Cette amnistie sous condition s'inscrit dans le cadre de la stratégie du gouvernement syrien visant à stopper l'hémorragie qui frappe l'armée. Depuis le début de la guerre, en 2011, les effectifs de la troupe sont passés de 250 000 à 125 000 hommes.
50 000 soldats et officiers ont été tués dans les combats, des milliers ont fait défection pour rejoindre la rébellion et quelque 70 000 ont déserté ou ont refusé de répondre à la mobilisation des réservistes. C'est cette dernière catégorie qui est concernée par l'amnistie décrétée par Bachar el-Assad.
Toutes les sanctions qui touchent ces déserteurs seront levées s'ils rejoignent leurs unités. Ils ont un délai d'un mois, s'ils se trouvent en Syrie, et deux mois s'ils sont à l'étranger. Les militaires qui ont rejoint les rebelles ou qui ont du sang sur les mains, selon les termes du décret présidentiel, ne sont pas concernés par cette mesure.
Il y a un an, le président syrien avait décrété une amnistie similaire mais les résultats avaient été en deçà des attentes des autorités. Cette année, elle s'accompagne d'une intense campagne médiatique pour encourager les jeunes à s'enrôler et de mesures incitatives, comme l'augmentation de la solde des militaires qui partent au front.