La nuit a été calme dans le Donbass, cet Est minier de l’Ukraine. Calme mais tendu avec quelques accusations de part et d’autre. Selon l’armée ukrainienne, les rebelles ont pilonné à dix reprises ses positions et deux civils ont été tué.
La journée de samedi, elle, a été marquée par des échanges de tirs, parfois nourris. Et puis, à minuit précise ce dimanche 15 février, ainsi que cela était prévu dans les accords de Minsk,les tirs ont cessé. Plusieurs sources indépendantes et notre correspondant sur place, présents dans et autour des Républiques séparatistes de Donetsk et de Lougansk, ont constaté la soudaineté de l’arrêt des tirs.
Du temps pour les rebelles
Des salves qui auront duré jusqu’à la dernière minute car plusieurs points stratégiques (centrale électrique, mine de charbon, axe de transport…) n’ont pu être saisis ces derniers mois par les forces séparatistes, bien que soutenues par Moscou. Ces dernières ont donc tenté de s’en emparer avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
A Minsk, Vladimir Poutine a bataillé ferme pour repousser la date du cessez-le-feu, visiblement pour permettre aux séparatistes de s’emparer notamment de la région de Debaltseve, zone très stratégique parce qu’elle forme une poche pénétrant profondément dans les territoires des séparatistes pro-russes, mais aussi parce que c’est un important nœud ferroviaire. Entre 6 000 et 8 000 soldats ukrainiens y sont comme encerclés.
Les forces pro-russes ne sont pas parvenues à prendre cette poche et la question maintenant est de savoir si elles sont prêtes à violer les accords de Minsk pour s’en emparer dans les jours qui viennent.
Les prochaines heures seront déterminantes. Les parrains de l'accord de Minsk 2, François Hollande et Angela Merkel, feront un point au téléphone avec leurs homologues russe et ukrainien cet après-midi. La prochaine étape prévue par Minsk 2, c'est le retrait des armes lourdes d'ici à 48 heures.