La population semble commencer à souffrir de la situation. Le village situé non loin de la tour de télévision est privé d’eau courante et d’électricité depuis 5 jours. Mais les habitants se disent solidaires des insurgés. Selon eux, un certain nombre d’hommes en âge de se battre aurait décidé de quitter le village pour rejoindre les barricades de Sloviansk et pour défendre le bastion pro-russe face à l’armée ukrainienne.
Sloviansk, encerclée
D'après les témoignages recueillis sur place, il règne un calme tendu en ville.Les soldats ont manifestement reçu comme consigne de ne pas aller au-delà des faubourgs de Sloviansk.Pourquoi l'armée n'entre-t-elle pas dans Sloviansk ? Les autorités ukrainiennes veulent sans doute éviter le bain de sang qui déclencherait rapidement l'intervention des Russes. Le commandement militaire ukrainien a-t-il assez confiance dans sa capacité à affronter les insurgés dans un contexte de guérilla urbaine ? A Kiev, des critiques commencent à poindre concernant la lenteur des opérations militaires. Lundi, les combats auraient fait une trentaine de morts chez les rebelles et quatre chez les militaires ukrainiens.
■ Le point de vue russe
Avec notre correspondante à Moscou,Muriel Pomponne
Pour Moscou, la Russie n'est pour rien dans la situation actuelle de l'Ukraine. Dans une interview à une agence russe mardi, le vice-ministre des Affaires étrangères affirme au contraire que la Russie fait tout son possible pour résoudre la crise. Sergei Ryabkov cite en exemple la médiation russe qui a abouti à la libération des observateurs de l'OSCE.
Mais les Américains préfèrent rompre leurs liens avec Moscou plutôt que de faire pression sur ceux qu'ils ont amenés au pouvoir à Kiev. Aujourd'hui les autorités de Kiev, non seulement s'en prennent militairement à des civils désarmés, mais en plus le blocus de l'armée crée « une crise humanitaire dans les villes de Sloviansk et de Kramatorsk, où l'on constate une pénurie de médicaments et de certaines denrées alimentaires », affirme le ministère.
Le président du Parlement russe parle lui de « génocide », en évoquant la mort d'une quarantaine de militants pro-russes le 2 mai dernier à Odessa. Il accuse Kiev d'avoir invité des mercenaires étrangers pour tuer, plutôt que de chercher à convaincre les citoyens ukrainiens. Et dans ces conditions, Moscou ne voit pas comment le scrutin présidentiel du 25 mai peut se tenir.
Source : Rfi.fr