« Le peuple veut Ennahda ! » Ambiance au meeting d'Ennahda, à Sfax, à une semaine avant les législatives. Ennahda voulait faire de ce rendez-vous une démonstration de force face à son rival Nida Tounès, le parti bourguibiste que les islamistes assimilent au RCD, ancien parti unique de Ben Ali : « On envoie un message au RCD : dégage ! »
Dans un théâtre à ciel ouvert, environ 10 000 partisans sont venus prier en famille pour la victoire du parti islamiste tunisien et et écouter son leader historique Rached Ghannouchi.
« Ils disent qu’Ennahda a perdu sa popularité mais vous êtes là pour prouver que c’est faux... », dit le chef d’Ennahda. « Ce qui se passe en Libye et en Syrie est affreux, dit-il, mais en Tunisie, nous avons empêché cela. »
Pas de candidat à la présidentielle
Au pouvoir, Ennaha n’a pas réalisé grand-chose, mais c’est déjà plus que ses prédécesseurs : « une Constitution, une démocratie, et bientôt le développement », promet Ghannouchi à la tribune.
En 2011, Ennahda avait gagné les premières élections de l’après-Ben Ali. Mais en 2013, après deux assassinats politiques attribués aux jihadistes et un bilan économique contesté, le parti islamiste quitte le gouvernement sous la pression de l’opposition, tout en restant majoritaire au Parlement.
Ennahda ne présente aucun candidat à la présidentielle et mise tout sur les législatives de dimanche pour revenir au pouvoir, en formant une large coalition de gouvernement.