Sa première candidature à la présidentielle, il y a 20 ans, et son engagement en faveur des droits de l’homme lui avaient valu des persécutions sous Ben Ali. Mais depuis que Moncef Marzouki siège au palais de Carthage, son image d’opposant a été ternie. D’abord par les maladresses : sa sortie sur les « extrémistes laïcs », ses moqueries contre l’ignorance des Tunisiens sur l’Afrique, sujet de plainte pour diffamation, ou encore la publication d’un livre noir des médias, véritable règlement de compte auquel la justice réagira en lui interdisant l’accès aux archives de la présidence.
Ses détracteurs lui reprochent d’avoir rejoint la coalition d’Ennahda en 2011 par simple opportunisme. Le parti islamiste n’a pas hésité à l’isoler d’où son surnom de « tartour », « pantin ». On l’accuse de laxisme vis-à-vis des mouvements jihadistes du pays. Aujourd’hui, son directeur de campagne promet qu’il a fait son autocritique.
Candidat indépendant, il fait pour l’instant face à une quarantaine de candidats dont beaucoup manquent d’expérience et jouit du soutien de son parti, le Congrès pour la République. Ses membres saluent son engagement diplomatique du continent africain aux Nations unies. Reste à savoir qui d’autre le soutiendra… Ennahda, favori des législatives, a pour sa part annoncé qu'il soutiendrait un « candidat consensuel » à la présidence, sans s'engager dans l'immédiat derrière une personnalité. Le parti islamiste avait annoncé il y a quelques jours qu'il n'aurait pas de candidat à la présidentielle.