« La composition du gouvernement ne représente pas la diversité de la scène politique dans une étape primordiale pour l’avenir du pays », souligne Ennahda dans un communiqué qui dénonce également le manque de consensus national autour de son programme et son manque de clarté.
Le parti islamiste prônait depuis plusieurs mois l’union nationale et était prêt à participer au nouveau cabinet aux côtés de son rival Nidaa Tounes. La décision du Premier ministre d’en exclure la deuxième force de l’Assemblée a donc été vécue comme une humiliation, explique Larbi Gasmi, membre du Conseil de la choura d’Ennahda, instance décisionnaire. Mot d’ordre du parti pour ses députés : voter contre ce gouvernement.
Sans les voix d’Ennahda, le nouveau gouvernement n’est pas sûr d’obtenir la confiance de l’hémicycle, car Nidaa Tounes occupe 86 sièges, son principal allié l’Union patriotique libre, 16. En tout 102 voix sur 217. Or, il lui en faudrait 109 pour valider la nouvelle équipe. D’autres formations qui pourraient faire pencher la balance d’un côté comme de l’autre n’ont pas encore exprimé leur consigne de vote.
Le vote de l’Assemblée aura lieu en début de semaine. Si ce gouvernement n'obtient pas la confiance des députés, le président Béji Caïd Essebsi pourra charger une seconde fois le Premier ministre Habib Essid de former une nouvelle équipe.