UNE DREAM TEAM, VRAIMENT ? (PAR CHERIF DIOP)



Si on était au football, on dirait : sur le papier, c’est du solide. Emballante. La nouvelle équipe gouvernementale regorge de tout ce que la technocratie sénégalaise a de plus brillant. Il fallait avoir du cran pour aller chercher dans la deuxième section des cadres de l’état-major général, les généraux Birame Diop et Jean Augustin Tine qui occupent respectivement, les départements régaliens de ministre des forces armées et ministre de l’intérieur et de la sécurité publique.
 
Deux pépites de l’écrin national, nôtre armée RÉPUBLICAINE. Deux hommes qui, à coup sûr, ne trahiront jamais le serment d’allégeance au drapeau national. Ces choix forts balaient d’un revers de main, toutes les accusations de séparatistes et jihadistes, formulées contre le parti Pastef et ses dirigeants barbus. Cette équipe part avec des préjugés favorables. À côté des militaires qui ont blanchi sous le harnais, figurent des visages familiers des sénégalais, dont celui de l’ancien procureur de la république Ousmane Diagne, qui signe son come-back dans la vie publique. Le nouvel attelage gouvernemental met également en lumière, des têtes pensantes du « projet », des technocrates rompus à la tâche, qui jaillissent au grand jour. Et paradoxalement, c’est là que le bât pourrait blesser.
 
Les technocrates ont l’indélébile réputation d’être hors-sol, à rebours de la proximité annoncée par le premier ministre Sonko. Le risque, en voulant trop marquer la rupture, c’est de faire prendre des décisions politiques et administratives à des experts techniques, parfois rigides et des hauts cadres qualifiés dans des domaines bien spécifiques. Or, sans une prise en compte holistique de la réalité sociale et sociétale du Sénégal, le résultat risque de ne pas être fameux, d’autres s’y sont cassés les dents.
 
Un gouvernement de rupture, d’appropriation des aspirations des attentes des populations, de transformation systémique, de combat, diraient d’autres, mais peu importe les éléments de langage, le peuple attend de l’efficience. Car, le taux de chômage frôle 20%. 30% de la population vit sous le seuil de la pauvreté, le Sénégal cale dans les bas fond du classement de l’indice de développement humain, 169ème pays sur 193. Face à ce chantier herculéen, le premier ministre a mis une pression maximale à son gouvernement de résultat. Objectif, atteindre les 5 priorités majeures que sont : « 1° la jeunesse, l’éducation, la formation et l’entreprenariat et l’emploi des jeunes est des femmes, 2° la lutte contre la vie chère et l’amélioration du pouvoirs d’achats des populations, 3° la justice, la protection des droits humains, la bonne gouvernance, la transparence, la reddition des comptes et l’amélioration de notre système démocratique et électoral 4° la souveraineté économique, l’exploitation optimale des ressources naturelles, la prospérité, et le développement endogène globale et durable du Sénégal, 5° la consolidation de l’unité nationale, de la cohésion sociale et territoriale, ainsi que le renforcement de la sécurité de la paix et de la stabilité du pays. » Les ambitions sont immenses mais elles sont à la hauteur du grand espoir que suscite l’élection du plus jeune président de l’histoire du Sénégal.
 
Le président Bassirou Diomaye Faye s’est engagé à mettre résolument et durablement le Sénégal dans la voie du progrès économique et social. Projet qui va être mené tambour battant par le chef d’équipe Ousmane Sonko.
 
Les jeux sont faits, la balle est dans le camp des porteurs du projet ». Tous les ingrédients sont réunis pour que la « dream team » fasse mentir ce vieil adage qui veut qu’au foot, les meilleures équipes ne gagnent pas toujours.
 

CHERIF DIOP
 Journaliste

Moussa Ndongo

Samedi 6 Avril 2024 21:26


Dans la même rubrique :