Tribunal Pikine: un jeune soudeur à la barre pour avoir mis enceinte son amie et voisine mineure

​El Hadj Camara est un soudeur métallique âgé de dix-huit ans. Il habite dans la même maison que sa petite amie M.D.ND. Le prévenu, mineur au moment des faits mais qui a atteint la majorité durant son procès n’a pas nié les faits qui lui sont reprochés.



 La scène est inédite sinon rare pour ne pas attirer l’attention. Une jeune fille de quatorze ans avec au dos son enfant âgé d’à peine trois semaines qui se présente à la barre d’un tribunal. Les faits se sont déroulés au niveau du tribunal de grande instance de Pikine - Guédiawaye. Face aux juges, M.D.ND a soutenu que son jeune colocataire et elle, sortaient ensemble. « Quand on voulait avoir des rapports sexuels, on sortait de la maison pour aller rendre visite à un de ses amis. C’est dans cette chambre qu’on entretenait des relations sexuelles », a-t-elle souligné d’emblée.

Sa maman Mbene Sow va abonder dans le même sens. Selon elle, sa surprise a été grande lorsqu’elle a découvert que sa fille était tombée enceinte. « Je me lève vers 5 heures du matin pour aller au travail à Dakar et je ne rentre qu’aux environs de 20 heures, le soir. Je n’ai jamais pensé que ma fille connaissait ces choses-là (...) c’est ma voisine qui a attiré mon attention sur l’état de santé de ma fille. C’est elle qui m’a fait comprendre que ma fille aînée était enceinte » a-t-elle confirmé.

Quant au prévenu, il a précisé à la barre que c’est la partie civile qui la trouvait dans sa chambre pour lui proposer d’entretenir avec elle des rapports sexuels. « On l’a fait à plusieurs reprises et de manière régulière » a-t-il martelé. Le procureur a requis l’application de la loi.

La défense assurée par Me Mahfouz Thioye a invité le tribunal à être indulgent envers le prévenu. « Ce garçon a joué au jeu des grands. On ne peut pas parler de contrainte. Dans ses propos, la partie civile a dit qu’elle aimait son ami. Ce sont des êtres sortis fraichement de l’adolescence. Les parents ont manqué de vigilance. Mais que pouvaient faire les parents d’autant qu’ils se voyaient ailleurs? Il n’a pas encore tenu son enfant dans ses bras (...) En Afrique on donnait tôt nos filles en mariage. Il n’y a pas d’actes impudiques. Le prévenu est un enfant qui s’est trompé. Il est devenu père malgré lui » a-t-il plaidé. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le 16 octobre prochain. 

Le Témoin

AYOBA FAYE

Mercredi 14 Octobre 2020 12:38


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