La justice tunisienne a décidé de libérer le candidat à la présidentielle Nabil Karoui, en détention depuis le 23 août pour des soupçons de fraude fiscale et de blanchiment d'argent. L'homme d'affaires est sorti ce mercredi soir de la prison de la Monarguia, près de Tunis.
C'est en quelque sorte la surprise de ce mercredi, car l'on attendait plutôt une décision du tribunal administratif qui a été saisi mardi par les avocats de Nabil Karoui. Ils réclamaient le report du second tour de l'élection présidentielle prévu dimanche, arguant que l'égalité des chances avait été rompue entre les candidats.
Mais c'est de la cassation qui vient finalement la nouvelle. Une décision de libération a donc été rendue. Il faut rappeler que le camp Karoui avait lancé une série de recours rejetés en première instance, puis en appel, et c'est donc la troisième juridiction tunisienne qui leur aura donné raison.
Cette libération inattendue a largement éclipsé l'annonce des résultats officiels des élections législatives tunisiennes ce mercredi soir. Comme le prévoyait un sondage sortie des urnes dimanche soir, le parti islamiste Ennahdha est arrivé en tête du scrutin.
Escale au parti
Ce mercredi soir, quatre jours avant le second tour du scrutin, le patron de Nessma TV est sorti de prison et a été accueilli en héros par ses partisans. Habillé de noir, souriant sous le crépitement des flashs, il a quitté dans la soirée la prison de la Mornaguia, à 20 km de Tunis, entouré de nombreux membres des forces de l'ordre, repoussant une foule compacte voulant l'approcher. Des partisans l'ont porté sur leurs épaules avant qu'il ne quitte les lieux en Mercedes noire, sans faire de déclaration.
Puis il a rejoint le siège de son parti où des militants s’étaient rassemblés. Fatma y était, un drapeau à l’effigie de son candidat à la main : « Sincèrement, je prie du fond du coeur, ça va être notre président inch’allah dimanche. »
Plus loin, Sessi, venu de Bizerte, croit que le salut viendra de la jeunesse : « Les jeunes Tunisiens vont voter Nabil Karoui parce qu’ils sont modernes et qu’ils ont l’esprit ouvert. »
Finalement, aucune déclaration officielle, le candidat sort par une porte dérobée, prend le temps de saluer la foule avant de partir, sous le regard de Nabila qui est venue juste pour le voir : « Bravo Nabil, Bravo. Bravo le lion, tout le peuple avec toi. »
Pendant que l’ancien détenu, escorté par la garde présidentielle, rejoint sa famille à Carthage, le conseiller politique du parti, Oussama Khlifi, témoigne de ses retrouvailles : « Bah déjà il était content de nous voir et on était content de le voir. Il nous a dit on ne lâche rien, on va gagner. Il veut surtout que les Tunisiens se libèrent de cette angoisse généralisée. Il veut aller voir le peuple tunisien pour expliquer son programme. Et il veut gagner. »
Durant les deux jours de campagne restant, un débat télévisé doit être organisé entre les deux candidats.
Une campagne en prison
Même si les accusations dont il fait l'objet sont maintenues, sa libération ce mercredi soir est l'épilogue d'une saga judiciaire qui aura dominé ces élections tunisiennes. Depuis sa prison, Nabil Karoui n'a cessé de se battre, dénonçant « une tentative de coup d'État » ou s'auto-proclamant « premier prisonnier politique depuis la révolution » tunisienne.
Inculpé depuis le mois de juillet pour blanchiment d'argent et évasion fiscale, Nabil Karoui avait été interpellé le 23 août par des policiers en civil sur une aire d'autoroute et placé en détention provisoire.
Un coup d'arrêt brutal à sa campagne, trois semaines avant le premier tour de l'élection présidentielle et alors qu'il était donné favori des sondages.
Pendant que ses avocats multipliaient les recours pour le faire libérer, Nabil Karoui avait entamé une grève de la faim quelques jours avant le premier tour de la présidentielle tunisienne, où il s'est finalement hissé à la seconde place derrière son rival Kaïs Saied.
Fin septembre, le président de la République par intérim, Mohammed Ennaceur insiste publiquement sur « la garantie de l'égalité des chances » en vue du second tour de l'élection. Le 5 octobre, c'est Kaïs Saied qui décide « d'arrêter de faire campagne pour des raisons morales ».
Après six semaines derrière les barreaux et quatre demande de libération, Nabil Karoui a finalement quitté sa cellule ce mercredi, pour tenter de rattraper le fil d'une campagne dont il a été largement privé.
C'est en quelque sorte la surprise de ce mercredi, car l'on attendait plutôt une décision du tribunal administratif qui a été saisi mardi par les avocats de Nabil Karoui. Ils réclamaient le report du second tour de l'élection présidentielle prévu dimanche, arguant que l'égalité des chances avait été rompue entre les candidats.
Mais c'est de la cassation qui vient finalement la nouvelle. Une décision de libération a donc été rendue. Il faut rappeler que le camp Karoui avait lancé une série de recours rejetés en première instance, puis en appel, et c'est donc la troisième juridiction tunisienne qui leur aura donné raison.
Cette libération inattendue a largement éclipsé l'annonce des résultats officiels des élections législatives tunisiennes ce mercredi soir. Comme le prévoyait un sondage sortie des urnes dimanche soir, le parti islamiste Ennahdha est arrivé en tête du scrutin.
Escale au parti
Ce mercredi soir, quatre jours avant le second tour du scrutin, le patron de Nessma TV est sorti de prison et a été accueilli en héros par ses partisans. Habillé de noir, souriant sous le crépitement des flashs, il a quitté dans la soirée la prison de la Mornaguia, à 20 km de Tunis, entouré de nombreux membres des forces de l'ordre, repoussant une foule compacte voulant l'approcher. Des partisans l'ont porté sur leurs épaules avant qu'il ne quitte les lieux en Mercedes noire, sans faire de déclaration.
Puis il a rejoint le siège de son parti où des militants s’étaient rassemblés. Fatma y était, un drapeau à l’effigie de son candidat à la main : « Sincèrement, je prie du fond du coeur, ça va être notre président inch’allah dimanche. »
Plus loin, Sessi, venu de Bizerte, croit que le salut viendra de la jeunesse : « Les jeunes Tunisiens vont voter Nabil Karoui parce qu’ils sont modernes et qu’ils ont l’esprit ouvert. »
Finalement, aucune déclaration officielle, le candidat sort par une porte dérobée, prend le temps de saluer la foule avant de partir, sous le regard de Nabila qui est venue juste pour le voir : « Bravo Nabil, Bravo. Bravo le lion, tout le peuple avec toi. »
Pendant que l’ancien détenu, escorté par la garde présidentielle, rejoint sa famille à Carthage, le conseiller politique du parti, Oussama Khlifi, témoigne de ses retrouvailles : « Bah déjà il était content de nous voir et on était content de le voir. Il nous a dit on ne lâche rien, on va gagner. Il veut surtout que les Tunisiens se libèrent de cette angoisse généralisée. Il veut aller voir le peuple tunisien pour expliquer son programme. Et il veut gagner. »
Durant les deux jours de campagne restant, un débat télévisé doit être organisé entre les deux candidats.
Une campagne en prison
Même si les accusations dont il fait l'objet sont maintenues, sa libération ce mercredi soir est l'épilogue d'une saga judiciaire qui aura dominé ces élections tunisiennes. Depuis sa prison, Nabil Karoui n'a cessé de se battre, dénonçant « une tentative de coup d'État » ou s'auto-proclamant « premier prisonnier politique depuis la révolution » tunisienne.
Inculpé depuis le mois de juillet pour blanchiment d'argent et évasion fiscale, Nabil Karoui avait été interpellé le 23 août par des policiers en civil sur une aire d'autoroute et placé en détention provisoire.
Un coup d'arrêt brutal à sa campagne, trois semaines avant le premier tour de l'élection présidentielle et alors qu'il était donné favori des sondages.
Pendant que ses avocats multipliaient les recours pour le faire libérer, Nabil Karoui avait entamé une grève de la faim quelques jours avant le premier tour de la présidentielle tunisienne, où il s'est finalement hissé à la seconde place derrière son rival Kaïs Saied.
Fin septembre, le président de la République par intérim, Mohammed Ennaceur insiste publiquement sur « la garantie de l'égalité des chances » en vue du second tour de l'élection. Le 5 octobre, c'est Kaïs Saied qui décide « d'arrêter de faire campagne pour des raisons morales ».
Après six semaines derrière les barreaux et quatre demande de libération, Nabil Karoui a finalement quitté sa cellule ce mercredi, pour tenter de rattraper le fil d'une campagne dont il a été largement privé.