Il y a une semaine, le groupe Etat islamique chassait ses rivaux islamistes de la localité de Sourane, au nord d'Alep, et commençait à avancer vers Mareh et Aazaz. La prise de ces deux villes priverait les rebelles syriens de leurs principales voies de ravitaillement provenant de Turquie. La coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis, a donc réagi.
Les quatre raids menés par un avion de cette coalition ne suffisent pas à stopper l'avancée des jihadistes, mais ils délivrent un message clair à l'organisation d'Abou Bakr al-Baghdadi : la rupture des voies d'approvisionnement des rebelles, qui combattent le régime syrien, est une ligne rouge, même si al-Qaïda est le principal bénéficiaire de ces frappes.
Car les Etats-Unis savent parfaitement que les groupes islamistes dans cette région sont conduits par le Front al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaïda, principale composante de l'« Armée de la conquête ». Cette « armée » de rebelles islamistes a été formée en mars dernier, sous l'égide de la Turquie, de l'Arabie saoudite et du Qatar. Depuis, elle accumule les victoires contre l'armée de Bachar el-Assad.
Plus à l'est, l'armée syrienne a délogé les combattants de l'organisation Etat islamique de l'entrée sud de la ville de Hassaka, chef-lieu de la province éponyme, limitrophe de la Turquie. Appuyées par des miliciens kurdes, les troupes loyalistes ont repris des positions occupées par les jihadistes, qui ont été repoussés à deux kilomètres de la ville.