Tuerie en Californie: un important arsenal retrouvé chez les suspects

Les enquêteurs américains cherchent, dans la vie de Syed Farook, un Américain d'origine pakistanaise, ce qui a pu le conduire à perpétrer le massacre de San Bernardino, entrainant son épouse pakistanaise avec lui. Bilan : 14 morts et 21 blessés, dont deux grièvement. Cette fusillade n'est toujours pas qualifiée d'acte terroriste par le FBI, qui n'exclut toutefois aucune hypothèse. Un véritable arsenal de guerre a été retrouvé au domicile du couple.



Les enquêteurs en sont persuadés, Syed Farook et Tashfeen Malik avaient planifié une attaque d'envergure. Mais le but était-il vraiment de mitrailler les convives d'un déjeuner de Noël, au centre de San Bernardino ? Ils en sont moins sûrs, explique notre correspondante à Washington Anne-Marie Capomaccio.

Syed Farook, 28 ans, inspecteur des services d'hygiène dans cette ville de Californie, participait à ce repas de Noël mercredi 2 décembre. C'est alors qu'il aurait eu des mots avec l'un de ses collègues, avant de quitter la salle en colère, puis de revenir avec sa femme. Ils étaient cette fois-ci masqués, équipés comme des membres de commando, et armés jusqu'aux dents.

Bilan de leur tuerie : 14 morts - six femmes, huit hommes -, âgés de 26 à 60 ans. Il y a aussi 21 blessés. Les deux assaillants seront par la suite abattus  par la police avant d'être finalement identifiés. Ils laisseront derrière eux, sur les lieux de la fusillade, une bombe télécommandée qui n’aura pas fonctionné.

Un changement de cible ?

 

La préméditation d’un acte de malveillance ne fait aucun doute, mais les enquêteurs ne savent pas si la fusillade du déjeuner de Noël de San Bernardino était prévue, ou si Syed Farook, après s’être disputé avec un collègue, n’a tout simplement pas changé d’avis sur sa cible.

C’est l’arsenal - au sens propre - découvert dans la voiture, ainsi qu'au domicile du couple, qui laisse perplexes les enquêteurs, les invitant à penser qu'une autre attaque, plus meurtrière encore, avec des motivations politiques, était peut-être en préparation.

Douze bombes artisanales ont été retrouvées dans le garage des suspects. Les enquêteurs ont également mis la main sur plus de 5 000 chargeurs pour des fusils d’assaut et des fusils automatiques, et sur du matériel pour fabriquer d’autres engins. Tout ceci n'accédite pas l'hypothèse du crime impulsif.

Des liens avec le terrorisme ?

Les enquêteurs scrutent la vie de Syed Farook, citoyen américain. Par le passé, le tireur a voyagé au Pakistan, pays d'origine de ses parents, mais aussi en Arabie saoudite, où il a rencontré son épouse, de nationalité pakistanaise. Elle séjournait sur place et le suivra aux Etats-Unis, où elle avait, au moment de sa mort, un visa de résidence en règle.

Nous ne savons quasiment rien de plus au sujet de la jeune femme, âgée de 27 ans. En revanche, la presse révélait jeudi soir que le FBI a retrouvé des correspondances, des e-mails qui attesteraient de contacts entre Syed Farook et des personnes impliquées dans des réseaux terroristes.

L'information n'a pas été confirmée par le FBI à ce stade. Mais le jeune homme pourrait avoir développé, selon ces éléments, des contacts avec cinq personnes sur lesquelles la police fédérale avait enquêté. L'une d'elles serait liée aux shebabs somaliens, une autre au Front al-Nosra, branche syrienne d'al-Qaïda.

Une tuerie de plus dans le pays

Le FBI se refuse néanmoins à parler officiellement de terrorisme pour l'instant. « Il est possible que ce soit lié au terrorisme, mais nous ne savons pas. Il est aussi possible que ce soit lié au lieu de travail », a prudemment commenté le président américain Barack Obama.

En attendant les prochains développements de l'enquête, jeudi 3 décembre, des centaines de personnes se sont rassemblées dans le stade San Manuel de San Bernardino, pour une veillée en hommage aux victimes. Et comme après chaque tuerie, le débat sur le port d'armes a été relancé aux Etats-Unis.

Le président Obama, qui n'est jamais parvenu à réformer la loi en la matière depuis son arrivée à la Maison Blanche en 2009, a une nouvelle fois appelé les élus à réfléchir aux moyens de rendre plus difficile l'accès aux armes. Mais le débat qui a suivi au Sénat n'a, une fois de plus, rien donné.

Source : Rfi.fr



Vendredi 4 Décembre 2015 06:28


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