Des tirs nourris retentissent dans le quartier voisin. La tension et la lassitude se lisent sur les visages. Au milieu des sacs et des valises, les passagers attendent le train numéro 37 qui ne vient toujours pas. Il est retenu dans la zone de combats. Les esprits s’échauffent lorsqu’un énième report du train est annoncé.
Le train part avec huit heures de retard sur l’horaire prévu. Ses passagers sombrent dans le sommeil, soulagés. Maria Ivanovna, la responsable du wagon, fait chauffer le samovar pour le thé. Un long trajet l’attend, l’itinéraire a été modifié pour éviter de passer trop près des zones de combats. « On entend déjà tirer là bas, dit-elle, je ne sais pas s'ils tirent des obus ou autre chose. Bien sûr, il m’arrive d’avoir peur. Les gens sont tous effrayés. Ils fuient, y compris avec leurs animaux. Oui, ils prennent leurs chiens, leurs chats, ils prennent tout avec eux ».
Dans le compartiment d’à côté, un jeune couple, avec un nourrisson de trois semaines. « On a pris la décision de prendre le train aujourd’hui même, raconte-t-il. En un jour, on a ramassé toutes nos affaires. Hier, c’était très tendu. Ca tirait de partout, il y avait des explosions, c’était effrayant. On ne pouvait plus dormir. Notre enfant est très petit ».
Source : Rfi.fr