Votée le 18 octobre dernier, la taxe à 75 % concerne tous les salaires de plus d' un million d'euros, et donc ceux de nombreux joueurs de football. Cette taxe s'applique aussi aux clubs de football comme à n'importe quelle entreprise.
Pour les dirigeants cet impôt va aggraver la situation financière de leurs clubs. Furieux, ils ont décidé d'une grève en Ligue 1 et en Ligue 2, la première depuis 1972. Cette « journée blanche » est programmée pour le dernier week-end de novembre.
Crainte de perdre les footballeurs les mieux payés
Si les dirigeants conviennent que cette taxe ne va pas les ruiner, ils estiment quand même qu'elle risque de les obliger à se séparer de leurs joueurs les mieux payés et parfois les plus performants.
Le coût de cette nouvelle taxe pour les clubs français de Ligue 1 va s'élever à environ 50 millions d'euros, alors que l'ensemble des recettes avoisine le milliard d'euros. Mais, il ne faut pas oublier que les patrons de club ont déjà obtenu un bouclier fiscal qui leur garantit que ce nouvel impôt ne dépassera pas 5 % de leur chiffre d'affaire. Cette taxation des clubs de football devrait rapporter 210 millions d'euros à l'Etat pendant deux ans.
Pour le député de Paris Jean-Marie Le Guen, « c'est une mesure temporaire, nécessaire et comprise » Il n'est pas question de se priver de la seule mesure populaire de ce nouveau budget de rigueur.
Entre deux tiers et 80 % des Français, selon les sondages, sont favorables à ce nouvel impôt pour les joueurs de football. Même dans l'opposition, vent debout contre cette mesure qualifiée de stupide, on explique : « Pas de raisons de faire une exception pour un secteur en particulier. Si la taxe à 75 % sur les hauts revenus doit s'appliquer que ce soit pour tous. »
Reste ce doute qui perdure. Pourquoi le président recevrait-il les patrons de clubs s'il n'a rien d'autre à leur offrir qu'un moment d'écoute. Une petite musique monte, celle d'un possible compromis. Les clubs de football paieraient bien la taxe mais seulement sur les nouveaux contrats.