Les conséquences des bombardements de la nuit du samedi 8 au dimanche 9 novembre étaient difficiles à constater cette nuit en raison du couvre-feu imposé à Donetsk par les autorités prorusses entre 23 heures et 6 heures du matin, heure locale (entre 20h et 3 heures du matin, TU).
Ces tirs d’artillerie sont les plus intenses à Donetsk depuis le cessez-le-feu. Ils sont intervenus quelques heures après que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (l’OSCE) se soit déclarée « très inquiète » de la présence de convois militaires et de chars dans l'est de l'Ukraine, une zone sous contrôle des séparatistes. Ses observateurs surveillent l’application de la trêve décidée le 5 septembre entre l’état ukrainien et les séparatistes prorusses.
Dans leur communiqué, les observateurs de l’OSCE affirment avoir « aperçu des convois d'armes lourdes » près des villes rebelles de Donetsk et à Makiivka. Plus d'une quarantaine de véhicules, dont 19 camions militaires de la marque russe Kamaz, sans plaque d'immatriculation, transportant des canons de 122 mm et du personnel en uniforme vert foncé sans insigne, ont été vus sur une voie rapide à la périphérie est de Makiivka, accompagnés de six camions-citernes. Un convoi de neuf chars se déplaçant au sud-ouest de Donetsk a aussi été observé.
Les rebelles avaient commencé à creuser des tranchées
Par ailleurs, les rebelles avaient commencé à creuser des tranchées à proximité de la gare ferroviaire dans la zone de l'aéroport, un des principaux points chauds, que les deux camps se disputent depuis des mois, là où les tirs ont été entendus, en pleine nuit de samedi à dimanche.
Les autorités ukrainiennes avaient prévenu, vendredi 7 novembre, de l’entrée depuis la Russie de dizaines de chars, de troupes et d'autres équipements militaires. Mais ni les Etats-Unis, ni l’OTAN n’avaient confirmé ces mouvements.
Depuis le début du conflit ukrainien en avril 2014, plus de 4000 personnes, surtout des civils, ont été tuées, d’après l’ONU.
Sergueï Lavrov jugerait positive une implication des Etats-Unis
Dans une allusion manifeste à la crise ukrainienne, le dernier dirigeant de l'Union soviétique et prix Nobel de la Paix Mikhaïl Gorbatchev a quant à lui été jusqu'à estimer que le monde était « au bord d'une nouvelle Guerre froide », en marge du 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin. « En Ukraine, c'est un fossé énorme qu'ils [les pays de l'Otan, ndlr] veulent creuser », a-t-il encore déclaré.
Les propos du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov tranchent totalement de ceux de Mikhaïl Gorbatchev. Après des entretiens avec son homologue américain John Kerry, le samedi 8 novembre, à Pékin, il a jugé que l'implication des Etats-Unis dans le règlement de ce conflit serait un « pas dans la bonne direction ».