Togo: après les incendies, les arrestations se multiplient

Le parquet, à qui l’affaire a été confiée, ne dit rien, la gendarmerie en charge de l'enquête parle peu. Les deux agents de la police scientifique française sont encore à Kara. Aucune information ne filtre. Et pendant ce temps, les interpellations dans les rangs de l’opposition s’intensifient, souvent avec brutalité.



Alphonse Kpogo a été une fois encore interpellé mercredi matin à son domicile. Selon le collectif Sauvons le Togo dont il est membre, les gendarmes ont quadrillé sa maison dès l’aube, escaladé le mur à sa recherche. Ils procèdent à une perquisition sans mandat avant de l’emmener menotté. Jusqu’à la mi-journée, le secrétaire général du parti Alliance pour la démocratie et le développement (Addi), avait les menottes aux poings dans sa cellule.

Puis, ce fut le tour de Joël Eklou, président la jeunesse de l’Alliance nationale changement (ANC). Ils viennent ainsi gonfler la liste des opposants arrêtés au lendemain de l’incendie des marchés de Kara et de Lomé.

Parmi eux, figurent notamment Gérard Adja, vice-président de l'Organisation pour bâtir dans l'union un Togo solidaire (Obuts), son président, l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo et Suzanne Nukafu Dogbévi. A cette dernière, membre de la section des femmes de l’ANC dans son quartier, on lui reproche d’avoir fait à manger aux manifestants lors de la marche du dernier tour de Jéricho et de leur avoir offert des pétards.

En somme un peu plus d’une vingtaine de personnes pour la plupart militants de l’opposition sont tombées dans les mailles de la gendarmerie et sans doute les arrestations ne sont-elles pas terminées.

À la gendarmerie, on dit que les enquêtes se poursuivent et rien de plus. Un silence qui inquiète et fait dire au collectif Sauvons le Togo, qu’il y a une volonté de décapiter l’opposition pour organiser des élections législatives et locales frauduleuses. Mercredi soir déjà, à la conférence de presse, le collectif Sauvons le Togo a envoyé un cri de détresse à la communauté internationale, l’invitant à sortir de son mutisme pour dénoncer ce qui se passe au Togo.

Rfi.fr

Jeudi 24 Janvier 2013 12:21


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