Coups de pieds et de poing, jets de porte-documents et de tablettes tactiles, et même de bouteilles d’eau : comme la veille, les travaux de la Commission justice du Parlement ont été suspendus avant même d’avoir débuté, après une bonne demi-heure de bataille rangée entre députés du parti au pouvoir et de l’opposition sociale démocrate.
Les discussions ont repris dans la soirée, mais il semble peu probable, dans cette extrême tension, que l’examen du projet de loi du gouvernement aille à son terme. Le Parti de la justice et du développement entend réformer les statuts du Conseil de la magistrature pour le placer sous la tutelle directe du ministère de la Justice, après trois semaines d’un scandale politico-financier qui déstabilise le gouvernement, estimant que juges et procureurs ont des prérogatives trop étendues, comme celle d’enquêter et d’inculper des ministres ou des hauts fonctionnaires soupçonnés de corruption ou de malversations.
Mais l’opposition dénonce une atteinte à l’indépendance de la justice et au principe de la séparation des pouvoirs. Elle a promis de saisir le Conseil constitutionnel si cette loi était malgré tout adoptée.
Après ces nouvelles échauffourées, le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, parait avoir assoupli sa position. Il serait prêt à retirer son projet de réforme, mais uniquement s’il y avait consensus pour une réforme de la Constitution cette fois, toujours sur le pouvoir des juges et des procureurs. L’opposition n’a pour le moment pas réagi ni commenté.
Source : Rfi.fr
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