Le mode opératoire avait de quoi surprendre. Il est peu habituel pour la rébellion kurde qui ne pratique guère les attentats-suicide. Le bilan aussi. Mais sur leur site officiel, les Forces de défense populaires (HPG), l’aile armée du PKK, ont confirmé être à l’origine de cetteattaque contre un poste de gendarmerie, la plus violente depuis la reprise des hostilités il y a près de 10 jours.
Le HPG conteste également la version donnée dans les médias turcs. D’abord, explique-t-il, il ne s’agit pas d’un attentat suicide, mais d’un « acte de sabotage de grande envergure ». Le communiqué affirme ensuite que lors de cette attaque, des dizaines de soldats et de membres des forces spéciales auraient trouvé la mort. Au vu de l’état de destruction du bâtiment visé, à moitié détruit par une bombe de 2 tonnes paraît-il, l’affirmation semble réaliste.
Quelle que soit la forme prise par cet attentat, il n’en reste pas moins qu’il a employé des moyens rarement vus jusque-là, qui en disent long sur la détermination de la rébellion kurde. Le PKK multiplie, chaque jour, les mitraillages, les attaques, les attentats contre les forces de l’ordre, essentiellement dans le sud-est. Il pousse les autorités locales à multiplier les zones de sécurité spéciales, entièrement fermées aux populations civiles. A ce rythme, ces attaques font craindre le retour à court terme de l’état d’urgence qui n’avait été levé qu’au début des années 2000.
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