Plus de six mois maintenant après la fin des grandes manifestations de Gezi, les procès des violences de ces semaines agitées de juin 2013 se succèdent, mais pas forcément à l’avantage du gouvernement. Rappelons qu'en juin dernier, la mobilisation des défenseurs du parc Gezi avait fini par viser le Premier ministre Erdogan et par rassembler des milliers de personnes en Turquie et le gouvernement avait dénoncé un sourd complot contre lui, fomenté par la finance internationale et mis en œuvre par des groupes terroristes.
Or l’organisme local de contrôle des transactions financières n’a toujours pas trouvé la moindre trace d’une machination planétaire de spéculateurs ligués contre Ankara, et – même si aucun procès n’est encore clos – pas un tribunal n’a conservé l’accusation de bandes organisées aux ordres de quelque organisation clandestine que ce soit.
A l’automne, une cour avait déjà annulé les poursuites contre des manifestants accusés de crime, en estimant que porter un masque à gaz dans un rassemblement n’était pas constitutif du moindre délit répertorié, et que leur attirail n’entrait pas dans la catégorie des armes interdites. Plus encore, ce non-lieu prononcé à l’encontre des animateurs de la Plateforme de Solidarité Taksim, des urbanistes opposés à la destruction du parc Gezi et qui risquaient jusqu’à 29 ans de prison, sonne le glas des anathèmes du gouvernement contre ses détracteurs. En revanche, les procès de policiers accusés de violences gratuites, délibérées et parfois organisées, qui ont tué à six reprises au moins des manifestants, suivent leur cours, un à un.
Source : Rfi.fr
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