17h 39 : L'audience est suspendue jusqu’à demain
17h 10 : La défense avec Me Abdou Gningue prend la parole
La défense : Donc pendant tout ce temps que vous étiez en Mauritanie, vous n’avez pas reçu la visite de vos parents ?
L’accusé : Non. Ils ne m’ont jamais rendu visite. Mais je m’entretenais souvent avec eux.
La défense avec Me Abdou Gningue : Moussa Mbaye, était quoi au Sénégal ? Et, il représentait quoi pour vous ?
L’accusé : Il était un Oustaz. Mon père m’a amené auprès de Moussa Mbaye pour que je puisse aller en voyage. Et, il lui a remis de l’argent pour que je puisse partir en Guinée.
Me Gningue : Vous confirmez n’avoir jamais accepté de combattre.
L’accusé : Oui. E le confirme.
Me Gningue : Lorsque vous étiez revenus au Sénégal vous avez pris un avion.
L'accusé : Oui par avion.
Me Gningue : Une fois au Sénégal, vous avez eu combien de temps avant de partir à la Guinée.
L'accusé : Nous avons rencontré... Il nous a félicité nous sénégalais qui avions pas pris l’engagement de venir faire le djihad.
Le procureur : Vous avez dit devant les enquêteurs que des Sénégalais dont Diokhané, Ibrahima avaient pour objectif de venir imposer la charia au Sénégal. Il y avait Papis Coulibaly qui était chargé de conduire le projet. Vous vous souvenez avoir dit de tels propos ?
L'accusé : Non. Je n’ai jamais dit cela.
Le juge : Vous n’avez jamais été à Kédougou
L’accusé : Non.
Le juge : Vous avez répété le mot traumatisme ? C’est quoi selon vous ?
L’accusé : C’est par rapport à ce que je voyais au Nigéria.
Le juge : Vous avez quel âge
L’accusé : 23 ans.
Le procureur : Vous avez fait un jugement ?
L'accusé : En 1992.
16h 40 : Suite de l’interrogation de Mohamed Lamine Mballo
Le procureur : Est-ce que vous avez vu des personnes qui ont été tuées à Sambissa
L’accusé : Non. Je n’ai jamais entendu de bombardement. Les gendarmes ont tout créé.
Le procureur : Vous ne connaissez pas Papis Coulibaly ?
L’accusé : Non. Je ne le connais pas
Le procureur : Reconnaissez au moins avant votre présence à la barre que vous avez connu un certain Diallo.
Sincèrement. Je n’ai pas dit cela.
Le procureur : On ne vous a pas interpellé au Nigéria
L’accusé : Oui. Nous avons été arrêtés en cours de route. Quand nous avons quitté le Nigéria, ils m’ont mis en rapport avec un Malien. Et, quand nous étions dans la forêt nous sommes tombés sur l’armée nigériane et ils nous ont demandés de quitter les lieux parce que nous n’étions pas en sécurité. En cours de route nous avons été interpellés par des hommes en tenu. Et nous avons été mis en cellule. C’est là que Moustapha Faye est décédé en cellule. Apres des hommes vêtus des vestes sont venus me ramener au Sénégal.
Le procureur : Vous dormiez ou pendant ce temps ?
L’accusé : Dans une cellule.
Le procureur : Vous étiez combien à être arrêté ? Connaissiez-vous Moustapha Faye ?
L'accusé : Nous étions au nombre de 3. Mais Je ne connais pas Moustapha Faye.
15h 50 : Le procureur met en garde l'accusé : ""Je vous rappelle que vos déclarations que vous tentez de renier aujourd’hui, vous n’avez jamais dit que c’était le nommés Pape Moussa et Moustapha Faye qui vous avaient incité à aller au Nigeria pour apprendre ?
L'accusé : Ce que j’ai dit tout à l’heure au président, c’est ce que j’ai dit aux enquêteurs.
Le procureur : Avez-vous quitté la Mauritanie pour aller au Nigeria ?
L'accusé : Avec trois talibés.
Le procureur : Vous avez déclaré sur votre cursus scolaire "a l’issue de ma cinquième année d’étude J’ai été approche par Moussa et Moustapha Faye qui m’ont proposé de poursuive mes études. L’idée de me rendre au Nigeria s’est passé quand j’étais encore en Mauritanie. Conditions de vie meilleures qu’en Mauritanie. J’ai appelé mon frère pour l’informer et il m’a encouragé". Vous l’avez informe ?
L'accusé : Je ne sais pas ce que j’ai fait aux gendarmes, ils me font dire des choses que je n’ai jamais dites.
Le procureur : Vous n’avez jamais informé votre frère de votre voyage ? Il déclare que lors du retour de mon frère de Mauritanie, vous étiez le disciple de Moussa qui l’avait convaincu de partir en Mauritanie et il finit par dire qu’il pense que son confrère est djihadiste mais il s’est repenti. C’est ce que votre frère Diallo a déclaré. Ne venez pas nous raconter des histoires. Vous contestez aujourd’hui les déclarations de vos co-accusés. Concernant les étapes de voyages, vous dites être partis avec Moustapha Faye et Pape Moussa et nous sommes allés au Burkina. Comment êtes-vous arrivés à Abada ?
L'accusé : C’est avec les trois talibés dont je vous ai parlé.
Le procureur : Vous avez soutenu a Abada nous avons trouvé Omar Tafalla. Ensuite nous avons été avec Mohamed Ba Makhtar Diokhané. Nous avons été accueillis par un individu qui parlait Abousa.
15h 40 : Mohamed Lamine Mballo appelé à la barre pour son interrogation.
Le juge : Est-ce Moussa Mbaye un des djihadiste qui vous avez incité à aller au Nigéria.
L'accusé : Non. Je n’ai pas dit cela.
Ibrahima Diallo est appelé à la barre pour confrontation.
Le Juge : vous reconnaissez Mohamed Mballo ?
Ibrahima Diallo : Non
Le juge : Ce n’est pas avec lui que vous avez partagé le voyage.
Ibrahima Diallo: Non. C’est un autre. L’homme avec qui j’ai partagé le voyage était plus long que celui-là qui est devant votre tribunal.
Le juge : Quand vous êtes arrivés dans le fief de Boko-Haram, comment vous avez réagi ?
Ibrahima Diallo : J’ai eu peur et j’ai demandé à celui qui m’a amené dans ces lieux qu’est-ce que je faisais là-bas. J’ai été frappé
Le juge : En dehors des entraînements physiques, est-ce que vous avez eu à faire d’autres formations
Ibrahima Diallo : Non.
Le juge : Quels sont les sénégalais que vous avez trouvé là-bas ?
L'accusé : Je n’ai trouvé aucun sénégalais à part Moussa Mbaye et Abdou Aziz Cissé. Le gendarme pleurait quand je il lui rencontré ce qu’il a subi au Nigéria.
Le juge : Qu’est-ce qui vous lie à Mame Sow Dionne ?
L'accusé : Je voulais la marier.
Le juge : Au niveau de la gendarmerie vous avez dit que vous aviez un projet d’installation d’une base dans le Sud du pays.
L'accusé : Non. Je n’ai pas dit ça.
Le juge : Devant les gendarmes vous avez dit que vous avez été au niveau des fiefs de Boko-Haram ?
L'accusé : J’ai répondu que j’ai été trompé. Mais je ne suis pas allé de mon propre gré.
Le juge : Vous avez répondu aux gendarmes que les membres de ce groupe n’aiment pas qu’on les appelle Boko-Haram, mais Janatul Hahlou Suna Wal djihadiste ?
L'accusé : Non
Le juge : Quels étaient vos projets de retourner au Sénégal ?
L'accusé : On ne m’a jamais posé cette question.
Le juge : Vous avez la surprise de votre vie en se rendant dans ces lieux ?
L'accusé : Oui
Le juge : Quelqu’un qui est venu chercher du savoir, est-ce qu'on lui fait faire des entraînements ?
L'accusé : Oui, J’ai expliqué ça à mon frère mais il m’a demandé de ne le dire à personne, comme vous êtes revenus en vie
Le procureur : Si vous pensez que vous avez été trompés, pourquoi n'avez pas penser avertir les autorités sénégalaises ?
L’accusé : C’est ça que je vous expliquais. Je n’ai pas voulu que mes parents soient au courant. C’est pourquoi je n’ai pas voulu avertir les autorités sénégalaises.
Le procureur : Donc vous avez jugé avec votre frère qu’il ne fallait pas dénoncer de tels faits ?
L'accusé : Non
Le procureur : Vous confirmez n’avoir jamais rien dit à votre maman sur votre séjour en Nigeria ?
L’accusé : Non
Le procureur : Pourquoi votre maman a cherché à cacher que vous étiez dans cette maison ?
L’accusé : Sincèrement lors de mon arrestation je n’ai jamais entendu ma mère dire ça.
Le procureur : Comme vous n’avez rien à cacher, vous avez été trompés voir arnaqués, pourquoi avez-vous cherché à avoir une pièce d’identité faisant de vous un citoyen guinéen avec d’autres parents guinéens ? Que cherchiez-vous à cacher en cachant votre identité ?
L’accusé : Je ne cache rien du tout. J’ai vu que le pays me plaisait beaucoup. Quand J’ai été pour chercher la pièce d’identité, quand je suis allé vers le gars, je lui ai donné le nom de mon père et de ma mère. C’est lui qui m’a conseillé de prendre un nom guinéen.
Le procureur : Finalement vous avez pris quelle identité ?
L’accusé : Guinéenne. (Mohammed Lamine Diallo alors qu’il s’appelle en réalité Mohammed Mballo)
Le procureur : Partout dans le monde on peut acquérir la nationalité étrangère mais cela ne justifie pas qu’on puisse changer le nom de nos parents ?
L’accusé : Si je savais que c’était un délit, je ne l’aurais pas fait, mais l’homme m’a conseillé cela.
15h 35: suite et fin de l'interrogatoire de Daouda Dieng
La défense : Comment a réagi votre mère suite au décès de votre frère
Daouda Dieng : C’est lundi passé. Et elle a eu honte
Le juge reprend la parole : Si vous ajoutez quelqu’un sur votre page Facebook cela veut dire que vous le connaissez ?
Daouda Dieng : Je n’ai pas fait exprès.
Le juge : Il vous arrive d’ajouter des personnes que vous ne connaissez pas ?
Daouda Dieng : Non. Mais avec Abou Hamza je n’ai pas fait attention. Je l’ai ajouté sans le savoir.
Le juge : Vous n’avez pas rencontré Makhtar Diokhané à Yoff ?
Daouda Dieng : Non
Le juge : On vous a aperçu au bord de la plage. On vous a même pris en photo.
Daouda Dieng : Non, ils m’ont confondu.
Le procureur : Vous avez dit que votre frère était partie en Mauritanie avec Pape Moussa et Moustapha Faye ?
Daouda Dieng : Oui
Le procureur : Ils fréquentaient chez vous ?
Daouda Dieng : Oui, ils étaient amis.
Le procureur: Vous n'en voulez pas à la personne qui a amené votre frère si on peut dire à l’abattoir
Daouda Dieng : C’est difficile pour moi. C’est tout ce que je peux dire.
Le procureur : Votre frère a choisi de voyager de son propre chef ou bien il a été obligé ?
Daouda Dieng : Je ne sais pas. Mais il m’a dit qu’il devait voyager pour aider la famille.
15h 10 : Reprise de l’audience, le procureur a fait projeter des images sur facebook où Daouda Dieng a liké (aimé) une photo de militaires armés, publiée par Abou Hamza.
Le procureur : Vous reconnaissez cette image ?
Daouda Dieng : Oui.
Le procureur : Qu’est-ce que cela vous rappelle ?
Daouda Dieng : Rien. Je ne m’en rappelle pas.
Le procureur : Vous avez bien vu que Daouda Dieng aime cette image ?
Daouda Dieng : Je n’aime pas ces images. J’ai toujours été un peureux durant toute ma vie.
Le procureur : Ta mère a dit que Makhtar Diokhané a passé la nuit chez vous ?
Daouda Dieng : Il ne m’a pas avisé quand il a quitté chez moi.
Le procureur : Votre maman a dit lors de son audition que Makhtar était accompagné de quelqu’un.
Daouda Dieng : Un certain Ndiaye.
Le procureur : Makhtar ne vous a jamais dit la vérité sur la mort de votre frère ?
Daouda Dieng : Non. C'est ici au tribunal que j’ai eu la certitude de la mort de mon frère.
13h 08 : L'audience est suspendue jusqu'à 15 heures pour permettre au procureur de projeter une pièce
12h 35 : Daouda Dieng, né le 02 décembre 1989 à Guédiawaye, maçon, domicilié à Yoff Neugagne.
Il faut retenir qu’il est le seul des accusés à être libéré. Il comparait devant le tribunal librement.
Daouda Dieng : Je ne sais pas pourquoi je suis ici. Je connais Mactar Diokhané, à travers mon jeune frère Cheikh qui m’a proposé d’emmener mon fils dans leur daara qui était au début à nieti Mbar et après à Gaday que lui et Mactar dirigeaient.
Le juge : Dans quelles circonstances Cheikh Ibrahima a quitté chez vous ?
Daouda Dieng : Il avait dit qu’il allait en Mauritanie pour étudier.
Le juge : Vous aviez gardé le numéro sur votre téléphone
Daouda Dieng : Oui. En général je ne supprime pas mes contacts.
Le juge : Qui vous a dit que votre frère était mort
Daouda Dieng : Abdoulaye Bop et il m’a donné le numéro de Makhtar Diokhané
Le juge : vous avez appelé Makhtar Diokhané ?
Daouda Dieng : Oui, mais dans un premier temps, il m’a dit raccroche, je viens chez toi. Et le soir il est venu chez moi pour me confirmer que mon frère était mort. Il a même mangé ce soir chez nous en présence de ma mère.
Le juge : Vous aviez comme ami facebook Abou Hamza Ndiaye
Daouda Dieng : Non. Je ne peux pas savoir tous les contacts facebook
Le juge : Est-ce que vous saviez que votre frère était mort à la suite d’un Djihad ? Vous connaissez Imam Ndao et de Saliou Ndao
Daouda Dieng : Non.
Le juge : Votre conception du Djihad ?
Daouda Dieng : C’est de m’éduquer moi-même
Le juge : Selon vous, qui a influencé votre frère ?
Daouda Dieng : Je ne connaissais pas ses amis.
Le juge : Parmi ces amis, vous connaissez qui ?
Daouda Dieng : Makhtar Diokhané. Parce qu’il était tout le temps en compagnie.
12h 21 : Me Balal interroge l'imam Sall :
Me Balal : Est-ce que vous savez que la loi vous autorise que vous avez trois options : soit de refuser de répondre, soit de répondre soit de dire que vous n’êtes pas en mesure de répondre.
L’accusé : Mes réponses viennent naturellement
Me Balal : Quelle traduction faites-vous du Daho
L’accusé : C’est la prédication
Me Balal : Est-ce à dire que lorsque le procureur vous a posé la question de savoir sur les partisans de Makhtar Diokhané, il voulait dire Takfir ou Koufard selon vous ?
L’accusé : Takfir ce sont les musulmans.
Me Balal : Aviez-vous la certitude que Makhtar Diokhané était un Djihadiste violent au moment de retirer vos enfants.
L’accusé : Non
12h 20 : Me Mounirou Balal prend la parole pour faire des remarques sur des propos tenus par le ministère public
Tout à l’heure le procureur a dit à notre consœur Me Borso Pouye en ces termes : « Si vous n’êtes pas en mesure de suivre les débats, je vous demande de quitter la salle ».
La robe noire de déclarer : Je voudrais attirer l’attention de tout le monde que l’article 263 est très clair. Nous ne pouvons pas tolérer une telle remarque de la part du ministère public.
11h 55 : L’audience est suspendue pour 10 minutes pour permettre à l’accusé de se reposer.
11 heures 40 : Suite de l’interrogation du procureur à Alioune Badara Sall allias Imam Ali
Le procureur : Pensez-vous que les revenus de Makhtar Diokhané provenaient de ses penchants djihadistes
L’accusé : Non.
Le procureur : D’où pensez-vous que l’argent venait ? Les épouses de Diokhané si elles ont quitté leurs appartements c’est que parce que vous les amis promis que vous les remettre les clés dans 2 mois ?
L'accusé : Dans le contrat, il y avait mentionné deux mois. Mais j’étais en face d’un cas de force majeur.
Le procureur : Vous n’avez pas rencontré Daouda Dieng ?
L'accusé : Je ne le connais même pas
Le procureur : Après l’exploitation, avez-vous confirmé avoir reçu un tel document ? Donc vous confirmez avoir reçu le document ?
L’accusé : C’est Makhtar Diokhané qui me l'a remis via une carte mémoire. Je jure que je n’ai pas lu le document parce que c’était écrit en arabe et je n’avais pas le niveau.
Le procureur : Lors de vos interrogatoires, vous avez dit que vous n’avez aucun lien avec les terroristes. Vous le confirmez ?
L’accusé : Je le confirme.
Le procureur : Qu’est-ce que la conception du Moubaya ?
L’accusé : C’est l’allégeance au gouverneur. C’est prêter allégeance au président. Nous ne recevons rien de l’Etat. Je ne suis pas extrémiste mais au juste milieu
Le procureur : Vous avez dit aux enquêteurs, que pour tous les partisans de Makhtar Diokhané on les appelle des mécréants des Takfirs.
L’accusé : Je ne connaissais pas ses partisans.
...A noter que le français parlé par les prévenus n'est pas assez soutenu et peut conduire à une certaine incompréhension voire un non-sens
11h 15 : Le procureur interroge l'imam Sall
Le procureur : Vous avez dit qu’il y avait une association intitulé la Daha
L’accusé : Nous avions des réunions tous les deux mois.
Le procureur : Par rapport au terrain, vous aviez dit que vous ne saviez pas l’origine. Vous lui avez retiré vos enfants, alors que vous aviez senti que Makhtar Diokhané avaient des penchants pour le Djihad et après, il vous confie de l’argent pour la construction de sa maison. Cela ne vous dérange pas vous ?
L’accusé : Je suis enseignant. Je l’ai fait pour dire que je n’ai contre lui. Et j’ai su qu’en envoyant mes enfants au daara. Je m’éloigner de lui. J’étais dans une salle obscure on oubliait même de me donner à manger. C’était la colère qui parlait. De la déshydratation. Mon avocat l’a même constaté.
Le procureur : Pourquoi après avoir eu toutes ses informations qui vous ont obligé à retirer vos enfants de son internat.
L’accusé: Ce n’était même pas logique que je reçoive son argent alors qu’il avait des penchants pour le Djihad
Le procureur : Au moment de retirer vos enfants vous aviez rencontré le commissaire Sène
L’accusé : Non, pas du tout
Le procureur : Bien avant la fameuse rencontre avec le commissaire, il y a quelque chose qui vous déplaisez chez lui, et vous ne souhaitiez pas que vos enfants prennent le chemin de Makhtar Diokhané.
L’accusé : Nous n’avons pas la même idée de la religion. Et, je ne voulais pas avoir de contradiction avec mes enfants sur certains points religieux.
Le procureur : Les travaux du terrain avait été arrêtés, qu'en est-il du reliquat de l’argent parce que le terrain avait des contraintes litigieuses.
L’accusé: J’ai versé l’argent dans les comptes de ma société. Et je lui dois une maison et non de l’argent.
11h: 09 : Alioune Badara Sall allias Imam Sall né le 17 octobre 1975 à Dakar, ingénieur en génie civil, domicilié à Rufisque est appelé à la barre
Le juge : Est-ce que vous avez eu à discuter sur des points de la religion.
L’accusé : Oui.
Le juge : Qu’est-ce que La Daho
L’accusé : C’est de l’islam. Comment faire pour que les musulmans maîtrisent leur religion.
Le juge : Votre conception du Djihad ?
L’accusé : Le Djihad fait partie de l’Islam. C’est travailler et de m’efforcer à moi-même la religion à mes enfants et à mes époux.
Le juge : Combien Makhtar vous a confié pour la construction
L'accusé : Makhtar m’a confié des travaux. Je devais acheter un terrain et construire un immeuble à usage d’habitation.
Le juge : Où était le terrain ?
L’accusé : A Keur Ndiaye Lô
Le juge : Makhtar Diokhané vous a remis combien ?
L’accusé : Il m’avait confié 12 millions la somme exacte de 11 millions 700. Avec ça je devais acheter le terrain avec 3 millions 200 francs Cfa. Avec le reste nous avons fait la construction et les plans du terrain.
Le juge : Qu'est-ce que vous reveviez en contrepartie dans le travail ?
L’accusé : C’est à travers les 18000 euros qu’il me payait
Le juge : Comment vous avez reçu l’argent
L’accusé : Il a envoyé dans un premier temps 17 000 euros.
Le juge : Vous lui connaissiez avec une activité lui permettant de gagner de l’argent
L’accusé : Ici au Sénégal tout le monde s’est que les maîtres coraniques gagnent bien leurs vies. Et beaucoup de mosquées ont été construites par lui.
Le juge : Vous ne lui avait pas demandé l’origine de l’argent
L’accusé : Non. Un mois avant mon arrestation, un commissaire venait souvent à mon bureau pour faire son enquête.
Le juge : Vous avez exécuté le contrat ?
L’accusé : Non. Parce que qu’il y avait des problèmes. Quand la dame Coumba Niang m’a appelé pour me confier leurs bagages parce que leur mari était en voyage
Le juge : Pourquoi Vous ?
L’accusé : Parce que je devais construire leur maison
Le juge : Quels étaient le contenu des bagages
L'accusé : Il y avait des sacs que j’avais ouverts en présence du commissariat.
Le juge : Après avoir appris l’arrestation de Makhtar Diokhané au Nigéria pourquoi vous n’avez pas remis à ses femmes leur bagages. Vos rapports avec l’Imam Alioune Ndao
L’accusé : Je ne le connaissais que de nom. Je n’ai jamais écouté ses prêches.
Le juge : Mais vous avez eu à vous entretenir au téléphone ?
L’accusé : Une seule fois.
Le juge : Comment et pourquoi ?
L’accusé : C’était par rapport des croissants lunaires. J’en ai parlé avec quelqu’un et c’est cette personne qui m’a donné le numéro de l’Imam pour qu’il puisse nous édifier. Parce que l’Imam connaissait des gens qui avaient vu la lune.
Le juge : Est-ce que vous connaissez vos co-accusés
L’accusé : Les femmes de Makhtar Diokhané et leur mari lui-même
17h 10 : La défense avec Me Abdou Gningue prend la parole
La défense : Donc pendant tout ce temps que vous étiez en Mauritanie, vous n’avez pas reçu la visite de vos parents ?
L’accusé : Non. Ils ne m’ont jamais rendu visite. Mais je m’entretenais souvent avec eux.
La défense avec Me Abdou Gningue : Moussa Mbaye, était quoi au Sénégal ? Et, il représentait quoi pour vous ?
L’accusé : Il était un Oustaz. Mon père m’a amené auprès de Moussa Mbaye pour que je puisse aller en voyage. Et, il lui a remis de l’argent pour que je puisse partir en Guinée.
Me Gningue : Vous confirmez n’avoir jamais accepté de combattre.
L’accusé : Oui. E le confirme.
Me Gningue : Lorsque vous étiez revenus au Sénégal vous avez pris un avion.
L'accusé : Oui par avion.
Me Gningue : Une fois au Sénégal, vous avez eu combien de temps avant de partir à la Guinée.
L'accusé : Nous avons rencontré... Il nous a félicité nous sénégalais qui avions pas pris l’engagement de venir faire le djihad.
Le procureur : Vous avez dit devant les enquêteurs que des Sénégalais dont Diokhané, Ibrahima avaient pour objectif de venir imposer la charia au Sénégal. Il y avait Papis Coulibaly qui était chargé de conduire le projet. Vous vous souvenez avoir dit de tels propos ?
L'accusé : Non. Je n’ai jamais dit cela.
Le juge : Vous n’avez jamais été à Kédougou
L’accusé : Non.
Le juge : Vous avez répété le mot traumatisme ? C’est quoi selon vous ?
L’accusé : C’est par rapport à ce que je voyais au Nigéria.
Le juge : Vous avez quel âge
L’accusé : 23 ans.
Le procureur : Vous avez fait un jugement ?
L'accusé : En 1992.
16h 40 : Suite de l’interrogation de Mohamed Lamine Mballo
Le procureur : Est-ce que vous avez vu des personnes qui ont été tuées à Sambissa
L’accusé : Non. Je n’ai jamais entendu de bombardement. Les gendarmes ont tout créé.
Le procureur : Vous ne connaissez pas Papis Coulibaly ?
L’accusé : Non. Je ne le connais pas
Le procureur : Reconnaissez au moins avant votre présence à la barre que vous avez connu un certain Diallo.
Sincèrement. Je n’ai pas dit cela.
Le procureur : On ne vous a pas interpellé au Nigéria
L’accusé : Oui. Nous avons été arrêtés en cours de route. Quand nous avons quitté le Nigéria, ils m’ont mis en rapport avec un Malien. Et, quand nous étions dans la forêt nous sommes tombés sur l’armée nigériane et ils nous ont demandés de quitter les lieux parce que nous n’étions pas en sécurité. En cours de route nous avons été interpellés par des hommes en tenu. Et nous avons été mis en cellule. C’est là que Moustapha Faye est décédé en cellule. Apres des hommes vêtus des vestes sont venus me ramener au Sénégal.
Le procureur : Vous dormiez ou pendant ce temps ?
L’accusé : Dans une cellule.
Le procureur : Vous étiez combien à être arrêté ? Connaissiez-vous Moustapha Faye ?
L'accusé : Nous étions au nombre de 3. Mais Je ne connais pas Moustapha Faye.
15h 50 : Le procureur met en garde l'accusé : ""Je vous rappelle que vos déclarations que vous tentez de renier aujourd’hui, vous n’avez jamais dit que c’était le nommés Pape Moussa et Moustapha Faye qui vous avaient incité à aller au Nigeria pour apprendre ?
L'accusé : Ce que j’ai dit tout à l’heure au président, c’est ce que j’ai dit aux enquêteurs.
Le procureur : Avez-vous quitté la Mauritanie pour aller au Nigeria ?
L'accusé : Avec trois talibés.
Le procureur : Vous avez déclaré sur votre cursus scolaire "a l’issue de ma cinquième année d’étude J’ai été approche par Moussa et Moustapha Faye qui m’ont proposé de poursuive mes études. L’idée de me rendre au Nigeria s’est passé quand j’étais encore en Mauritanie. Conditions de vie meilleures qu’en Mauritanie. J’ai appelé mon frère pour l’informer et il m’a encouragé". Vous l’avez informe ?
L'accusé : Je ne sais pas ce que j’ai fait aux gendarmes, ils me font dire des choses que je n’ai jamais dites.
Le procureur : Vous n’avez jamais informé votre frère de votre voyage ? Il déclare que lors du retour de mon frère de Mauritanie, vous étiez le disciple de Moussa qui l’avait convaincu de partir en Mauritanie et il finit par dire qu’il pense que son confrère est djihadiste mais il s’est repenti. C’est ce que votre frère Diallo a déclaré. Ne venez pas nous raconter des histoires. Vous contestez aujourd’hui les déclarations de vos co-accusés. Concernant les étapes de voyages, vous dites être partis avec Moustapha Faye et Pape Moussa et nous sommes allés au Burkina. Comment êtes-vous arrivés à Abada ?
L'accusé : C’est avec les trois talibés dont je vous ai parlé.
Le procureur : Vous avez soutenu a Abada nous avons trouvé Omar Tafalla. Ensuite nous avons été avec Mohamed Ba Makhtar Diokhané. Nous avons été accueillis par un individu qui parlait Abousa.
15h 40 : Mohamed Lamine Mballo appelé à la barre pour son interrogation.
Le juge : Est-ce Moussa Mbaye un des djihadiste qui vous avez incité à aller au Nigéria.
L'accusé : Non. Je n’ai pas dit cela.
Ibrahima Diallo est appelé à la barre pour confrontation.
Le Juge : vous reconnaissez Mohamed Mballo ?
Ibrahima Diallo : Non
Le juge : Ce n’est pas avec lui que vous avez partagé le voyage.
Ibrahima Diallo: Non. C’est un autre. L’homme avec qui j’ai partagé le voyage était plus long que celui-là qui est devant votre tribunal.
Le juge : Quand vous êtes arrivés dans le fief de Boko-Haram, comment vous avez réagi ?
Ibrahima Diallo : J’ai eu peur et j’ai demandé à celui qui m’a amené dans ces lieux qu’est-ce que je faisais là-bas. J’ai été frappé
Le juge : En dehors des entraînements physiques, est-ce que vous avez eu à faire d’autres formations
Ibrahima Diallo : Non.
Le juge : Quels sont les sénégalais que vous avez trouvé là-bas ?
L'accusé : Je n’ai trouvé aucun sénégalais à part Moussa Mbaye et Abdou Aziz Cissé. Le gendarme pleurait quand je il lui rencontré ce qu’il a subi au Nigéria.
Le juge : Qu’est-ce qui vous lie à Mame Sow Dionne ?
L'accusé : Je voulais la marier.
Le juge : Au niveau de la gendarmerie vous avez dit que vous aviez un projet d’installation d’une base dans le Sud du pays.
L'accusé : Non. Je n’ai pas dit ça.
Le juge : Devant les gendarmes vous avez dit que vous avez été au niveau des fiefs de Boko-Haram ?
L'accusé : J’ai répondu que j’ai été trompé. Mais je ne suis pas allé de mon propre gré.
Le juge : Vous avez répondu aux gendarmes que les membres de ce groupe n’aiment pas qu’on les appelle Boko-Haram, mais Janatul Hahlou Suna Wal djihadiste ?
L'accusé : Non
Le juge : Quels étaient vos projets de retourner au Sénégal ?
L'accusé : On ne m’a jamais posé cette question.
Le juge : Vous avez la surprise de votre vie en se rendant dans ces lieux ?
L'accusé : Oui
Le juge : Quelqu’un qui est venu chercher du savoir, est-ce qu'on lui fait faire des entraînements ?
L'accusé : Oui, J’ai expliqué ça à mon frère mais il m’a demandé de ne le dire à personne, comme vous êtes revenus en vie
Le procureur : Si vous pensez que vous avez été trompés, pourquoi n'avez pas penser avertir les autorités sénégalaises ?
L’accusé : C’est ça que je vous expliquais. Je n’ai pas voulu que mes parents soient au courant. C’est pourquoi je n’ai pas voulu avertir les autorités sénégalaises.
Le procureur : Donc vous avez jugé avec votre frère qu’il ne fallait pas dénoncer de tels faits ?
L'accusé : Non
Le procureur : Vous confirmez n’avoir jamais rien dit à votre maman sur votre séjour en Nigeria ?
L’accusé : Non
Le procureur : Pourquoi votre maman a cherché à cacher que vous étiez dans cette maison ?
L’accusé : Sincèrement lors de mon arrestation je n’ai jamais entendu ma mère dire ça.
Le procureur : Comme vous n’avez rien à cacher, vous avez été trompés voir arnaqués, pourquoi avez-vous cherché à avoir une pièce d’identité faisant de vous un citoyen guinéen avec d’autres parents guinéens ? Que cherchiez-vous à cacher en cachant votre identité ?
L’accusé : Je ne cache rien du tout. J’ai vu que le pays me plaisait beaucoup. Quand J’ai été pour chercher la pièce d’identité, quand je suis allé vers le gars, je lui ai donné le nom de mon père et de ma mère. C’est lui qui m’a conseillé de prendre un nom guinéen.
Le procureur : Finalement vous avez pris quelle identité ?
L’accusé : Guinéenne. (Mohammed Lamine Diallo alors qu’il s’appelle en réalité Mohammed Mballo)
Le procureur : Partout dans le monde on peut acquérir la nationalité étrangère mais cela ne justifie pas qu’on puisse changer le nom de nos parents ?
L’accusé : Si je savais que c’était un délit, je ne l’aurais pas fait, mais l’homme m’a conseillé cela.
15h 35: suite et fin de l'interrogatoire de Daouda Dieng
La défense : Comment a réagi votre mère suite au décès de votre frère
Daouda Dieng : C’est lundi passé. Et elle a eu honte
Le juge reprend la parole : Si vous ajoutez quelqu’un sur votre page Facebook cela veut dire que vous le connaissez ?
Daouda Dieng : Je n’ai pas fait exprès.
Le juge : Il vous arrive d’ajouter des personnes que vous ne connaissez pas ?
Daouda Dieng : Non. Mais avec Abou Hamza je n’ai pas fait attention. Je l’ai ajouté sans le savoir.
Le juge : Vous n’avez pas rencontré Makhtar Diokhané à Yoff ?
Daouda Dieng : Non
Le juge : On vous a aperçu au bord de la plage. On vous a même pris en photo.
Daouda Dieng : Non, ils m’ont confondu.
Le procureur : Vous avez dit que votre frère était partie en Mauritanie avec Pape Moussa et Moustapha Faye ?
Daouda Dieng : Oui
Le procureur : Ils fréquentaient chez vous ?
Daouda Dieng : Oui, ils étaient amis.
Le procureur: Vous n'en voulez pas à la personne qui a amené votre frère si on peut dire à l’abattoir
Daouda Dieng : C’est difficile pour moi. C’est tout ce que je peux dire.
Le procureur : Votre frère a choisi de voyager de son propre chef ou bien il a été obligé ?
Daouda Dieng : Je ne sais pas. Mais il m’a dit qu’il devait voyager pour aider la famille.
15h 10 : Reprise de l’audience, le procureur a fait projeter des images sur facebook où Daouda Dieng a liké (aimé) une photo de militaires armés, publiée par Abou Hamza.
Le procureur : Vous reconnaissez cette image ?
Daouda Dieng : Oui.
Le procureur : Qu’est-ce que cela vous rappelle ?
Daouda Dieng : Rien. Je ne m’en rappelle pas.
Le procureur : Vous avez bien vu que Daouda Dieng aime cette image ?
Daouda Dieng : Je n’aime pas ces images. J’ai toujours été un peureux durant toute ma vie.
Le procureur : Ta mère a dit que Makhtar Diokhané a passé la nuit chez vous ?
Daouda Dieng : Il ne m’a pas avisé quand il a quitté chez moi.
Le procureur : Votre maman a dit lors de son audition que Makhtar était accompagné de quelqu’un.
Daouda Dieng : Un certain Ndiaye.
Le procureur : Makhtar ne vous a jamais dit la vérité sur la mort de votre frère ?
Daouda Dieng : Non. C'est ici au tribunal que j’ai eu la certitude de la mort de mon frère.
13h 08 : L'audience est suspendue jusqu'à 15 heures pour permettre au procureur de projeter une pièce
12h 35 : Daouda Dieng, né le 02 décembre 1989 à Guédiawaye, maçon, domicilié à Yoff Neugagne.
Il faut retenir qu’il est le seul des accusés à être libéré. Il comparait devant le tribunal librement.
Daouda Dieng : Je ne sais pas pourquoi je suis ici. Je connais Mactar Diokhané, à travers mon jeune frère Cheikh qui m’a proposé d’emmener mon fils dans leur daara qui était au début à nieti Mbar et après à Gaday que lui et Mactar dirigeaient.
Le juge : Dans quelles circonstances Cheikh Ibrahima a quitté chez vous ?
Daouda Dieng : Il avait dit qu’il allait en Mauritanie pour étudier.
Le juge : Vous aviez gardé le numéro sur votre téléphone
Daouda Dieng : Oui. En général je ne supprime pas mes contacts.
Le juge : Qui vous a dit que votre frère était mort
Daouda Dieng : Abdoulaye Bop et il m’a donné le numéro de Makhtar Diokhané
Le juge : vous avez appelé Makhtar Diokhané ?
Daouda Dieng : Oui, mais dans un premier temps, il m’a dit raccroche, je viens chez toi. Et le soir il est venu chez moi pour me confirmer que mon frère était mort. Il a même mangé ce soir chez nous en présence de ma mère.
Le juge : Vous aviez comme ami facebook Abou Hamza Ndiaye
Daouda Dieng : Non. Je ne peux pas savoir tous les contacts facebook
Le juge : Est-ce que vous saviez que votre frère était mort à la suite d’un Djihad ? Vous connaissez Imam Ndao et de Saliou Ndao
Daouda Dieng : Non.
Le juge : Votre conception du Djihad ?
Daouda Dieng : C’est de m’éduquer moi-même
Le juge : Selon vous, qui a influencé votre frère ?
Daouda Dieng : Je ne connaissais pas ses amis.
Le juge : Parmi ces amis, vous connaissez qui ?
Daouda Dieng : Makhtar Diokhané. Parce qu’il était tout le temps en compagnie.
12h 21 : Me Balal interroge l'imam Sall :
Me Balal : Est-ce que vous savez que la loi vous autorise que vous avez trois options : soit de refuser de répondre, soit de répondre soit de dire que vous n’êtes pas en mesure de répondre.
L’accusé : Mes réponses viennent naturellement
Me Balal : Quelle traduction faites-vous du Daho
L’accusé : C’est la prédication
Me Balal : Est-ce à dire que lorsque le procureur vous a posé la question de savoir sur les partisans de Makhtar Diokhané, il voulait dire Takfir ou Koufard selon vous ?
L’accusé : Takfir ce sont les musulmans.
Me Balal : Aviez-vous la certitude que Makhtar Diokhané était un Djihadiste violent au moment de retirer vos enfants.
L’accusé : Non
12h 20 : Me Mounirou Balal prend la parole pour faire des remarques sur des propos tenus par le ministère public
Tout à l’heure le procureur a dit à notre consœur Me Borso Pouye en ces termes : « Si vous n’êtes pas en mesure de suivre les débats, je vous demande de quitter la salle ».
La robe noire de déclarer : Je voudrais attirer l’attention de tout le monde que l’article 263 est très clair. Nous ne pouvons pas tolérer une telle remarque de la part du ministère public.
11h 55 : L’audience est suspendue pour 10 minutes pour permettre à l’accusé de se reposer.
11 heures 40 : Suite de l’interrogation du procureur à Alioune Badara Sall allias Imam Ali
Le procureur : Pensez-vous que les revenus de Makhtar Diokhané provenaient de ses penchants djihadistes
L’accusé : Non.
Le procureur : D’où pensez-vous que l’argent venait ? Les épouses de Diokhané si elles ont quitté leurs appartements c’est que parce que vous les amis promis que vous les remettre les clés dans 2 mois ?
L'accusé : Dans le contrat, il y avait mentionné deux mois. Mais j’étais en face d’un cas de force majeur.
Le procureur : Vous n’avez pas rencontré Daouda Dieng ?
L'accusé : Je ne le connais même pas
Le procureur : Après l’exploitation, avez-vous confirmé avoir reçu un tel document ? Donc vous confirmez avoir reçu le document ?
L’accusé : C’est Makhtar Diokhané qui me l'a remis via une carte mémoire. Je jure que je n’ai pas lu le document parce que c’était écrit en arabe et je n’avais pas le niveau.
Le procureur : Lors de vos interrogatoires, vous avez dit que vous n’avez aucun lien avec les terroristes. Vous le confirmez ?
L’accusé : Je le confirme.
Le procureur : Qu’est-ce que la conception du Moubaya ?
L’accusé : C’est l’allégeance au gouverneur. C’est prêter allégeance au président. Nous ne recevons rien de l’Etat. Je ne suis pas extrémiste mais au juste milieu
Le procureur : Vous avez dit aux enquêteurs, que pour tous les partisans de Makhtar Diokhané on les appelle des mécréants des Takfirs.
L’accusé : Je ne connaissais pas ses partisans.
...A noter que le français parlé par les prévenus n'est pas assez soutenu et peut conduire à une certaine incompréhension voire un non-sens
11h 15 : Le procureur interroge l'imam Sall
Le procureur : Vous avez dit qu’il y avait une association intitulé la Daha
L’accusé : Nous avions des réunions tous les deux mois.
Le procureur : Par rapport au terrain, vous aviez dit que vous ne saviez pas l’origine. Vous lui avez retiré vos enfants, alors que vous aviez senti que Makhtar Diokhané avaient des penchants pour le Djihad et après, il vous confie de l’argent pour la construction de sa maison. Cela ne vous dérange pas vous ?
L’accusé : Je suis enseignant. Je l’ai fait pour dire que je n’ai contre lui. Et j’ai su qu’en envoyant mes enfants au daara. Je m’éloigner de lui. J’étais dans une salle obscure on oubliait même de me donner à manger. C’était la colère qui parlait. De la déshydratation. Mon avocat l’a même constaté.
Le procureur : Pourquoi après avoir eu toutes ses informations qui vous ont obligé à retirer vos enfants de son internat.
L’accusé: Ce n’était même pas logique que je reçoive son argent alors qu’il avait des penchants pour le Djihad
Le procureur : Au moment de retirer vos enfants vous aviez rencontré le commissaire Sène
L’accusé : Non, pas du tout
Le procureur : Bien avant la fameuse rencontre avec le commissaire, il y a quelque chose qui vous déplaisez chez lui, et vous ne souhaitiez pas que vos enfants prennent le chemin de Makhtar Diokhané.
L’accusé : Nous n’avons pas la même idée de la religion. Et, je ne voulais pas avoir de contradiction avec mes enfants sur certains points religieux.
Le procureur : Les travaux du terrain avait été arrêtés, qu'en est-il du reliquat de l’argent parce que le terrain avait des contraintes litigieuses.
L’accusé: J’ai versé l’argent dans les comptes de ma société. Et je lui dois une maison et non de l’argent.
11h: 09 : Alioune Badara Sall allias Imam Sall né le 17 octobre 1975 à Dakar, ingénieur en génie civil, domicilié à Rufisque est appelé à la barre
Le juge : Est-ce que vous avez eu à discuter sur des points de la religion.
L’accusé : Oui.
Le juge : Qu’est-ce que La Daho
L’accusé : C’est de l’islam. Comment faire pour que les musulmans maîtrisent leur religion.
Le juge : Votre conception du Djihad ?
L’accusé : Le Djihad fait partie de l’Islam. C’est travailler et de m’efforcer à moi-même la religion à mes enfants et à mes époux.
Le juge : Combien Makhtar vous a confié pour la construction
L'accusé : Makhtar m’a confié des travaux. Je devais acheter un terrain et construire un immeuble à usage d’habitation.
Le juge : Où était le terrain ?
L’accusé : A Keur Ndiaye Lô
Le juge : Makhtar Diokhané vous a remis combien ?
L’accusé : Il m’avait confié 12 millions la somme exacte de 11 millions 700. Avec ça je devais acheter le terrain avec 3 millions 200 francs Cfa. Avec le reste nous avons fait la construction et les plans du terrain.
Le juge : Qu'est-ce que vous reveviez en contrepartie dans le travail ?
L’accusé : C’est à travers les 18000 euros qu’il me payait
Le juge : Comment vous avez reçu l’argent
L’accusé : Il a envoyé dans un premier temps 17 000 euros.
Le juge : Vous lui connaissiez avec une activité lui permettant de gagner de l’argent
L’accusé : Ici au Sénégal tout le monde s’est que les maîtres coraniques gagnent bien leurs vies. Et beaucoup de mosquées ont été construites par lui.
Le juge : Vous ne lui avait pas demandé l’origine de l’argent
L’accusé : Non. Un mois avant mon arrestation, un commissaire venait souvent à mon bureau pour faire son enquête.
Le juge : Vous avez exécuté le contrat ?
L’accusé : Non. Parce que qu’il y avait des problèmes. Quand la dame Coumba Niang m’a appelé pour me confier leurs bagages parce que leur mari était en voyage
Le juge : Pourquoi Vous ?
L’accusé : Parce que je devais construire leur maison
Le juge : Quels étaient le contenu des bagages
L'accusé : Il y avait des sacs que j’avais ouverts en présence du commissariat.
Le juge : Après avoir appris l’arrestation de Makhtar Diokhané au Nigéria pourquoi vous n’avez pas remis à ses femmes leur bagages. Vos rapports avec l’Imam Alioune Ndao
L’accusé : Je ne le connaissais que de nom. Je n’ai jamais écouté ses prêches.
Le juge : Mais vous avez eu à vous entretenir au téléphone ?
L’accusé : Une seule fois.
Le juge : Comment et pourquoi ?
L’accusé : C’était par rapport des croissants lunaires. J’en ai parlé avec quelqu’un et c’est cette personne qui m’a donné le numéro de l’Imam pour qu’il puisse nous édifier. Parce que l’Imam connaissait des gens qui avaient vu la lune.
Le juge : Est-ce que vous connaissez vos co-accusés
L’accusé : Les femmes de Makhtar Diokhané et leur mari lui-même
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