Le chef de l'Etat kényan s'adressait à la nation dans un discours télévisé. Uhuru Kenyatta a révélé que trois étages de ce centre commercial très prisé le week-end des Kényans aisés et des expatriés s'étaient effondrés. Un violent incendie s'y était déclaré lundi, et des corps se trouveraient encore dans les décombres.
Des experts en médecine légale examinent actuellement les corps déjà récupérés pour établir la nationalité des « terroristes », a indiqué le président, qui a dit ne pas être en mesure de confirmer la participation avancée par certains services de renseignement de deux à trois ressortissants américains et d'une Britannique.
Les shebabs, qui sont affiliés à al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), avaient auparavant affirmé qu'aucun étranger n'avait participé à l'opération. Trois jours de deuil national ont été décrétés au Kenya à compter de mercredi.
Résistance acharnée
Méfiance tout de même : il semble que les forces kényanes avancent encore dans le bâtiment pour essayer de détecter la présence d'explosifs. Toute la journée, ils ont avancé bloc par bloc, notamment pour faire exploser les portes fermées ou pour prévenir d'éventuels pièges posés par les terroristes.
Il faut se rappeler que des cris de victoire ont déjà été prononcés lundi soir et ce mardi matin. Et pourtant, les forces kényanes ont fait face à des assaillants qui étaient encore présents dans la grande surface. Il y a eu des affrontements intenses.
L'opération de ratissage a donc redoublé, notamment à cause de cette mauvaise surprise de la matinée. Il semble que ces quelques éléments parmi les assaillants sont parvenus à se cacher. Ils ont montré une résistance acharnée.
Odeur insupportable
Trois jours et demi de résistance impliquent une réserve de munitions impressionnante, et les officiels kényans ont d'ailleurs évoqué la possibilité que des stocks aient été cachés avant l'attaque, ce qui impliquerait peut-être des complicités à l'intérieur.
Dans les équipes des diverses organisations sanitaires, comme la Croix-Rouge par exemple, on se préparait mardi soir à entrer dans le bâtiment sous forte escorte militaire, avec des chiens renifleurs, pour vérifier que les cadavres ne sont pas piégés avant de pouvoir les ramasser.
Il y a beaucoup de dépouilles au sein du Westgate, à tous les étages. Un groupe de personnes qui avaient pénétré dans le mall lundi, confiait à notre correspondante à Nairobi que l'odeur était quasi insupportable, à cause de la décomposition des corps.