Tabaski: les jeunes filles prêtes à tout pour la beauté d'une journée

La tabaski prévue le 9 décembre, est une grande fête pour la communauté musulmane. Mais elle est aussi un moment de rivalité entre jeunes filles. Pour elles, tous les moyens sont bons pour être coquettes et s’habiller mieux que leurs copines. Si pour certaines, ce sont les parents qui les prennent encore en charge, c’est tout à fait le contraire pour d’autres. Alors qui finance ces jeunes filles ?



Les jeunes filles sénégalaises raquettent leurs copains pour se faire belle
Elles ne sont plus nombreuses ces jeunes filles qui sont sous le joug de leurs parents. En revanche Rokhaya appartient à cette catégorie de filles. «Mon père m’a acheté tout, le tissu, les chaussures, et autres accessoires qui vont avec, et je m’en réjouis», a-t-elle avoué sans gêne. Par contre, ce n’est pas le cas pour une bonne frange. Les filles qui dépendent de leurs copains sont nombreuses.

Mamy, la vingtaine dépassée est une fille à qui la nature a bien dotée. Teint clair, Ndoumbé Mbaye qu’on appelle affectueusement Mamy a une poitrine bien faite comme la tête ornée d’un greffage. Ce qui laisse imaginer son domaine d’activité qu’est la coiffure. Mamy dépend encore certes de ces parents, mais elle aussi entretenue par son petit copain. «Mon père m’a acheté du thioup (Bazin teinté). Mais, mon copain payera la couture et il a promis de m’acheter des chaussures genre escarpins pour se mettre à la mode».

Le revers de la médaille, c’est quand les femmes mariées s’en mêlent. Prenant pour prétexte, la conjoncture, elles font dépenser leur mari et parfois leur copain. Aïssatou Ndour, une étudiante dans un institut de formation de la place sis à Sacré cœur vit cette situation. Elle est mariée à un Modou-modou (émigré). Elle l’a avoué sans ambages. «Mon mari m’a donné 75000 francs Cfa. Une somme dérisoire qui n’a servi qu’à acheter un Bazin Ganila (habit teinté venant du Mali) et à payer pour la couture. Pour le reste, il faut que j’aille voir mes ex. Alors je vais leur demander de quoi acheter certains accessoires comme deux paquets de greffage Naomi qui coûtent 28000 francs dont 14000 l’un».

Cette même crise économique est aussi un alibi pour les hommes. Pour ne pas financer leurs copines, ces derniers n’hésitent pas à créer des histoires. «Juste pour fuir les frais de la préparation de la fête de Tabaski», comme l’affirment certaines filles. Fatou Dia et Sokhna Badji ont été larguées par leurs copains à l’approche des fêtes.

L’aïd el fîtr est vraiment un moment pour les filles et les femmes de manière générale de rivaliser. Chacune d’entre-elles veut sortir de l’ordinaire et mettre le plus d'habits, les plus jolis bijoux, les chaussures les plus chères entre autres. Cette rivalité qui s’apparente à un complexe mène souvent à la dérive où la débauche.

Maty DIAGNE (Stagiaire)

Mercredi 3 Décembre 2008 20:20


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