Notre pays traverse une zone de turbulences sévères ! C’est le temps pourtant d’aller au-delà du factuel, et du contexte politique qui serait l’une des explications de la fièvre qui s’empare de notre espace public. Le temps de plonger au tréfonds de nous-mêmes, pour interroger notre identité nationale véritable, est une voie à explorer quant aux causes profondes des crises qui secouent notre corps social de spasmes réguliers !
Ne sommes-nous pas arrivés au moment le plus propice pour redéfinir les paradigmes d’une Nouvelle République et d’une citoyenneté pleinement assumée et consentie ?
Je suis tenté de le penser…
La poussée du thermomètre social qui s’est traduite par des émeutes, allant jusqu’à des pertes de vies humaines, doit nous sortir de nos zones de confort mental. Tant parmi les manifestants que parmi les forces de l’ordre, le sang des sénégalais a coulé. Beaucoup trop. Des vies ont été fauchées à la force de l’âge. Des entreprises saccagées. Des biens publics et privés anéantis. Le doute s’est désormais installé à tous les niveaux
Et cela nous attriste tous. Profondément ! On ne peut plus faire comme si rien ne s’était passé. Encore une fois de trop ? Je le crois !
Par delà l’émotion et la douleur collectives, il va falloir se ressaisir. Nous devons analyser, et de manière beaucoup plus approfondie, les enjeux de pouvoir que ne parvient plus à canaliser l’esprit des lois héritées de la colonisation. A force de tripatouillages successifs, même la Constitution sensée être le socle fédérateur de nos consensus les plus sacrés, est complètement défigurée. Sa sacralité plusieurs fois violée. N’est-il pas venu le temps de lui redonner une nouvelle virginité ?
Les institutions « républicaines » en vigueur dans notre pays depuis plus de 60 ans sont des clones, désincarnés, des Institutions françaises. Convenons-en, avec lucidité et clairvoyance, si nous voulons véritablement aller au fond des choses ! Faire face au fait historique que la colonisation avait défait une série d’empires et de royaumes locaux pour les rassembler dans un territoire, autour d’un drapeau (français à l’époque) et d’institutions à l’échelle de l’Afrique Occidentale dite française. Au fil du temps et des mutations politiques, la « République du Sénégal » est née, au forceps, face à l’avortement douloureux de la Fédération du Mali…
Pour faire court !
Il est temps de constater que des tares congénitales, jusqu’ici non traitées, font de la « République du Sénégal » un patchwork d’identités premières non encore totalement absorbées. Des malentendus culturels profonds subsistent qui alimentent des tensions, latentes ou patentes, entre les descendants d’Institutions et organisations sociales antérieures à la colonisation. Différentes dans leur esprit, rites et cultes, ces entités ont pourtant été jetées, pêle-mêle, dans la notion de « Nation ». Des populations diverses ont ainsi constitué une communauté autour de deux religions dominantes : l’Islam et le Christianisme. Avec une survivance de pratiques traditionnelles, cultuelles et culturelles, qui se sont imposées dans un syncrétisme qui nous distingue et nous identifie. Ces scories résistent et survivent encore. C’est là une autre dimension de la réflexion approfondie que des esprits éclairés et volontaires devraient entreprendre pour assurer aux générations montantes la chance d’une Paix durable.
Pour tout dire, redonnons à la réflexion sa place dans la conception des politiques publiques. Les partis et organisations politiques doivent s’attacher à produire du sens. Le simple fait d’avoir les moyens financiers pour prétendre à briguer des suffrages est une perversion de la vie politique. Que nous disent chacun des 300 partis politiques conviés au dialogue ? Mis à part le désir de leur leader de remplacer le titulaire de la charge présidentielle qui « nomme aux fonctions civiles et militaires » selon les mots consacrés( !) Quel est le socle idéologique, ou le courant de pensée politique, économique et social, qui serait le référent de chacun des partis politiques du Sénégal ? Le souvenir de la loi des 4 courants de l’ère du Président Senghor nous laisse songeur ( !)
Pour tout dire, le temps de la fondation de la Première République sénégalaise est à notre portée. Le matériau conceptuel est abondant et disponible. Apprenons à nous parler mais surtout à nous écouter. Pour nous entendre…
C’est à ce prix, et au bout d’efforts intellectuels de très forte amplitude que nous pourrons jouer notre partition dans la (Re)fondation de la République sénégalaise ! La vraie !
Une fois ce projet abouti, un socle de fraternité véritable pourrait définir un nouveau BUT autour d’une FOI pour notre PEUPLE. Et nous guérir de tous les malentendus qui nous minent et dont les réseaux (a)sociaux sont si friands !
C’est le seul chantier qui NOUS ferait rêver quitte à en perdre le sommeil !
En attendant, sincères condoléances au peuple sénégalais ! Prières ardentes pour tous nos morts !
Miséricorde et Grâces d’Allah pour tous.
Amadou Tidiane WONE
info@amadoutidianewone.com
Ne sommes-nous pas arrivés au moment le plus propice pour redéfinir les paradigmes d’une Nouvelle République et d’une citoyenneté pleinement assumée et consentie ?
Je suis tenté de le penser…
La poussée du thermomètre social qui s’est traduite par des émeutes, allant jusqu’à des pertes de vies humaines, doit nous sortir de nos zones de confort mental. Tant parmi les manifestants que parmi les forces de l’ordre, le sang des sénégalais a coulé. Beaucoup trop. Des vies ont été fauchées à la force de l’âge. Des entreprises saccagées. Des biens publics et privés anéantis. Le doute s’est désormais installé à tous les niveaux
Et cela nous attriste tous. Profondément ! On ne peut plus faire comme si rien ne s’était passé. Encore une fois de trop ? Je le crois !
Par delà l’émotion et la douleur collectives, il va falloir se ressaisir. Nous devons analyser, et de manière beaucoup plus approfondie, les enjeux de pouvoir que ne parvient plus à canaliser l’esprit des lois héritées de la colonisation. A force de tripatouillages successifs, même la Constitution sensée être le socle fédérateur de nos consensus les plus sacrés, est complètement défigurée. Sa sacralité plusieurs fois violée. N’est-il pas venu le temps de lui redonner une nouvelle virginité ?
Les institutions « républicaines » en vigueur dans notre pays depuis plus de 60 ans sont des clones, désincarnés, des Institutions françaises. Convenons-en, avec lucidité et clairvoyance, si nous voulons véritablement aller au fond des choses ! Faire face au fait historique que la colonisation avait défait une série d’empires et de royaumes locaux pour les rassembler dans un territoire, autour d’un drapeau (français à l’époque) et d’institutions à l’échelle de l’Afrique Occidentale dite française. Au fil du temps et des mutations politiques, la « République du Sénégal » est née, au forceps, face à l’avortement douloureux de la Fédération du Mali…
Pour faire court !
Il est temps de constater que des tares congénitales, jusqu’ici non traitées, font de la « République du Sénégal » un patchwork d’identités premières non encore totalement absorbées. Des malentendus culturels profonds subsistent qui alimentent des tensions, latentes ou patentes, entre les descendants d’Institutions et organisations sociales antérieures à la colonisation. Différentes dans leur esprit, rites et cultes, ces entités ont pourtant été jetées, pêle-mêle, dans la notion de « Nation ». Des populations diverses ont ainsi constitué une communauté autour de deux religions dominantes : l’Islam et le Christianisme. Avec une survivance de pratiques traditionnelles, cultuelles et culturelles, qui se sont imposées dans un syncrétisme qui nous distingue et nous identifie. Ces scories résistent et survivent encore. C’est là une autre dimension de la réflexion approfondie que des esprits éclairés et volontaires devraient entreprendre pour assurer aux générations montantes la chance d’une Paix durable.
Pour tout dire, redonnons à la réflexion sa place dans la conception des politiques publiques. Les partis et organisations politiques doivent s’attacher à produire du sens. Le simple fait d’avoir les moyens financiers pour prétendre à briguer des suffrages est une perversion de la vie politique. Que nous disent chacun des 300 partis politiques conviés au dialogue ? Mis à part le désir de leur leader de remplacer le titulaire de la charge présidentielle qui « nomme aux fonctions civiles et militaires » selon les mots consacrés( !) Quel est le socle idéologique, ou le courant de pensée politique, économique et social, qui serait le référent de chacun des partis politiques du Sénégal ? Le souvenir de la loi des 4 courants de l’ère du Président Senghor nous laisse songeur ( !)
Pour tout dire, le temps de la fondation de la Première République sénégalaise est à notre portée. Le matériau conceptuel est abondant et disponible. Apprenons à nous parler mais surtout à nous écouter. Pour nous entendre…
C’est à ce prix, et au bout d’efforts intellectuels de très forte amplitude que nous pourrons jouer notre partition dans la (Re)fondation de la République sénégalaise ! La vraie !
Une fois ce projet abouti, un socle de fraternité véritable pourrait définir un nouveau BUT autour d’une FOI pour notre PEUPLE. Et nous guérir de tous les malentendus qui nous minent et dont les réseaux (a)sociaux sont si friands !
C’est le seul chantier qui NOUS ferait rêver quitte à en perdre le sommeil !
En attendant, sincères condoléances au peuple sénégalais ! Prières ardentes pour tous nos morts !
Miséricorde et Grâces d’Allah pour tous.
Amadou Tidiane WONE
info@amadoutidianewone.com
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