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Surpopulation carcérale, conditions de détention : les graves révélations d'anciens détenus politiques



La crise politique qui sévit au Sénégal, exacerbée par les événements de mars 2021 et les défis socio-économiques tels que la pandémie, le chômage et la pauvreté, a été marquée par une vague d'arrestations d'opposants, de religieux et de citoyens engagés. Les anciens détenus politiques qui ont tenu une conférence de presse ce jeudi, ont critiqué et dénoncé « une répression sévère du régime actuel, avec des violations des droits politiques et civiques, des brutalités policières, des procédures judiciaires instrumentalisées à des fins politiques, et l'absence d'une justice équitable et indépendante ».

Pape Fara Ndiaye, coordinateur du mouvement des détenus politiques, a souligné que ces arrestations politiques ont créé des problèmes humanitaires et sociaux majeurs. Il a décrit des conditions insalubres dans les prisons, avec des risques sanitaires accumulés, une pénurie d'eau, une surpopulation carcérale, et des violations des droits fondamentaux. Selon lui, ces détentions ont également eu des répercussions dramatiques sur les familles des victimes, les plongeant dans la précarité et la souffrance.

« La situation humanitaire dans les prisons est dépeinte comme alarmante, avec des cas de maladies de peau, d'hémorroïdes, et des conditions de vie déplorables. Les familles des détenus déplorent les difficultés rencontrées lors des visites, notamment les longs dossiers d'attente et les retards dans l'obtention des permis de visite. Les frais engagés par les familles pour subvenir aux besoins des détenus sont également affligeant », a-t-il expliqué. 


Malades mais en prison

Pape Fara Ndiaye a cité des cas spécifiques de malades dont les demandes de liberté provisoire sont refusées. «  Mor Seye qui a perdu son père ses 2 frères et sa soeur, est malade et ne peut plus faire ses besoins faute d’une négligence dans la prise en charge médical. Mohamed Tamba qui ne jouit plus de ses facultés mentales a complètement perdu sa tête. Son procès du 27 janvier a été renvoyé au 27 mars 2024. Il reste toujours en détention. Pour Azoura Fall malade cardiaque, il a perdu l’usage de ses jambes et reste toujours en détention. D’ailleurs même son avocat avait alerté ces derniers jours sur son cas qui se dégrade de jour en jour.

Le cas Khady Coly dont toute sa famille a été envoyée en prison de même qu’une de ses soeurs qui détenait un bébé de 6 mois tous dans les liens de la justice », a-t-il listé.

Face à cette situation, des appels sont lancés pour la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire afin de faire la lumière sur les violences exercées par les forces de sécurité depuis mars 2021.

Par la voix de Pape Fara Ndiaye, ils exigent la libération totale des détenus politiques, l'organisation d'élections libres et transparentes, et le respect des principes constitutionnels. Ils ont invité tous les citoyens préoccupés par l'avenir démocratique du pays à se mobiliser contre ce qu'ils considèrent comme un coup d'État. Ce, dans le but de protéger les droits et devoirs du peuple dans une perspective de souveraineté constitutionnelle.



Ndeye Fatou Touré

Jeudi 15 Février 2024 - 15:20


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