Demandez le programme ! A Paris, cinq organisations syndicales se rassemblent à Denfert-Rochereau, les « marinistes » du Front national sont place de l’Opéra alors que Nicolas Sarkozy réunit ses troupes au Trocadéro. Trois rassemblements, trois France, pour prendre les rênes de la France ou pour peser sur le paysage politique qui se remodèle.
Ainsi, habitué des réunions du 1er-Mai où le Front national célèbre Jeanne d’Arc depuis les années 1980, Marine Le Pen entend profiter de l’occasion pour donner ses consignes de vote pour le second tour. Forte des 6,4 millions de voix qui se sont portées sur son nom, la présidente du Front devrait selon ses proches, opter pour le ni-ni, ni Sarkozy, ni Hollande. Taiseuse sur le sujet, elle attend son heure, misant en secret sur la victoire de François Hollande pour ensuite incarner, affirme-t-elle, « la seule et véritable opposition à la gauche ultralibérale, laxiste et libertaire ». « Nous sommes le centre de gravité politique » s’autorisait-elle même à dire, samedi 28 avril.
Esquiver le touché-coulé
Pour le président-candidat qui s’acharne à inverser le rapport de force favorable à François Hollande, les millions de voix de Marine Le Pen prennent la forme d’une bouée de secours, pour filer la métaphore maritime en vogue dans cette campagne.
Afin d'éviter le touché-coulé, dont il pressent la menace, Nicolas Sarkozy a donc plus que jamais adopté les thématiques chères à l’extrême droite. Un exercice grandement facilité par son conseiller, Patrick Buisson, transfuge de l’extrême droite et qui a réussi à imposer une campagne solidement arrimée à droite à un président-candidat conquis.
Nicolas Sarkozy
« François Hollande défilera avec ceux qui divisent la France et moi je vous parlerai devant une marée de drapeaux tricolores »
Tout cela au risque d’éloigner les électeurs de François Bayrou dont les valeurs sont aux antipodes de celles de l’extrême droite. Autre danger, celui qui consiste à faciliter la création d’un parti de rassemblement au centre. C'est ainsi aller au-devant de l'ambition de François Bayrou qui rêve de reconstruire une UDF sur les ruines de l’UMP où de plus en plus de voix s’élèvent pour regretter l’option droitière actuelle.
Jusqu’à présent, le président Sarkozy s’était contenté, le 1er mai, de recevoir à l’Elysée une corbeille de muguet. Mais en ces jours de tempête, le candidat de la « France forte » a choisi de délaisser le palais et de rassembler les siens au Trocadéro pour organiser la fête du « vrai travail ». Une formule choquante pour beaucoup qu’il a d’abord niée avoir utilisée pour ensuite s’en excuser : « Ce n’est pas une expression heureuse », a-t-il finalement concédé.
Front commun syndical
De l’autre côté, celui du camp socialiste, il ne faut pas croire non plus qu’on est indifférent aux millions de voix frontistes. Mais on ne va pas à la pêche avec les mêmes filets. François Hollande espère convaincre certains de ceux qui ont choisi le Front national le 22 avril de le rejoindre, en se gardant bien toutefois d’endosser leurs idées. « Dans un second tour, il faut s’adresser à tous les Français », rappelle-t-il.
François Hollande
« Je veux m'adresser à ceux qui [...] refusent les discours d'exclusion" Quant aux syndicats, premiers acteurs historiques du 1er-Mai, ils sont parvenus, après bien des discussions et des tractations, à maintenir un front commun syndical. La CGT, la CFDT, l’UNSA, la FSU et Solidaires défileront donc à Paris de la place Denfert-Rochereau à la Bastille à partir de 15 heures. Bernard Thibault (CGT) qui appelle à voter « contre Sarkozy », François Chérèque (CFDT) qui est resté neutre, de concert avec les trois autres organisations, marcheront derrière des banderoles et des mots d’ordre strictement syndicaux. Ce sont ainsi 289 manifestations et rassemblements qui auront lieu dans toute la France, précise la CGT. Force ouvrière a choisi quant à elle d’organiser des réunions de son côté.
Les partis de gauche seront en queue de cortège ou aux abords du défilé, mais leurs militants sont appelés à rejoindre les rangs du cortège, ont précisé les organisateurs qui souhaitent prévenir tout débordement politique. Refusant d’interférer dans la Fête des travailleurs, François Hollande qui accuse Nicolas Sarkozy de faire de cette journée un « instrument de conflit », sera à Nevers pour rendre hommage à l'ancien Premier ministre socialiste de François Mitterrand, Pierre Bérégovoy, qui s’était suicidé dans cette ville en 1993.
RFI
Ainsi, habitué des réunions du 1er-Mai où le Front national célèbre Jeanne d’Arc depuis les années 1980, Marine Le Pen entend profiter de l’occasion pour donner ses consignes de vote pour le second tour. Forte des 6,4 millions de voix qui se sont portées sur son nom, la présidente du Front devrait selon ses proches, opter pour le ni-ni, ni Sarkozy, ni Hollande. Taiseuse sur le sujet, elle attend son heure, misant en secret sur la victoire de François Hollande pour ensuite incarner, affirme-t-elle, « la seule et véritable opposition à la gauche ultralibérale, laxiste et libertaire ». « Nous sommes le centre de gravité politique » s’autorisait-elle même à dire, samedi 28 avril.
Esquiver le touché-coulé
Pour le président-candidat qui s’acharne à inverser le rapport de force favorable à François Hollande, les millions de voix de Marine Le Pen prennent la forme d’une bouée de secours, pour filer la métaphore maritime en vogue dans cette campagne.
Afin d'éviter le touché-coulé, dont il pressent la menace, Nicolas Sarkozy a donc plus que jamais adopté les thématiques chères à l’extrême droite. Un exercice grandement facilité par son conseiller, Patrick Buisson, transfuge de l’extrême droite et qui a réussi à imposer une campagne solidement arrimée à droite à un président-candidat conquis.
Nicolas Sarkozy
« François Hollande défilera avec ceux qui divisent la France et moi je vous parlerai devant une marée de drapeaux tricolores »
Tout cela au risque d’éloigner les électeurs de François Bayrou dont les valeurs sont aux antipodes de celles de l’extrême droite. Autre danger, celui qui consiste à faciliter la création d’un parti de rassemblement au centre. C'est ainsi aller au-devant de l'ambition de François Bayrou qui rêve de reconstruire une UDF sur les ruines de l’UMP où de plus en plus de voix s’élèvent pour regretter l’option droitière actuelle.
Jusqu’à présent, le président Sarkozy s’était contenté, le 1er mai, de recevoir à l’Elysée une corbeille de muguet. Mais en ces jours de tempête, le candidat de la « France forte » a choisi de délaisser le palais et de rassembler les siens au Trocadéro pour organiser la fête du « vrai travail ». Une formule choquante pour beaucoup qu’il a d’abord niée avoir utilisée pour ensuite s’en excuser : « Ce n’est pas une expression heureuse », a-t-il finalement concédé.
Front commun syndical
De l’autre côté, celui du camp socialiste, il ne faut pas croire non plus qu’on est indifférent aux millions de voix frontistes. Mais on ne va pas à la pêche avec les mêmes filets. François Hollande espère convaincre certains de ceux qui ont choisi le Front national le 22 avril de le rejoindre, en se gardant bien toutefois d’endosser leurs idées. « Dans un second tour, il faut s’adresser à tous les Français », rappelle-t-il.
François Hollande
« Je veux m'adresser à ceux qui [...] refusent les discours d'exclusion" Quant aux syndicats, premiers acteurs historiques du 1er-Mai, ils sont parvenus, après bien des discussions et des tractations, à maintenir un front commun syndical. La CGT, la CFDT, l’UNSA, la FSU et Solidaires défileront donc à Paris de la place Denfert-Rochereau à la Bastille à partir de 15 heures. Bernard Thibault (CGT) qui appelle à voter « contre Sarkozy », François Chérèque (CFDT) qui est resté neutre, de concert avec les trois autres organisations, marcheront derrière des banderoles et des mots d’ordre strictement syndicaux. Ce sont ainsi 289 manifestations et rassemblements qui auront lieu dans toute la France, précise la CGT. Force ouvrière a choisi quant à elle d’organiser des réunions de son côté.
Les partis de gauche seront en queue de cortège ou aux abords du défilé, mais leurs militants sont appelés à rejoindre les rangs du cortège, ont précisé les organisateurs qui souhaitent prévenir tout débordement politique. Refusant d’interférer dans la Fête des travailleurs, François Hollande qui accuse Nicolas Sarkozy de faire de cette journée un « instrument de conflit », sera à Nevers pour rendre hommage à l'ancien Premier ministre socialiste de François Mitterrand, Pierre Bérégovoy, qui s’était suicidé dans cette ville en 1993.
RFI