L’histoire contemporaine nous avait enseigné que les démocraties étaient plus solides, plus équilibrées, plus prévoyantes. Pourtant, ce que nous observons aujourd’hui aux États-Unis, censés incarner le modèle démocratique mondial, est alarmant. Donald Trump, en revenant sur le devant de la scène, démontre chaque jour avec une désinvolture dangereuse que la démocratie peut être contournée par la vitesse, l’audace et le culot.
Par la signature de simples décrets présidentiels, Trump a réussi à imposer des mesures qui ont modifié la vie de millions d’Américains et affecté des équilibres mondiaux. Interdiction de voyager, restrictions sur l’aide au développement via USAID, réformes douanières. Il agit vite, souvent sans concertation, et les juges qui tentent de freiner sa course se retrouvent contournés, contestés ou ignorés.
Je pense que Monsieur Trump exploite les failles du système :a savoir la lenteur des tribunaux, la paralysie d’un Congrès divisé, la politisation de la Cour suprême, et l’inertie des électeurs.
Pour autant, peut-on parler de démocratie sans défense?
Les États-Unis ont encore des institutions, certes. Mais ont-ils encore une véritable démocratie fonctionnelle ? Quand un seul homme peut, par sa rhétorique et son autorité, neutraliser des décennies d’équilibre institutionnel, il faut s’inquiéter. La question n’est plus à notre avis « que fait Trump ? » mais plutôt : « que ne font pas les autres ? »
Et plus largement : les États-Unis sont-ils encore si différents de certains régimes autoritaires ? La Corée du Nord impose par la peur. Les dictatures africaines par la ruse et la manipulation constitutionnelle. Trump, lui, impose par le chaos organisé, légitimé par les urnes et l’ignorance calculée des mécanismes démocratiques.
Un problème de portée mondiale
Ce qui se passe aux États-Unis n’est pas une affaire américaine. C’est un signal d’alarme mondial. Si même la première puissance peut glisser vers un autoritarisme masqué, aucune nation n’est à l’abri. L’illusion démocratique est partout en danger.
Nos recommandations pour un sursaut démocratique mondial
1. Réformer le pouvoir présidentiel américain
Limiter le recours aux executive orders. et soumettre certains décrets à un avis obligatoire du Congrès ou d’une autorité indépendante.
2. Dépolitiser les institutions judiciaires
À cet effet, il faut limiter le mandat des juges de la Cour Suprême à 10 ou 12 ans.
Mais aussi Instaurer un mécanisme de contrôle populaire sur les décisions judiciaires majeures (comme un avis citoyen non contraignant mais symbolique).
3. Créer un observatoire mondial de la démocratie
Sous l’égide de l’ONU ou de l’Union Africaine/Union Européenne, cet observatoire aurait pour mission de signaler les dérives, de publier des alertes, et d’interpeller les citoyens.
4. Former les citoyens à la vigilance démocratique
Il convient d'Intégrer l’éducation civique dès l’école primaire, avec des contenus sur les institutions, les médias, les droits et les devoirs.
Il urge aussi de créer des plateformes d’alerte citoyenne sur les dérives autoritaires (avec intelligence artificielle et modération humaine).
5. Soutenir activement les médias indépendants et la vérification des faits.
Magaye Gaye, économiste international
Par la signature de simples décrets présidentiels, Trump a réussi à imposer des mesures qui ont modifié la vie de millions d’Américains et affecté des équilibres mondiaux. Interdiction de voyager, restrictions sur l’aide au développement via USAID, réformes douanières. Il agit vite, souvent sans concertation, et les juges qui tentent de freiner sa course se retrouvent contournés, contestés ou ignorés.
Je pense que Monsieur Trump exploite les failles du système :a savoir la lenteur des tribunaux, la paralysie d’un Congrès divisé, la politisation de la Cour suprême, et l’inertie des électeurs.
Pour autant, peut-on parler de démocratie sans défense?
Les États-Unis ont encore des institutions, certes. Mais ont-ils encore une véritable démocratie fonctionnelle ? Quand un seul homme peut, par sa rhétorique et son autorité, neutraliser des décennies d’équilibre institutionnel, il faut s’inquiéter. La question n’est plus à notre avis « que fait Trump ? » mais plutôt : « que ne font pas les autres ? »
Et plus largement : les États-Unis sont-ils encore si différents de certains régimes autoritaires ? La Corée du Nord impose par la peur. Les dictatures africaines par la ruse et la manipulation constitutionnelle. Trump, lui, impose par le chaos organisé, légitimé par les urnes et l’ignorance calculée des mécanismes démocratiques.
Un problème de portée mondiale
Ce qui se passe aux États-Unis n’est pas une affaire américaine. C’est un signal d’alarme mondial. Si même la première puissance peut glisser vers un autoritarisme masqué, aucune nation n’est à l’abri. L’illusion démocratique est partout en danger.
Nos recommandations pour un sursaut démocratique mondial
1. Réformer le pouvoir présidentiel américain
Limiter le recours aux executive orders. et soumettre certains décrets à un avis obligatoire du Congrès ou d’une autorité indépendante.
2. Dépolitiser les institutions judiciaires
À cet effet, il faut limiter le mandat des juges de la Cour Suprême à 10 ou 12 ans.
Mais aussi Instaurer un mécanisme de contrôle populaire sur les décisions judiciaires majeures (comme un avis citoyen non contraignant mais symbolique).
3. Créer un observatoire mondial de la démocratie
Sous l’égide de l’ONU ou de l’Union Africaine/Union Européenne, cet observatoire aurait pour mission de signaler les dérives, de publier des alertes, et d’interpeller les citoyens.
4. Former les citoyens à la vigilance démocratique
Il convient d'Intégrer l’éducation civique dès l’école primaire, avec des contenus sur les institutions, les médias, les droits et les devoirs.
Il urge aussi de créer des plateformes d’alerte citoyenne sur les dérives autoritaires (avec intelligence artificielle et modération humaine).
5. Soutenir activement les médias indépendants et la vérification des faits.
Magaye Gaye, économiste international
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