Plusieurs dizaines de milliers de personnes, 40 000 selon des sources policières, défilent depuis le départ de la Médina, place Bab Saâdoun, jusqu’à ce musée du Bardo cible le 18 mars dernier d'une attaque terroriste revendiquée par l'organisation Etat islamique et lors de laquelle 22 personnes ont été tuées dont quatre Français.
Il était très difficile de se frayer un chemin dans cette foule composée à la fois de simples citoyens, de représentants d’associations, de syndicats et de partis unis contre le terrorisme, rapporte notre correspondante à Tunis, Camille Lafrance. Tous sont désireux de montrer qu’ils n’ont pas peur d’être dans la rue, qu’ils sont côte-à-côte malgré la non-participation du Front populaire, importante coalition de gauche, qui ne voyait pas d’un bon œil la présence des islamistes d’Ennahda dans cette marche. C’est cependant une grande démonstration de force, bien plus importante que les timides manifestations qui avaient suivi l’attentat du Bardo.
Tout au long du parcours, on remarque un important dispositif de sécurité, des hélicoptères et des forces de police très présentes à différents points du parcours de la marche. Une sécurité renforcée en raison de la présence de personnalités étrangères comme le chef de l’Etat français François Hollande mais aussi les présidents polonais et palestinien, Bronislaw Komorowski et Mahmoud Abbas, et les Premiers ministres italien et algérien notamment. Une manifestation placée sous haute sécurité.
Accrochages à Gafsa
Parallèlement, l'enquête sur l'attentat se poursuit. Un responsable du ministère de l'Intérieur a indiqué dimanche matin que neuf islamistes, dont un chef algérien, avaient été tués par les forces tunisiennes dans le gouvernorat de Gafsa, dans le sud tunisien. Ces neuf personnes sont fichées comme étant parmi les plus dangereux terroristes du pays.