Si Moscou n’a toujours pas officiellement reconnu la légitimité du nouveau président ukrainien, la poignée de main, hier, vendredi 6 juin 2014, entre Vladimir Poutine et Petro Porochenko, et surtout les propos tenus par Vladimir Poutine à l’égard de son homologue vont dans le sens d’un dialogue constructif entre les deux pays. « Son approche m'a paru juste ; dans l'ensemble, elle m'a plu », a déclaré le président russe.
« Si les choses vont dans le bon sens, alors nous pourrons développer nos relations, y compris sur le plan économique », a-t-il ajouté. Concernant le différend sur le gaz, d’ailleurs, Gazprom se montre optimiste sur les possibilités d’un accord. Sur le plan diplomatique, Moscou a fait un geste fort en renvoyant à Kiev son ambassadeur, qui avait été rappelé à Moscou en février 2014.
Plan de sortie de crise ?
Et c’est le président ukrainien qui l’a annoncé, la Russie va envoyer à Kiev un émissaire, dès dimanche 8 juin, pour travailler avec les autorités ukrainiennes sur le plan de sortie de crise que Petro Porochenko va proposer. Cependant, le point de vue officiel n’a pas changé à Moscou.
A la télévision, Vladimir Poutine a répété que c’était à Kiev de mettre fin à l’opération punitive dans l’est de l’Ukraine, et que les négociations devaient se tenir entre le gouvernement ukrainien et les populations de l’Est, car Moscou n’est pas partie prenante dans le conflit. Il faut donc rester très prudent sur la disponibilité de Moscou à résoudre le conflit. D’autant plus que Petro Porochenko, a refusé, lors de son discours d'investiture, tout « compromis » avec la Russie sur l’orientation européenne et le statut de la Crimée.
En Ukraine, les combats continuent
Sur le terrain, pour l’instant, les combats continuent. Les séparatistes affirment avoir pris le contrôle d’une unité militaire dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 juin 2014. Un avion ukrainien a été abattu. Mais un vice-premier ministre de la République auto-proclamée de Donetsk a déclaré être prêt à négocier avec Petro Porochenko sur l’échange des otages, la reconnaissance de la République et la cessation des hostilités. Le problème c’est qu’il est difficile de savoir qui est représentatif parmi les séparatistes.
Source : Rfi.fr