La Police a présenté, jeudi, son rapport d’activités pour l’année 2021 qui revient sur les opérations de saisie de drogue, l’arrestation de présumés terroristes, la lutte contre la migration irrégulière, la densification et le maillage sécuritaire du territoire national, etc.
S’agissant de la drogue, le document consulté par l’APS souligne que ’’les données statistiques montrent que les saisies record concernent le chanvre indien, avec la région de Thiès (929,1 kg) en tête, suivie de Kolda (377 kg), Dakar (186,877 kg), Sédhiou (144,6 kg) et Diourbel (128,5 kg)’’.
Il précise que ’’ces saisies ont été effectuées entre juin (18%), avril (17%) et mai (13%), correspondant à la levée des restrictions des mouvements des personnes à l’occasion de la lutte contre la pandémie du Covid-19’’.
Le rapport fait état de différentes nationalités impliquées dans ce trafic de drogues mais les Sénégalais arrivent en tête avec 478 individus interpelés, suivis des Nigérians (34), des Guinéens (10), des Turcs (05), des Sierra léonais (04), des Indiens (04), des Gambiens (04), des Maliens (03).
Au Sénégal, précise la Police, le trafic de drogues ’’est marqué par la culture, le transit, la consommation pour le cannabis, mais aussi le transit et la consommation pour la cocaïne et l’héroïne, et l’apparition des drogues de synthèse’’.
Elle fait remarquer une ’’tendance haussière’’ des saisies de chanvre indien qui s’explique par ’’le développement de la culture de la variété dite + verte+ ou +karones+ ; la pluralité des zones de culture ; le contournement des postes de contrôle situés sur les axes routiers’’.
Dans le cadre de lutte contre ce phénomène, la Police signale la mise en place, à l’AIBD, d’un dispositif de contrôle et de veille pour ’’contrecarrer les mules’’, l’implantation des Unités de lutte aux frontières terrestres (UL) et aérienne (CAAT), l’institutionnalisation d’accords de partenariats de l’OCRTIS avec d’autres structures comme la Marine et les Douanes.
En 2021, la Police dit avoir multiplié les actions de lutte contre le terrorisme ayant permis l’arrestation de trois (03) présumés terroristes de nationalité syrienne présentés au Parquet.
Elle rappelle que ’’les réseaux terroristes constituent une réelle menace pour la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat’’.
Le rapport souligne que pour lutter contre ce phénomène, ’’la Direction générale de la police nationale, sur fonds propres, a réservé un traitement particulier aux services impliqués au premier plan, notamment la DCE, la DSP, la BIP, la DGMI, en mettant à leur disposition des équipements spécifiques de dernière génération devant leur permettre de faire face à une éventuelle attaque’’.
Le document signale qu’en plus des efforts consentis par les partenaires dans le cadre de la coopération internationale, ’’une Brigade antiterroriste a été récemment créée au sein de la Direction de la police judiciaire (DPJ) pour renforcer le dispositif existant’’.
Dans le cadre de la gestion des flux migratoires et la lutte contre la migration irrégulière, le rapport indique que du 1er janvier au 31 décembre 2021, la DPAF a enregistré 2.029.668 entrées de passagers sur le territoire national contre 1.971.191 sorties.
En 2020, les statistiques s’établissaient comme suit : 1.046.025 entrées contre 1.035.332 sorties.
En 2021, il a été enregistré l’entrée sur le territoire national de 1.019.372 Sénégalais contre 1.010.286 étrangers.
La même source note que ’’pour les sorties, il a été constaté le franchissement de la frontière par 1.104.145 Sénégalais contre 867.046 étrangers’’.
Le rapport fait état d’un pic des flux migratoires pour la période de septembre à décembre, une situation observée sur les frontières terrestres, maritimes ou aériennes.
Selon la Police, ’’ces augmentations des flux s’expliquent par l’allégement des mesures de restrictions à la circulation des personnes, l’ouverture de certaines frontières occasionnant des mouvements de travailleurs saisonniers vers le Sénégal, particulièrement vers Dakar, les Niayes, la vallée du fleuve Sénégal et le sud du pays’’.
Elle rappelle qu’en 2021, ’’il a été noté une tendance baissière de la délinquance et de la criminalité de 02,19%, même s’il y a lieu de souligner que des actes de délinquance isolés sont parfois signalés’’.
Selon le rapport, l’année 2021 a vu la densification et le maillage sécuritaire du territoire national avec l’installation de caméras thermiques et mobiles contre les incendies lors des grands rassemblements ; l’installation et la mise en service de caméras de surveillance sur l’étendue du territoire.
A cela s’ajoutent la création d’un nouveau sous groupement du GMI de Dakar dénommé ‘’INTER COGIC’’ installé dans la banlieue dakaroise, l’inauguration de sept (07) nouveaux commissariats de police à Dakar (Parcelles Assainies Unité 15, Golf sud, Diamaguene Sicap Mbao, Yeumbeul COMICO, Rufisque-Est, ZAC Mbao), la décentralisation des activités de la Police technique et scientifique par l’ouverture d’antennes dans certaines régions et départements.
Le document rappelle aussi le démarrage des activités des Groupes opérationnels du GMI à Diourbel, Kolda et Kédougou, la construction de nouveaux Postes frontaliers, d’Antennes de Division nationale de lutte contre le trafic illicite de migrants et pratiques assimilées, la construction d’une Brigade antiterroriste au niveau de la DPJ, les détachements fluviaux mixtes (Police-Douanes) à Bettenty et à Djinack, Bara, la construction d’une Salle de simulation de scène de crime pour la Police technique et scientifique.
Il y a également les acquisitions d’un laboratoire mobile pour la Police technique et scientifique, de matériels de détection de fraude documentaire, de vedettes et de drones de surveillance.
Pour l’année 2022, la Police nationale se dit ’’résolument engagée’’ dans l’actualisation de ses outils et méthodes de travail avec l’ouverture prochaine de nouveaux commissariats dans les régions, le renforcement des effectifs, la modernisation des moyens d’investigation et d’enquête, le renforcement de la veille technologique et d’alerte pour une anticipation sur les menaces émergentes.
Elle compte acquérir un laboratoire d’analyse ADN et de balistiques, ouvrir des bureaux d’accueil secondaires à l’extérieur à Ottawa (Canada), Marseille (France), Naples (Italie), Pretoria (Afrique du Sud) et au Brésil.
De même, elle prévoit d’augmenter la durée de validité du passeport de cinq (05) à 10 ans, d’ouvrir et rendre opérationnelles des Unités de lutte (UL) de Mpack, Moussala, Colobane, Dembacané, Nganda, Seleti, Bakel, Gourel Oumar Ly, Diawara et Sonaba, d’implanter des UL à Tivaouane, Medina Yoro Foula, Dioffior, Foundiougne, Kanel, Ranérou Ferlo.
APS