À part quelques réactions de députés et d’ONG, la dissolution de l’Assemblée par Kaïs Saïed fait peu de remous dans l’opinion publique tunisienne. Le parlement était gelé depuis huit mois. Le voilà officiellement inopérant sans que cela ne suscite beaucoup d’émoi comme le constate Hatem Nafti, politologue.
« Le premier responsable est le parlement. Il faut se rappeler que l’année dernière, on avait des foires d’empoigne et des agressions physiques et verbales répétées qui passaient aussi bien en direct à la télévision nationale, mais aussi grâce aux réseaux sociaux. Il y avait des live Facebook où les députés se filmaient en train de s’invectiver et de s’insulter les uns les autres. Ça a donné un certain dégoût des gens. » « Pas de projet alternatif » En huit mois, le Président Kaïs Saïed a renforcé son emprise à la tête de l’Etat tunisien. Lui qui dispose des pleins pouvoirs a fait tomber quasiment tous les contre-pouvoirs. Un à un. Là aussi dans une certaine indifférence générale. « Il n’existe pas de projet alternatif permettant de contrecarrer ce qu’il est en train de faire. Donc les gens par défaut se disent bon bah il est là, il continue à jouir d’une image de quelqu’un d’irréprochable, donc les gens préfèrent le garder. Une partie de la population ne serait pas contre un pouvoir très fort et personnel. »
Onze ans après sa révolution, la Tunisie, qui a suscité de nombreux espoirs démocratiques dans le monde arabe, semble déchanter et renouer avec le pouvoir d’un seul homme.
Par ailleurs, les États-Unis se sont dits jeudi « profondément préoccupé » par la décision du président tunisien Kais Saied de dissoudre le Parlement, en appelant à un retour rapide à un « gouvernement constitutionnel ».
« Le premier responsable est le parlement. Il faut se rappeler que l’année dernière, on avait des foires d’empoigne et des agressions physiques et verbales répétées qui passaient aussi bien en direct à la télévision nationale, mais aussi grâce aux réseaux sociaux. Il y avait des live Facebook où les députés se filmaient en train de s’invectiver et de s’insulter les uns les autres. Ça a donné un certain dégoût des gens. » « Pas de projet alternatif » En huit mois, le Président Kaïs Saïed a renforcé son emprise à la tête de l’Etat tunisien. Lui qui dispose des pleins pouvoirs a fait tomber quasiment tous les contre-pouvoirs. Un à un. Là aussi dans une certaine indifférence générale. « Il n’existe pas de projet alternatif permettant de contrecarrer ce qu’il est en train de faire. Donc les gens par défaut se disent bon bah il est là, il continue à jouir d’une image de quelqu’un d’irréprochable, donc les gens préfèrent le garder. Une partie de la population ne serait pas contre un pouvoir très fort et personnel. »
Onze ans après sa révolution, la Tunisie, qui a suscité de nombreux espoirs démocratiques dans le monde arabe, semble déchanter et renouer avec le pouvoir d’un seul homme.
Par ailleurs, les États-Unis se sont dits jeudi « profondément préoccupé » par la décision du président tunisien Kais Saied de dissoudre le Parlement, en appelant à un retour rapide à un « gouvernement constitutionnel ».