M. Bachir a par ailleurs mis en garde les autres membres de Boko Haram qui seraient tentés d’attaquer le Tchad, en guise de représailles. ‘’Ils trouveront les tchadiens sur leur chemin’’, a-t-il averti.
Les associations de défense des droits de l’homme dénoncent cette exécution extrajudiciaire.
Joint par la BBC, Aboubacry Mbodj, le secrétaire général de la Rencontre africaine des droits de l’homme (RADHO), exprime son amertume face à cette décision des autorités tchadiennes, car son organisation milite selon lui contre la peine de mort.
‘’La peine de mort ne saurait être une solution aux actes de terrorisme’’, estime M. Mbodj qui rappelle que le Tchad a ratifié plusieurs accords internationaux en matière de respect de la dignité humaine et que cette exécution constitue un recul pour les droits de l'homme au Tchad. Il pense qu’en décidant d’exécuter ceux qui ont commis des actes criminels, le Tchad commet aussi à son tour un crime.
Les prévenus étaient poursuivis pour association de malfaiteurs, assassinats, destruction volontaire à l'aide de substances explosives, faux et usage de faux, détention illégale d'armes et de munitions de guerre, détention et consommation de substances psychotropes.
Parmi les 10 personnes exécutées, figure Mahamat Mustapha, alias Bana Fanaye, un Nigérian présenté par les autorités tchadiennes comme le "cerveau" des attaques de N’Djamena.
Les 15 juin et 12 juillet, deux attaques d’envergure revendiquées par Boko Haram ont sécoué la capitale tchadienne. Le bilan était de 67 morts dont 10 terroristes et plus de 180 blessés.