L'audience est suspendue jusqu’à demain jeudi 9 heures
La défense prend la parole pour interroger l’accusé Omar Yaffa alias Abou Hafsa
A quel moment vous connaissez l’histoire de Boko-Haram ?
Ici au Sénégal
Vous saviez que vous partiez chez Boko-Haram ?
Oui. Je le savais.
Vous n’avez pas senti Boko-Haram là où vous étiez ?
Non
Quand est-ce que vous avez voulu rentrer ?
On n’avait eu l’idée de rentrer. Parce qu’ils nous avaient dit que l’école française était Haram.
Au niveau de Sambissa vous n’avez fait aucune formation militaire ? Vous le confirmez ?
Je le confirme
En dépit de tout cela, le juge vous dit que vous avez flirté avec un Kalachnikov ?
Non.
Est-ce que vous savez ce que c’est que flirter ?
Non.
C’est caresser, toucher ou bien faire l’amour avec une Klashniquov. Vous avez fait tout cela ?
Non
Pour le retour au Sénégal, qui vous a dit que Makhtar Diokhané avait de l’argent ?
Moussa Aw avait dit que Makhtar Diokhané lui avait remis de l’argent en ‘’Naira’’.
Le juge reprend la parole. Le juge : rappeler nous le passage du coran où on parle de ‘’Hijra’’ c’est-à-dire profiter des bienfaits de l’Islam.
Je ne sais pas
Vous avez une fois combattu contre l'armée nigérenne ?
Je n’ai jamais combattu contre l’armée nigérienne.
16 heures 40: Le procureur prend la parole pour interroger l’accusé Omar Yaffa
Vous connaissiez Boko-Haram avant de quitter le Sénégal ?
A travers les problèmes entre l’Etat nigérian et Boko-Haram.
La charia n’est pas appliqué au Sénégal selon vous ?
Le Sénégal est un pays laïc et la Mauritanie est un pays islamique. La manière de se faire juger n’était pas la même chose que les pays où on applique la charia.
Sur quoi vous vous basez pour dire qu’au Sénégal on n’applique pas la charia ?
Ici c’est avec des lois autres que la charia.
Au Nigéria vous n’avez pas vu que la charia était bien appliquée ?
Là où j’étais je ne sortais pas. Donc je ne peux pas savoir si la charia était appliquée ou pas.
Lors du voyage vous étiez accompagnés de qui et qui?
Mohamed Ndiaye, Ahmed Bella, Ibrahima Mballo
Comment Ibrahima Mballo a participé au voyage?
C’est mon ami d’enfance. Nous étions ensemble à Mbour. Je suis allé le voir chez lui à Mermoz pour lui parler des projets de mon voyage. Je lui ai dit que je connais un homme qui pourrait nous aider à voyager. De ce voyage nous aurions eu des opportunités. Nous sommes partis ensemble en Mauritanie. Avant de partir j’ai passé la nuit dans le dahra de Moussa Mbaye.
Dans ce cas vous l'avez convaincu de venir avec vous ?
Non. Je lui ai simplement expliqué mon projet de voyage. C’est Ibrahima Ba qui a financé le voyage Ibrahima Mballo. Je ne l’ai pas poussé à venir avec moi.
A Abadan vous avez trouvé là-bas combien de Sénégalais ?
J’ai trouvé là-bas deux Sénégalais Moussa Mbaye et Abouza. Makhtar Diokhané nous a trouvés là-bas.
Zirkiflé vous a trouvés sur place ?
Après Abadan, vous êtes allés à Goza, vous y aviez reçu une quelconque formation de maniement des armes ?
Nous étions dans une maison. Et dans une maison on ne peut pas recevoir de formation
Lors de votre interrogation chez le magistrat d’instruction, vous avez dit «je n’avais fait aucune formation. Mais la curiosité m’a poussée à jouer avec une Klachniquov et tirer en l’air. Et vous aviez dit que vous aviez fait une formation militaire et le maniement des armes dans les fiefs de Boko-Haram. Vous avez dit cela devant le juge d’instruction »
Devant les enquêteurs vous avez dit qu’il y avait des bombardements des avions et les combattants de Boko Haram ripostaient et nous étions obligés de nous refugier dans la forêt de Sambissa. Vous le confirmez ?
Non. Je n’ai pas dit cala
Vous aviez dit au juge que vous aviez rencontré le chef du fief de Boko-Haram Sheikau.
Je le confirme.
Qu’est-ce qui vous a motivés à dire que vous deviez quitter cette localité ?
Ils disaient que l’éducation occidentale était Haram.
Vous saviez que vous alliez chef Boko-Haram ?
Aujourd’hui quelle est la signification de Boko-Haram ?
Livre Haram. Pour dire que le livre est Haram.
Et, vous avez voulu adhérer dans un groupe qui dit que le livre était Haram. Et, vous en tant que professeur vous avez voulu les rejoindre.
J’ai été trompé. Je ne savais pas la signification.
Le procureur Aly Ciré Ndiaye : « Lors de votre interrogatoire devant les enquêteurs à la page 2 de votre procès-verbal vous avez dit qu’à la suite de votre arrivée vous avez eu une déception. Parce que les membres de Boko-Haram s’attaquaient à des gens innocent. Ils disaient que les porteurs de pièce d’identité ou qui ont étudié à l’école française étaient des mécréants. C’est pourquoi, vous tous avaient quitté la ville suite à l’autorisation du chef du fief de Boko-Haram et par l’intermédiaire de Makhtar Diokhané. En quittant de Sambissa à NGadak c’est Diokhané qui était notre Amir c’était lors de notre réunion.
Qui a parlé de l’autorisation au chef de Boko-Haram ?
C’est Omar Malan.
Sur la question de l’Amir, qu’est-ce qui a été dit là-bas ?
Chaque groupe qui sortait devez voir son Amir. Je faisais partie de ceux qui avaient été coptés par lui.
Le procureur : Code D44/34 Au moment de renter au Sénégal, nous avons tenu une réunion. Il nous a dit qu’il n’était plus notre Amir depuis que nous avons quitté Sambissa. Il a dit que pouvez rentrer où rester et vous avez pris la parole pour parler au nom de tous les autres pour lui. Toutefois j’ai demandé à Diokhané de nous donner de l’argent pour qu’une fois au Sénégal que nous ne soyons pas dépendant de nos parents. Makhtar Diokhané nous en a donnés .Diokhané a déclaré qu’il restait notre seule autorité que vous devez obéir ».
Qui vous a posé des questions sur la Casamance ?
Makhtar Diokhané nous a parlé de la Casamance. Je lui ai dit que j’avais une déception pour n’avoir pas accompli les recommandations de ma religion.
Code D44/35 Mon objectif était d’aller les aider à combattre l’armée nigérienne. Mais nos divergences étaient sur la conception du Takfir.
16 heures 00 : suite et fin de l’interrogatoire de l’accusé Omar Yaffa alias Abou Hafsa avec le juge.
Vous confirmez que Mohamed Lamine Mballo n’est pas Zirkifli ?
Oui, je le confirme
Quand vous avez quitté Sambissa y avait pas un certain Abdallah Cissé ?
Non
Comment vous avez organisé le retour ?
C'est Moussa Omar qui gérait l’argent du retour. Et, c’est Diokhané qui lui a remis.
Qui payait la restauration ?
C’est Moussa Omar. Nous avions un petit pain. C’est lui qui gérait tout. Il y avait des faux billets. Il voulait les convertir en Franc Cfa à la frontière.
Pourquoi vous avez choisi le marché noir pour faire la fructification ?
C’est comme cela que cela va se passer. Après nous avons été appréhendés par la police Nigérienne.
Vous avez été jugés devant un tribunal ?.
Non. Au niveau du juge d’instruction. Moussa a appelé à partir du beau du juge d’instruction que nous avons été appréhendés. Nous sommes restés là-bas pendant 6 jours. Et Diokhané était venu nous voir en prison de Zender.
Qu’est-ce qu'il vous a dit, que vous alliez voir le juge d’instruction ?
Ce sont les policiers. Et, ils nous ont dit qu'il peut vous laissez ou vous retenir. Diokhané, nous avait promis qu’il va nous sortir de prison. Nous sommes restés dans de petites cellules pendant 40 jours. Les conditions de détentions ont conduit au décès de Moussa AW. Moussa Omar et Ibrahima Mballo étaient tombés malade.
En quittant Niamey vous étiez au nombre de combien ?
Ibrahima Ba, Ibrahima Mballo et moi. Une fois à la prison de Kolo à Niamey, nous avons trouvé un Sénégalais. Mais nous ne savions pas que c’était Makhtar Diokhané. Ils nous ont détenus 5 mois dans des cellules anti-terroristes, avec Makhtar Diokhné avant d’être ramenés au Sénégal. Ils nous ont ramenés à la section de recherche et chez le juge Samba Sall. Mon voyage m’a beaucoup appris. J’étais parti au ‘’Gaday’’. Mais je me suis retrouvé avec beaucoup de difficultés.
15 heures 5 : Reprise de l’audience Omar Yaffa devant la barre.
Omar Yaffa alias Abou Hafsa, , né le 16 aout 1988, de feu Lamine Yaffa et de Diandieng Kidira, se disant enseignant, domicilié à Vélingara Foulbé.
Le juge : Qu’est-ce qui vous a poussé à aller au Nigéria ?
J’avais une ambition de faire l’Egir pour aller étudier et travailler pour aider ma famille. Abdou Aziz C’est lui qui m’a donné le numéro de Ibrahima Ba. Il m’a dit que l’information qu’on vous a donné est sure.
Pour avoir les bienfaits de la charia.
Vous étiez en Mauritanie on appelle la charia ?
Au Nigéria état de boréaux. Là-bas les enseignements ont de la qualité. Contrairement au Sénégal
Mais au Sénégal ce n’est pas le cas. Faire mon Edjira travailler et étudier
Qui a financé votre voyage ?
Abdoul Aziz
Vous avez dit dans le procès-verbal que il y avait des musulmans qui souffraient au Nigéria et en Centre-Afrique et vous avez dit que celui qui n’allait pas aider ces musulmans étaient des mécréants.
Je n’ai pas dit cela.
Vous êtes parti avec qui au Nigéria ?
C’est Ibrahima Ba, c’est lui qui m’a mis en rapport avec Mohamed Ndiaye
Qui était le chef du Groupe ?
Mohamed Ndiaye
Expliquez-nous les circonstances de votre voyage ?
Abdou Aziz m’a donné 150 000 francs Cfa. Nous avons quitté Dakar, pour aller jusqu’à Kaolack jusqu’à Difa. Ibrahima Mballo, Mohamed Ndiaye et
Qui étaient ses contacts ?
Ce sont des passeurs à bord de 2 motos.
Qui a payé les motos
Je ne sais pas.
Ils vous ont conduit où ?
Ils nous ont conduit jusqu’à Abadan
Vous avez trouvé des sénégalais la-bas
Moussa Mbaye
Qui vous a reçu à Abadan ?
Un certain Abou Amir. On nous appelait les ansars. Ils nous donnaient à manger sans rien payer pendant un mois. Nous étions entre la maison et la mosquée. Nous étions en train d’étudier sur les enseignements du Prophète Psl.
Pourquoi vous avez quitté Abadan pour aller à Fathou Moubine
On nous a dit que c’est Fathou Moubine la capital. Il y avait Ibrahima Mballo Pape Moussa, Mohamed Ndiaye, Abouzaz et ils nous ont amenés dans une maison. Ils nous ont dit que l’école occidentale n’est pas bonne. Les pièces d’identité étaient Haram. Après j’ai décidé de quitter. C’est pour cette raison que je n’avais plus confiance. Ce qui m’a amené à décourager.
Qui vous a accueillis à Fathou Moubine ?
Malan Omar
Vous avez reçu une formation quelconque labas ?
Non
Pouquoi vous avez quitté Sambissa ?
Nous avons quitté Sambissa pour des raisons de sécurité. Nous entendions des bombardements.
Le juge : « Ce n’est pas ce vous avez dit aux gendarmes. Vous aviez dit qu’après deux mois nous avons rejoint Gaza où nous avons appris le démontage et le remontage de kalachnikov dirigé par deux Sénégalais qui avaiten duré là-bas. A cette occasion nous avons rencontré Abubakr Sheikau, le chef du fief de Boko-Haram. Il s’est réjoui de notre présence, avant de nous rappeler les règles de Boko-Haram ».
Comment vous avez fait pour retourner au Sénégal ?
Malan Omar nous a dits qu’Imam Sheikau n’était pas au courant qu’il y avait des Sénégalais là-bas. Et pour retourner il nous fallait des autorisations. Il nous a rappelés les recommandations de la religion musulmane. Aboubacry Gueye est retourné au Nigéria sans l’autorisation de l’Imam. Sheikau était fâché de la détention de nos pièces d’identité. Mais moi, je n’avais que ma pièce d’identité.
Qui était présent lors de votre rencontre avec le chef de Boko-Haram ?
Moussa Mbaye, Mohamed Ndiaye, et moi etc. J’ai oublié le nom des autres.
Le chef vous a donné de l’argent pour le retour ?
Il nous a demandé si nous ne connaissions pas quelqu’un à Abadan qui peut nous aider. Nous lui avons dit Makhtar Diokhané. Et quand Diokhané est venu, il a négocié avec l’Imam pour le retour. Et, il y avait déjà une voiture qui nous attendait.
12h 45 : L'audience est suspendue jusqu'à 15 heures
12h 30 : Omar Keita devant la barre pour faire son interrogatoire
Omar Keita, né le 09 mars 1993 à Dakar, d’Abdou Karim et de Binetou Mané, professeur de science de la Vie et de la Terre (SVT), domicilié à Grand-Yoff, chez son père.
Le juge : Est-ce que vous connaissiez Makhtar Diokhané
L’accusé : Oui. Nous nous sommes rencontré lors du baptême d’un frère.
Le juge : Vous avez des connaissances coraniques
L'accusé : Oui. Un peu. ‘’ Tabatiyada’’
Le juge : Faites-vous partie d'une association ?
L’accusé : Oui. Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (Aeems)
Le juge : Vous connaissez Imam Ndao
L’accusé : Non
Le juge : Vous n’avez jamais entendu parler de lui ?
L’accusé : Au niveau des radios
Le juge : Qu’est-ce que vous enseigniez en Mauritanie
L’accusé : Science de la vie et de la terre (SVT)
Le procureur : Vous connaissez Mohamed Ndiaye
L’accusé : Non. Je ne le connais pas
Le procureur : Vous connaissiez Moussa Mbaye ?
L’accusé : Oui. Mais son frère m’a dit qu’il était mort. Il est mort en Syrie en faisant du Djihad.
Le procureur : Est-ce que Mohamed Ndiaye vous a parlé de son voyage au Nigéria
L’accusé : Non.
12h 27 : L'imam Ndao se révolte
Se sentant inculpé par les propos de l’accusé Boubacar Decoll Ndiaye, L’Imam Alioune Badara Ndao a dit au juge qu’il souhaitait apporter des éclaircissements sur lesdites révélations. Mais ses avocats le lui ont interdit, en lui demandant d’attendre le jour de son interrogatoire. Ou bien si le tribunal leur garantit qu’aucune question ne sera posée à leurs clients Imam Ndao.
Ce que le juge a refusé. Selon lui le tribunal ne peut pas garantir qu’aucune question ne sera posée à l’accusé Imam Ndao.
Finalement, l’Imam préfère ne pas prendre le risque. Il va attendre le jour de son interrogatoire pour parler.
10 heures 50 : Le procureur prend la parole
Le procureur : L’épouse de Moustapha Diatta habitait chez qui ?
L’accusé : Chez Imam Ndao
Le procureur : Pourquoi vous avez voulu rencontrer Imam Ndao pour vérifier les propos de Cheikh Tidiane Gadio. Parce qu’il y a beaucoup d’Imam au Sénégal. Pourquoi vous vous êtes allés directement chez Imam Ndao?
L'accusé : Oui. Mais c’était une occasion pour moi d’aller à Kaolack pour voir Imam Ndao et pour le connaitre.
Le procureur : Vous avez connu des difficultés pour voir Imam
L'accusé : Non.
Le procureur : Imam connaissait déjà Moustapha Diatta ?
L'accusé : Non, ce n’est pas sûr.
Le procureur : Lors de votre entretien avec l’Imam, quelqu’un le connaissait déjà ?
L'accusé : Moustapha Diatta était présent avec Balla Sow.
Le procureur : Racontez-nous votre présentation ?
L'accusé : Je ne peux pas retenir les détails. Je ne m’en rappelle plus.
Le procureur : Qu’est-ce que ces rumeurs disaient ?
L'accusé : Devant ce tribunal, j’ai entendu, qu’il y avait un eu un message venant de Libye disant qu’il y a un message que des personnes venaient pour tuer le Président Sall ainsi que les tarihas du Sénégal. C'est un piège
Le procureur : Piège pour qui ?
L’accusé : Contre ceux qui sont partis en Libye.
Le procureur : Pourquoi vous ditesque les propos de Gadio étaient des pièges.
L’accusé : Je ne sais rien.
Le procureur : Vous pensez que ce que Gadio disait, était vrai à propos des cellules djihadistes en Libye où on parlait du wolof
L’accusé : Oui. Et quand nous avons demandé à l’Imam, il a confirmé que certaines zones de conflits n’étaient des pièges. Oui. Imam Ndao me la confirmé
Le procureur : Et cette même nuit Où Makhtar Diokhané a passé la nuit chez vous, c’est cette même nuit qu’il était accompagné de la dame que vous devez héberger.
L'accusé : Oui.
Le procureur : le matin, Diokhané est reparti avec qui ?
L’accusé : Il est reparti avec la dame
Le procureur : Il était venu chez vous avec le nommé Moustapha Diop
L’accusé : Oui. Il était avec lui.
Le procureur : A quoi consiste le djihad selon vous ?
L'accusé : Ce qu’on nous a appris avec la religion, Le PSL appelait les gens à la compréhension et appelé à suivre notre Dieu. Et, c'est avec ces propos que des personnes ont été tués.
Le procureur : Vous avez dit qu’on ne doit pas considérer les gens de Boko-Haram comme des non-musulmans ?
L’accusé : J’ai toujours considéré que tout le monde est musulman quel que soit la faute commise.
Le procureur : Vous avez considéré que les membres de Boko-Haram avaient commis des fautes ?
L’accusé : Non. Je n’ai pas dit cela. Et d’ailleurs je ne les connais même pas.
Le procureur : Votre compréhension sur Boko-Haram ?
L’accusé : Je ne connais pas Boko-Haram.
10 heures 25 : Suite de l’interrogatoire Boubacar Decoll Ndiaye avec le juge
Le juge : Vous avez entendu des rumeurs que Makhtar Diokhané était au Nigéria pour faire du djihad
L'accusé : Il y’avait beaucoup de rumeurs avec des amis qui ont péri dans des zones de conflit et même sur Makhtar Diokhané. Je n’’ai pas voulu rater l’occasion, par la suite je suis allé chez un ami pour le rendre visite afin qu’on puisse en parler.
Le juge : Vous lui avez posé la question s’il a une fois été à Boko-Haram ?
L'accusé : Oui. Et il m’a dit oui. Diokhané a confirmé que des frères étaient morts là- bas en Libye et en Syrie. Il m’a répondu par l’affirmative. J’ai donc compris que la rumeur était vraie.
Le juge : Makhtar Diokhané vous a donné de l’argent ?
L’accusé : Non. Il ne m’a pas donné de l’argent
Le juge : Mais vous saviez qu’il est revenu du Nigéria avec de l’argent ?
L'accusé : Devant la police le juge Samba Sall m’a donné la même version Diokhané ne m’a jamais donné de l’argent.
Le juge : Où Mohamed Ndiaye logeait-il ?
L’accusé : J’ai oublié le nom du quartier
Le juge : Qui est Moustapha Diatta ?
L'accusé : Moustapha Diatta, on habite ensemble dans le même quartier, il devait se rendre à Kaolack pour rendre visite à la femme de Abdallah Dièye. Il était un ingénieur géologue et il fréquentait un restaurant où nous étions en pratique. Et j’avais quelque chose à soumettre. Toutefois, j’ai regardé la 2stv et j’ai entend Cheikh Tidiane Gadio dire qu’en Libye il y a des djihadistes qui parlaient Wolof. Et ces propos m’ont vraiment étonné. Quelques temps après, j’ai entendu parler de Sénégalais qui y étaient. C’est par la suite que je me suis dit que l’Etat était informé, alors cela m’a étonné, comment l’Etat peut être au courant et ne pas procédé à des arrestations des candidats du djihad. Cela n’est pas clair. C’est dans ce sens que j’ai voulu m’en ouvrir à l’Imam Ndao. Mais je croyais qu’il connaissait la géopolitique. J’ai quitté Dakar, pour Kaolack... Est-ce que ces zones de conflits sont des pièges ai-je demandé à l’Imam Alioune Badara Ndao... Imam Ndao m’a dit non qu’il ne pense pas que c’est un piège
Le juge : Vous êtes allés à Kaolack
J’y suis allé. Le juge d’instruction m’a menacé pour me faire dire que Makhtar m’a donné de l’argent. En somme il m’a harcelé, je lui ai répondu que Makhtar ne m’a donné pas un franc. Devant les pandores et même devant Dieu, je vais répéter cette même réponse.
Le juge : Vous étiez ami avec Mohamed Ndiaye
L’accusé : Mohammed Ndiaye et moi, ont étaient pas de vrai amis
10 h 13 : les révélations de Boubacar Decoll Ndiaye sur Makhtar Diokhané
Le juge : Les circonstances de votre arrestation
L’accusé : J’ai appelé Mohamed pour lui dire que je dois venir au Sénégal pour prendre ma femme. J’ai trouvé chez moi la police et ils m’ont amené. J’étais dans une maison que je partageais avec Alpha Diallo. On nous enchainait dans un lit pendant deux jours en Mauritanie. Après on nous a amenés dans une autre et nous sommes resté là-bas pendant 6 jours. Et la police est venue me dire que tu connais un certain Moustapha Ndiaye qui est en Mauritanie. Pense-s-y bien. Ils m’ont obligé à les montrer Moustapha Ndiaye. Ils m’ont dit que tu mens parce que vous les Sénégalais vous avez l’habitude de mentir. Et ils ont menacé de m’électrocuter quand je ne les montre pas le domicile de Moustapha Mbaye.
Le juge : La nature de votre relation avec Mokhtar Diokhané ?
L’accusé : Je l’ai connu dans un Daara en Mauritanie en 2005. En 2008 je l’ai rencontré. Nous n’avons aucune complicité. Je l’ai connu en Mauritanie au Daara.
Le juge : Apres l’obtention de votre BTS, pourquoi vous n’avez pas cherché du travail ?
L’accusé : Je suis resté deux ans sans travail. J’ai beau cherché du travail c’est pourquoi j’avais décidé d’aller en Mauritanie
Le juge : Vous faites partie d’une association ?
L’accusé : Non. Mais je faisais partie de l’AMES associations des élèves musulmans du Sénégal.
Le juge : Vous avez participé à une réunion d’un groupe qu’on appelle les Sunîtes ?
L’accusé : Je n’ai jamais participé à une réunion des Sunîtes
Le juge : Parmi les membres de votre groupe en Mauritanie. Est-ce que vous pouvez les énumérer ?
L’accusé : Nous étions au nombre de 8 personnes au niveau de la Mauritanie dont Mohamed Ndiaye, Omar Keita, Alpha Diallo, Moustapha Mbaye,Mor Mbaye Dème, Saliou Fadiga et moi-même. Saliou Fadiga est mon ami je l’ai connu à Gueule Tapé.
Le juge : Il est où actuellement ?
L’accusé : Il était en Libye
Le juge : Vous connaissez Mohamed Lamine Mballo
L’accusé : Non.
Le juge : Il et toujours vivant ?
L’accusé : Nous nous entendions tout le temps avant mon arrestation.
Le juge : Vous saviez que Mohamed Ndiaye était au Nigéria ?
L’accusé : Je l’avais entendu seulement
Le juge : Reprécisez au Tribunal vos relations avec Mokhtar Diokhané ?
L’accusé : Il était au Daara. Je livrais même des jus de fruits au niveau du Daara de Makhtar Diokhané
Le juge : Vous n’avez été jamais candidat pour le djihad
L’accusé : Non
Le juge : Makhtar Diokhané vous a demandé d’héberger une dame ?
L’accusé : Il m’avait dit qu’il avait une femme qui était dans des difficultés. Il m’a demandé d’héberger cette dame. Et je lui conseillé que ce n’était pas sûr.
Le juge : Vous avez été arrêtés en quelle année
L’accusé : Le 5 février 2016
Le juge : Comment vous vous êtes rencontrés avec Mokhtar Diokhané.
L’accusé : J’avais entendu des rumeurs que Mokhtar Diokhané partait dans des zones de conflits. Après il m’a confirmé qu’il était au niveau de Boko Haram. Je lui ai demandé s’il y avait des Bokk c’est-à-dire des frères. Et Diokhané me l’a confirmé.
10h 10 : Reprise du procès de l’imam Alioune Ndao et ses Co-accusés.
Les accusés sont appelés devant le prétoire de la Chambre criminelle du Palais de justice de Dakar. Il faut noter que la salle est presque vide. Les sympathisants de l’Imam Alioune Badara Ndao et ses Co-accusés n’ont pas répondu à la mobilisation. Pour la sécurité. Il y a au moins 3 gendarmes dans chaque coin de la salle 4.
Le juge appelle Boubacar Decoll Ndiaye marié, avec 4 enfants, né le 22 août en 1983 à Dakar, professeur de Mathématiques en Mauritanie, domicilié à Sicap Baobab, Villa Numéro 487/B.
Le juge : Où sont vos deux épouses ?
L'accusé : Elles sont ici au Sénégal.
Le juge : Vous avez fait des services militaires ?
L'accusé : Non.
Le juge : Vous avez fait quelle formation ?
L’accusé : J’étais un technicien supérieur en bâtiment
Le juge : Rapeller nous votre cursus scolaire ?
L'accusé : J’ai fait mon cursus primaire à Sacré-Cœur, le collège au Lycée Lamine Gueye, jusqu’au Bac. Après j’ai réussi le concours de CEDT Sénégal-Inde. Et c’est la-bas que j’ai suivi des études supérieures où j’ai eu mon Bts en Génie Civil. J’ai entendu des personnes disant que j’ai participé à une réunion à Rosso.
La défense prend la parole pour interroger l’accusé Omar Yaffa alias Abou Hafsa
A quel moment vous connaissez l’histoire de Boko-Haram ?
Ici au Sénégal
Vous saviez que vous partiez chez Boko-Haram ?
Oui. Je le savais.
Vous n’avez pas senti Boko-Haram là où vous étiez ?
Non
Quand est-ce que vous avez voulu rentrer ?
On n’avait eu l’idée de rentrer. Parce qu’ils nous avaient dit que l’école française était Haram.
Au niveau de Sambissa vous n’avez fait aucune formation militaire ? Vous le confirmez ?
Je le confirme
En dépit de tout cela, le juge vous dit que vous avez flirté avec un Kalachnikov ?
Non.
Est-ce que vous savez ce que c’est que flirter ?
Non.
C’est caresser, toucher ou bien faire l’amour avec une Klashniquov. Vous avez fait tout cela ?
Non
Pour le retour au Sénégal, qui vous a dit que Makhtar Diokhané avait de l’argent ?
Moussa Aw avait dit que Makhtar Diokhané lui avait remis de l’argent en ‘’Naira’’.
Le juge reprend la parole. Le juge : rappeler nous le passage du coran où on parle de ‘’Hijra’’ c’est-à-dire profiter des bienfaits de l’Islam.
Je ne sais pas
Vous avez une fois combattu contre l'armée nigérenne ?
Je n’ai jamais combattu contre l’armée nigérienne.
16 heures 40: Le procureur prend la parole pour interroger l’accusé Omar Yaffa
Vous connaissiez Boko-Haram avant de quitter le Sénégal ?
A travers les problèmes entre l’Etat nigérian et Boko-Haram.
La charia n’est pas appliqué au Sénégal selon vous ?
Le Sénégal est un pays laïc et la Mauritanie est un pays islamique. La manière de se faire juger n’était pas la même chose que les pays où on applique la charia.
Sur quoi vous vous basez pour dire qu’au Sénégal on n’applique pas la charia ?
Ici c’est avec des lois autres que la charia.
Au Nigéria vous n’avez pas vu que la charia était bien appliquée ?
Là où j’étais je ne sortais pas. Donc je ne peux pas savoir si la charia était appliquée ou pas.
Lors du voyage vous étiez accompagnés de qui et qui?
Mohamed Ndiaye, Ahmed Bella, Ibrahima Mballo
Comment Ibrahima Mballo a participé au voyage?
C’est mon ami d’enfance. Nous étions ensemble à Mbour. Je suis allé le voir chez lui à Mermoz pour lui parler des projets de mon voyage. Je lui ai dit que je connais un homme qui pourrait nous aider à voyager. De ce voyage nous aurions eu des opportunités. Nous sommes partis ensemble en Mauritanie. Avant de partir j’ai passé la nuit dans le dahra de Moussa Mbaye.
Dans ce cas vous l'avez convaincu de venir avec vous ?
Non. Je lui ai simplement expliqué mon projet de voyage. C’est Ibrahima Ba qui a financé le voyage Ibrahima Mballo. Je ne l’ai pas poussé à venir avec moi.
A Abadan vous avez trouvé là-bas combien de Sénégalais ?
J’ai trouvé là-bas deux Sénégalais Moussa Mbaye et Abouza. Makhtar Diokhané nous a trouvés là-bas.
Zirkiflé vous a trouvés sur place ?
Après Abadan, vous êtes allés à Goza, vous y aviez reçu une quelconque formation de maniement des armes ?
Nous étions dans une maison. Et dans une maison on ne peut pas recevoir de formation
Lors de votre interrogation chez le magistrat d’instruction, vous avez dit «je n’avais fait aucune formation. Mais la curiosité m’a poussée à jouer avec une Klachniquov et tirer en l’air. Et vous aviez dit que vous aviez fait une formation militaire et le maniement des armes dans les fiefs de Boko-Haram. Vous avez dit cela devant le juge d’instruction »
Devant les enquêteurs vous avez dit qu’il y avait des bombardements des avions et les combattants de Boko Haram ripostaient et nous étions obligés de nous refugier dans la forêt de Sambissa. Vous le confirmez ?
Non. Je n’ai pas dit cala
Vous aviez dit au juge que vous aviez rencontré le chef du fief de Boko-Haram Sheikau.
Je le confirme.
Qu’est-ce qui vous a motivés à dire que vous deviez quitter cette localité ?
Ils disaient que l’éducation occidentale était Haram.
Vous saviez que vous alliez chef Boko-Haram ?
Aujourd’hui quelle est la signification de Boko-Haram ?
Livre Haram. Pour dire que le livre est Haram.
Et, vous avez voulu adhérer dans un groupe qui dit que le livre était Haram. Et, vous en tant que professeur vous avez voulu les rejoindre.
J’ai été trompé. Je ne savais pas la signification.
Le procureur Aly Ciré Ndiaye : « Lors de votre interrogatoire devant les enquêteurs à la page 2 de votre procès-verbal vous avez dit qu’à la suite de votre arrivée vous avez eu une déception. Parce que les membres de Boko-Haram s’attaquaient à des gens innocent. Ils disaient que les porteurs de pièce d’identité ou qui ont étudié à l’école française étaient des mécréants. C’est pourquoi, vous tous avaient quitté la ville suite à l’autorisation du chef du fief de Boko-Haram et par l’intermédiaire de Makhtar Diokhané. En quittant de Sambissa à NGadak c’est Diokhané qui était notre Amir c’était lors de notre réunion.
Qui a parlé de l’autorisation au chef de Boko-Haram ?
C’est Omar Malan.
Sur la question de l’Amir, qu’est-ce qui a été dit là-bas ?
Chaque groupe qui sortait devez voir son Amir. Je faisais partie de ceux qui avaient été coptés par lui.
Le procureur : Code D44/34 Au moment de renter au Sénégal, nous avons tenu une réunion. Il nous a dit qu’il n’était plus notre Amir depuis que nous avons quitté Sambissa. Il a dit que pouvez rentrer où rester et vous avez pris la parole pour parler au nom de tous les autres pour lui. Toutefois j’ai demandé à Diokhané de nous donner de l’argent pour qu’une fois au Sénégal que nous ne soyons pas dépendant de nos parents. Makhtar Diokhané nous en a donnés .Diokhané a déclaré qu’il restait notre seule autorité que vous devez obéir ».
Qui vous a posé des questions sur la Casamance ?
Makhtar Diokhané nous a parlé de la Casamance. Je lui ai dit que j’avais une déception pour n’avoir pas accompli les recommandations de ma religion.
Code D44/35 Mon objectif était d’aller les aider à combattre l’armée nigérienne. Mais nos divergences étaient sur la conception du Takfir.
16 heures 00 : suite et fin de l’interrogatoire de l’accusé Omar Yaffa alias Abou Hafsa avec le juge.
Vous confirmez que Mohamed Lamine Mballo n’est pas Zirkifli ?
Oui, je le confirme
Quand vous avez quitté Sambissa y avait pas un certain Abdallah Cissé ?
Non
Comment vous avez organisé le retour ?
C'est Moussa Omar qui gérait l’argent du retour. Et, c’est Diokhané qui lui a remis.
Qui payait la restauration ?
C’est Moussa Omar. Nous avions un petit pain. C’est lui qui gérait tout. Il y avait des faux billets. Il voulait les convertir en Franc Cfa à la frontière.
Pourquoi vous avez choisi le marché noir pour faire la fructification ?
C’est comme cela que cela va se passer. Après nous avons été appréhendés par la police Nigérienne.
Vous avez été jugés devant un tribunal ?.
Non. Au niveau du juge d’instruction. Moussa a appelé à partir du beau du juge d’instruction que nous avons été appréhendés. Nous sommes restés là-bas pendant 6 jours. Et Diokhané était venu nous voir en prison de Zender.
Qu’est-ce qu'il vous a dit, que vous alliez voir le juge d’instruction ?
Ce sont les policiers. Et, ils nous ont dit qu'il peut vous laissez ou vous retenir. Diokhané, nous avait promis qu’il va nous sortir de prison. Nous sommes restés dans de petites cellules pendant 40 jours. Les conditions de détentions ont conduit au décès de Moussa AW. Moussa Omar et Ibrahima Mballo étaient tombés malade.
En quittant Niamey vous étiez au nombre de combien ?
Ibrahima Ba, Ibrahima Mballo et moi. Une fois à la prison de Kolo à Niamey, nous avons trouvé un Sénégalais. Mais nous ne savions pas que c’était Makhtar Diokhané. Ils nous ont détenus 5 mois dans des cellules anti-terroristes, avec Makhtar Diokhné avant d’être ramenés au Sénégal. Ils nous ont ramenés à la section de recherche et chez le juge Samba Sall. Mon voyage m’a beaucoup appris. J’étais parti au ‘’Gaday’’. Mais je me suis retrouvé avec beaucoup de difficultés.
15 heures 5 : Reprise de l’audience Omar Yaffa devant la barre.
Omar Yaffa alias Abou Hafsa, , né le 16 aout 1988, de feu Lamine Yaffa et de Diandieng Kidira, se disant enseignant, domicilié à Vélingara Foulbé.
Le juge : Qu’est-ce qui vous a poussé à aller au Nigéria ?
J’avais une ambition de faire l’Egir pour aller étudier et travailler pour aider ma famille. Abdou Aziz C’est lui qui m’a donné le numéro de Ibrahima Ba. Il m’a dit que l’information qu’on vous a donné est sure.
Pour avoir les bienfaits de la charia.
Vous étiez en Mauritanie on appelle la charia ?
Au Nigéria état de boréaux. Là-bas les enseignements ont de la qualité. Contrairement au Sénégal
Mais au Sénégal ce n’est pas le cas. Faire mon Edjira travailler et étudier
Qui a financé votre voyage ?
Abdoul Aziz
Vous avez dit dans le procès-verbal que il y avait des musulmans qui souffraient au Nigéria et en Centre-Afrique et vous avez dit que celui qui n’allait pas aider ces musulmans étaient des mécréants.
Je n’ai pas dit cela.
Vous êtes parti avec qui au Nigéria ?
C’est Ibrahima Ba, c’est lui qui m’a mis en rapport avec Mohamed Ndiaye
Qui était le chef du Groupe ?
Mohamed Ndiaye
Expliquez-nous les circonstances de votre voyage ?
Abdou Aziz m’a donné 150 000 francs Cfa. Nous avons quitté Dakar, pour aller jusqu’à Kaolack jusqu’à Difa. Ibrahima Mballo, Mohamed Ndiaye et
Qui étaient ses contacts ?
Ce sont des passeurs à bord de 2 motos.
Qui a payé les motos
Je ne sais pas.
Ils vous ont conduit où ?
Ils nous ont conduit jusqu’à Abadan
Vous avez trouvé des sénégalais la-bas
Moussa Mbaye
Qui vous a reçu à Abadan ?
Un certain Abou Amir. On nous appelait les ansars. Ils nous donnaient à manger sans rien payer pendant un mois. Nous étions entre la maison et la mosquée. Nous étions en train d’étudier sur les enseignements du Prophète Psl.
Pourquoi vous avez quitté Abadan pour aller à Fathou Moubine
On nous a dit que c’est Fathou Moubine la capital. Il y avait Ibrahima Mballo Pape Moussa, Mohamed Ndiaye, Abouzaz et ils nous ont amenés dans une maison. Ils nous ont dit que l’école occidentale n’est pas bonne. Les pièces d’identité étaient Haram. Après j’ai décidé de quitter. C’est pour cette raison que je n’avais plus confiance. Ce qui m’a amené à décourager.
Qui vous a accueillis à Fathou Moubine ?
Malan Omar
Vous avez reçu une formation quelconque labas ?
Non
Pouquoi vous avez quitté Sambissa ?
Nous avons quitté Sambissa pour des raisons de sécurité. Nous entendions des bombardements.
Le juge : « Ce n’est pas ce vous avez dit aux gendarmes. Vous aviez dit qu’après deux mois nous avons rejoint Gaza où nous avons appris le démontage et le remontage de kalachnikov dirigé par deux Sénégalais qui avaiten duré là-bas. A cette occasion nous avons rencontré Abubakr Sheikau, le chef du fief de Boko-Haram. Il s’est réjoui de notre présence, avant de nous rappeler les règles de Boko-Haram ».
Comment vous avez fait pour retourner au Sénégal ?
Malan Omar nous a dits qu’Imam Sheikau n’était pas au courant qu’il y avait des Sénégalais là-bas. Et pour retourner il nous fallait des autorisations. Il nous a rappelés les recommandations de la religion musulmane. Aboubacry Gueye est retourné au Nigéria sans l’autorisation de l’Imam. Sheikau était fâché de la détention de nos pièces d’identité. Mais moi, je n’avais que ma pièce d’identité.
Qui était présent lors de votre rencontre avec le chef de Boko-Haram ?
Moussa Mbaye, Mohamed Ndiaye, et moi etc. J’ai oublié le nom des autres.
Le chef vous a donné de l’argent pour le retour ?
Il nous a demandé si nous ne connaissions pas quelqu’un à Abadan qui peut nous aider. Nous lui avons dit Makhtar Diokhané. Et quand Diokhané est venu, il a négocié avec l’Imam pour le retour. Et, il y avait déjà une voiture qui nous attendait.
12h 45 : L'audience est suspendue jusqu'à 15 heures
12h 30 : Omar Keita devant la barre pour faire son interrogatoire
Omar Keita, né le 09 mars 1993 à Dakar, d’Abdou Karim et de Binetou Mané, professeur de science de la Vie et de la Terre (SVT), domicilié à Grand-Yoff, chez son père.
Le juge : Est-ce que vous connaissiez Makhtar Diokhané
L’accusé : Oui. Nous nous sommes rencontré lors du baptême d’un frère.
Le juge : Vous avez des connaissances coraniques
L'accusé : Oui. Un peu. ‘’ Tabatiyada’’
Le juge : Faites-vous partie d'une association ?
L’accusé : Oui. Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (Aeems)
Le juge : Vous connaissez Imam Ndao
L’accusé : Non
Le juge : Vous n’avez jamais entendu parler de lui ?
L’accusé : Au niveau des radios
Le juge : Qu’est-ce que vous enseigniez en Mauritanie
L’accusé : Science de la vie et de la terre (SVT)
Le procureur : Vous connaissez Mohamed Ndiaye
L’accusé : Non. Je ne le connais pas
Le procureur : Vous connaissiez Moussa Mbaye ?
L’accusé : Oui. Mais son frère m’a dit qu’il était mort. Il est mort en Syrie en faisant du Djihad.
Le procureur : Est-ce que Mohamed Ndiaye vous a parlé de son voyage au Nigéria
L’accusé : Non.
12h 27 : L'imam Ndao se révolte
Se sentant inculpé par les propos de l’accusé Boubacar Decoll Ndiaye, L’Imam Alioune Badara Ndao a dit au juge qu’il souhaitait apporter des éclaircissements sur lesdites révélations. Mais ses avocats le lui ont interdit, en lui demandant d’attendre le jour de son interrogatoire. Ou bien si le tribunal leur garantit qu’aucune question ne sera posée à leurs clients Imam Ndao.
Ce que le juge a refusé. Selon lui le tribunal ne peut pas garantir qu’aucune question ne sera posée à l’accusé Imam Ndao.
Finalement, l’Imam préfère ne pas prendre le risque. Il va attendre le jour de son interrogatoire pour parler.
10 heures 50 : Le procureur prend la parole
Le procureur : L’épouse de Moustapha Diatta habitait chez qui ?
L’accusé : Chez Imam Ndao
Le procureur : Pourquoi vous avez voulu rencontrer Imam Ndao pour vérifier les propos de Cheikh Tidiane Gadio. Parce qu’il y a beaucoup d’Imam au Sénégal. Pourquoi vous vous êtes allés directement chez Imam Ndao?
L'accusé : Oui. Mais c’était une occasion pour moi d’aller à Kaolack pour voir Imam Ndao et pour le connaitre.
Le procureur : Vous avez connu des difficultés pour voir Imam
L'accusé : Non.
Le procureur : Imam connaissait déjà Moustapha Diatta ?
L'accusé : Non, ce n’est pas sûr.
Le procureur : Lors de votre entretien avec l’Imam, quelqu’un le connaissait déjà ?
L'accusé : Moustapha Diatta était présent avec Balla Sow.
Le procureur : Racontez-nous votre présentation ?
L'accusé : Je ne peux pas retenir les détails. Je ne m’en rappelle plus.
Le procureur : Qu’est-ce que ces rumeurs disaient ?
L'accusé : Devant ce tribunal, j’ai entendu, qu’il y avait un eu un message venant de Libye disant qu’il y a un message que des personnes venaient pour tuer le Président Sall ainsi que les tarihas du Sénégal. C'est un piège
Le procureur : Piège pour qui ?
L’accusé : Contre ceux qui sont partis en Libye.
Le procureur : Pourquoi vous ditesque les propos de Gadio étaient des pièges.
L’accusé : Je ne sais rien.
Le procureur : Vous pensez que ce que Gadio disait, était vrai à propos des cellules djihadistes en Libye où on parlait du wolof
L’accusé : Oui. Et quand nous avons demandé à l’Imam, il a confirmé que certaines zones de conflits n’étaient des pièges. Oui. Imam Ndao me la confirmé
Le procureur : Et cette même nuit Où Makhtar Diokhané a passé la nuit chez vous, c’est cette même nuit qu’il était accompagné de la dame que vous devez héberger.
L'accusé : Oui.
Le procureur : le matin, Diokhané est reparti avec qui ?
L’accusé : Il est reparti avec la dame
Le procureur : Il était venu chez vous avec le nommé Moustapha Diop
L’accusé : Oui. Il était avec lui.
Le procureur : A quoi consiste le djihad selon vous ?
L'accusé : Ce qu’on nous a appris avec la religion, Le PSL appelait les gens à la compréhension et appelé à suivre notre Dieu. Et, c'est avec ces propos que des personnes ont été tués.
Le procureur : Vous avez dit qu’on ne doit pas considérer les gens de Boko-Haram comme des non-musulmans ?
L’accusé : J’ai toujours considéré que tout le monde est musulman quel que soit la faute commise.
Le procureur : Vous avez considéré que les membres de Boko-Haram avaient commis des fautes ?
L’accusé : Non. Je n’ai pas dit cela. Et d’ailleurs je ne les connais même pas.
Le procureur : Votre compréhension sur Boko-Haram ?
L’accusé : Je ne connais pas Boko-Haram.
10 heures 25 : Suite de l’interrogatoire Boubacar Decoll Ndiaye avec le juge
Le juge : Vous avez entendu des rumeurs que Makhtar Diokhané était au Nigéria pour faire du djihad
L'accusé : Il y’avait beaucoup de rumeurs avec des amis qui ont péri dans des zones de conflit et même sur Makhtar Diokhané. Je n’’ai pas voulu rater l’occasion, par la suite je suis allé chez un ami pour le rendre visite afin qu’on puisse en parler.
Le juge : Vous lui avez posé la question s’il a une fois été à Boko-Haram ?
L'accusé : Oui. Et il m’a dit oui. Diokhané a confirmé que des frères étaient morts là- bas en Libye et en Syrie. Il m’a répondu par l’affirmative. J’ai donc compris que la rumeur était vraie.
Le juge : Makhtar Diokhané vous a donné de l’argent ?
L’accusé : Non. Il ne m’a pas donné de l’argent
Le juge : Mais vous saviez qu’il est revenu du Nigéria avec de l’argent ?
L'accusé : Devant la police le juge Samba Sall m’a donné la même version Diokhané ne m’a jamais donné de l’argent.
Le juge : Où Mohamed Ndiaye logeait-il ?
L’accusé : J’ai oublié le nom du quartier
Le juge : Qui est Moustapha Diatta ?
L'accusé : Moustapha Diatta, on habite ensemble dans le même quartier, il devait se rendre à Kaolack pour rendre visite à la femme de Abdallah Dièye. Il était un ingénieur géologue et il fréquentait un restaurant où nous étions en pratique. Et j’avais quelque chose à soumettre. Toutefois, j’ai regardé la 2stv et j’ai entend Cheikh Tidiane Gadio dire qu’en Libye il y a des djihadistes qui parlaient Wolof. Et ces propos m’ont vraiment étonné. Quelques temps après, j’ai entendu parler de Sénégalais qui y étaient. C’est par la suite que je me suis dit que l’Etat était informé, alors cela m’a étonné, comment l’Etat peut être au courant et ne pas procédé à des arrestations des candidats du djihad. Cela n’est pas clair. C’est dans ce sens que j’ai voulu m’en ouvrir à l’Imam Ndao. Mais je croyais qu’il connaissait la géopolitique. J’ai quitté Dakar, pour Kaolack... Est-ce que ces zones de conflits sont des pièges ai-je demandé à l’Imam Alioune Badara Ndao... Imam Ndao m’a dit non qu’il ne pense pas que c’est un piège
Le juge : Vous êtes allés à Kaolack
J’y suis allé. Le juge d’instruction m’a menacé pour me faire dire que Makhtar m’a donné de l’argent. En somme il m’a harcelé, je lui ai répondu que Makhtar ne m’a donné pas un franc. Devant les pandores et même devant Dieu, je vais répéter cette même réponse.
Le juge : Vous étiez ami avec Mohamed Ndiaye
L’accusé : Mohammed Ndiaye et moi, ont étaient pas de vrai amis
10 h 13 : les révélations de Boubacar Decoll Ndiaye sur Makhtar Diokhané
Le juge : Les circonstances de votre arrestation
L’accusé : J’ai appelé Mohamed pour lui dire que je dois venir au Sénégal pour prendre ma femme. J’ai trouvé chez moi la police et ils m’ont amené. J’étais dans une maison que je partageais avec Alpha Diallo. On nous enchainait dans un lit pendant deux jours en Mauritanie. Après on nous a amenés dans une autre et nous sommes resté là-bas pendant 6 jours. Et la police est venue me dire que tu connais un certain Moustapha Ndiaye qui est en Mauritanie. Pense-s-y bien. Ils m’ont obligé à les montrer Moustapha Ndiaye. Ils m’ont dit que tu mens parce que vous les Sénégalais vous avez l’habitude de mentir. Et ils ont menacé de m’électrocuter quand je ne les montre pas le domicile de Moustapha Mbaye.
Le juge : La nature de votre relation avec Mokhtar Diokhané ?
L’accusé : Je l’ai connu dans un Daara en Mauritanie en 2005. En 2008 je l’ai rencontré. Nous n’avons aucune complicité. Je l’ai connu en Mauritanie au Daara.
Le juge : Apres l’obtention de votre BTS, pourquoi vous n’avez pas cherché du travail ?
L’accusé : Je suis resté deux ans sans travail. J’ai beau cherché du travail c’est pourquoi j’avais décidé d’aller en Mauritanie
Le juge : Vous faites partie d’une association ?
L’accusé : Non. Mais je faisais partie de l’AMES associations des élèves musulmans du Sénégal.
Le juge : Vous avez participé à une réunion d’un groupe qu’on appelle les Sunîtes ?
L’accusé : Je n’ai jamais participé à une réunion des Sunîtes
Le juge : Parmi les membres de votre groupe en Mauritanie. Est-ce que vous pouvez les énumérer ?
L’accusé : Nous étions au nombre de 8 personnes au niveau de la Mauritanie dont Mohamed Ndiaye, Omar Keita, Alpha Diallo, Moustapha Mbaye,Mor Mbaye Dème, Saliou Fadiga et moi-même. Saliou Fadiga est mon ami je l’ai connu à Gueule Tapé.
Le juge : Il est où actuellement ?
L’accusé : Il était en Libye
Le juge : Vous connaissez Mohamed Lamine Mballo
L’accusé : Non.
Le juge : Il et toujours vivant ?
L’accusé : Nous nous entendions tout le temps avant mon arrestation.
Le juge : Vous saviez que Mohamed Ndiaye était au Nigéria ?
L’accusé : Je l’avais entendu seulement
Le juge : Reprécisez au Tribunal vos relations avec Mokhtar Diokhané ?
L’accusé : Il était au Daara. Je livrais même des jus de fruits au niveau du Daara de Makhtar Diokhané
Le juge : Vous n’avez été jamais candidat pour le djihad
L’accusé : Non
Le juge : Makhtar Diokhané vous a demandé d’héberger une dame ?
L’accusé : Il m’avait dit qu’il avait une femme qui était dans des difficultés. Il m’a demandé d’héberger cette dame. Et je lui conseillé que ce n’était pas sûr.
Le juge : Vous avez été arrêtés en quelle année
L’accusé : Le 5 février 2016
Le juge : Comment vous vous êtes rencontrés avec Mokhtar Diokhané.
L’accusé : J’avais entendu des rumeurs que Mokhtar Diokhané partait dans des zones de conflits. Après il m’a confirmé qu’il était au niveau de Boko Haram. Je lui ai demandé s’il y avait des Bokk c’est-à-dire des frères. Et Diokhané me l’a confirmé.
10h 10 : Reprise du procès de l’imam Alioune Ndao et ses Co-accusés.
Les accusés sont appelés devant le prétoire de la Chambre criminelle du Palais de justice de Dakar. Il faut noter que la salle est presque vide. Les sympathisants de l’Imam Alioune Badara Ndao et ses Co-accusés n’ont pas répondu à la mobilisation. Pour la sécurité. Il y a au moins 3 gendarmes dans chaque coin de la salle 4.
Le juge appelle Boubacar Decoll Ndiaye marié, avec 4 enfants, né le 22 août en 1983 à Dakar, professeur de Mathématiques en Mauritanie, domicilié à Sicap Baobab, Villa Numéro 487/B.
Le juge : Où sont vos deux épouses ?
L'accusé : Elles sont ici au Sénégal.
Le juge : Vous avez fait des services militaires ?
L'accusé : Non.
Le juge : Vous avez fait quelle formation ?
L’accusé : J’étais un technicien supérieur en bâtiment
Le juge : Rapeller nous votre cursus scolaire ?
L'accusé : J’ai fait mon cursus primaire à Sacré-Cœur, le collège au Lycée Lamine Gueye, jusqu’au Bac. Après j’ai réussi le concours de CEDT Sénégal-Inde. Et c’est la-bas que j’ai suivi des études supérieures où j’ai eu mon Bts en Génie Civil. J’ai entendu des personnes disant que j’ai participé à une réunion à Rosso.
Autres articles
-
Campagne de distribution de médicaments contre les MTN : And Gueusseum appelle à l'engagement de ses membres
-
Sénégalais morts à l'étranger : le bilan s'élève à 22 (liste des morts par pays)
-
Mali : un ressortissant sénégalais tué à Kéniéba
-
Kaolack : plusieurs cantines ravagées par un incendie au marché Guedj
-
Vacances de Noël fixées au 24 décembre à 18h par l'Ucad : la Coordination des étudiants Catholiques parle d'un "manque de considération"