Le 14 janvier 2011, Ben Ali a quitté la Tunisie, mais presque tous les policiers sont restés en poste. Et certains continuent d'utiliser les mêmes méthodes, en dépit de la nouvelle Constitution tunisienne. « Quand une personne est suspectée, il y a toutes les pratiques d'intimidation. On a le cas de cette personne dont on a changé le nom pour des raisons de sécurité, qui s’appelle Ahmed, qui a eu une perquisition à domicile sans mandat et qui a été arrêtée. Les forces de l’ordre ont violenté sa femme, ils ont arrêté ses deux frères. Il a été [détenu] pendant cinq jours et quand il a été relaxé, quand on lui a parlé, il a dit qu'il avait fait l'objet de torture au niveau du centre de détention », explique Najia Bounaïm, directrice de campagne au bureau Afrique du Nord d'Amnesty international.
L'ONG a aussi recueilli le témoignage de familles harcelées jour et nuit par la police parce que l'un de leurs fils est recherché, accusé d'avoir rejoint un groupe terroriste. Pour Amnesty international, ces abus ont lieu principalement parce que le ministère de l'Intérieur n'a pas été réformé après le départ de Ben Ali, ainsi qu'à cause de l'impunité des forces de l'ordre. En 2014 par exemple, plus de 200 accusations de torture sont arrivées devant les tribunaux tunisiens. Seulement cinq condamnations ont été prononcées.
L'état d'urgence arrive à expiration cette semaine en Tunisie, mais sauf surprise, il devrait être reconduit une nouvelle fois.
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