
Le juge : Est-ce que vous connaissez Matar Diokhané ?
Je connais Matar Diokhané. Alors qu’il était au collège, il est venu me voir pour me dire qu’il voulait approfondir ses études coraniques. J’ai touché par son acte parce qu’il était rare de voir un jeune de son âge de poser un acte pareil. Par la suite, il fréquentait régulièrement la mosquée. Je ne connais pas ses parents
Le juge : Est-ce que vous connaissez sa famille ?
Non. Vraiment je ne connais pas famille.
Le juge : Makhtar Diokhané vous a-t-il informé d’un projet djihadiste au Sénégal ?
L’accusé : Je n’avais plus de ses nouvelles depuis qu’il était jeune garçon. Nous n’avons jamais conçu ensemble allant dans le sens des projets djihadistes. Nous n’avons jamais eu des discutions intimes. Et j’ai toujours dit que l’implantation de la charia au Sénégal dépendra de la population.
Le juge : Pourquoi cela ?
L’accusé : Nous appelons tout le monde à la religion.
Le juge : Etiez-vous au courant des voyages de Matar Diokhané ?
L’accusé : Non. Mais à son retour du Nigéria, Abdoulaye le chargé de la gestion du daara m’a dit que Matar Diokhané était de passage chez moi, mais ce jour-là j’étais absent.
9h 50 :Ouverture de l'audience
L'Imam Alioune Ndao est devant le prétoire vêtu tout en blanc
8h 30 : un dispositif spécial pour l'imam
Il faut retenir que les alentours du Palais de justice de Dakar sont occupés par les limiers. Ils sont dans les moindres coins et recoins. Devant la porte du Tribunal, on note une file kilométrique de personnes. Certains sont venus de Kaolack et d’autres dans les autres régions.
Le dispositif sécuritaire est très important. A l’intérieur du Tribunal, les gendarmes sont partout, au moins plus de 10 éléments sont dans la salle 4. Les accusés sont déjà dans le box. La salle est remplie de monde et la majeure partie sont des hommes vêtus de blanc avec des barbes fournies. Toutefois le président de la Chambre et ses assesseurs ne sont pas encore dans la salle.
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