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Un colonel russe meurtrier d'une jeune Tchétchène libéré

Seul officier russe jamais condamné pour un crime commis en Tchétchénie, le colonel Iouri Boudanov a obtenu, mercredi 24 décembre, sa libération anticipée, après huit ans et demi passés derrière les barreaux. La décision a été prise par le tribunal municipal de Dimitrovgrad, dans la région d'Oulianovsk, qui avait dans le passé refusé à quatre reprises de satisfaire une requête en ce sens. Selon l'agence Interfax, Iouri Boudanov sera libre dans une dizaine de jours.



Dans la nuit du 26 au 27 mars 2000, alors que les forces russes occupent la quasi-totalité du territoire tchétchène, Boudanov, commandant du 160e régiment de blindé, se rend dans le village de Tangui-Tchou et enlève une jeune fille âgée de 18 ans, Elza Koungaïeva. Quelques heures plus tard, ses subordonnés découvrent dans son cantonnement le corps dénudé et sans vie de la jeune fille, qui a été étranglée.

UN "HÉROS" POUR LES NATIONALISTES

Contrairement à d'autres crimes passés sous silence, celui-ci est révélé par l'état-major, qui veut restaurer l'image de l'armée russe, mise à mal par les accusations sur son attitude en Tchétchénie. Au terme d'une procédure judiciaire rocambolesque, Boudanov écope finalement, trois ans après les faits, d'une condamnation à dix ans de prison. Plusieurs rapports assurent qu'Elza Koungaïeva a été violée par son meurtrier, mais le qualificatif de viol ne sera finalement pas retenu parmi les chefs d'accusation.

Boudanov n'a jamais nié le crime. L'officier assure tantôt avoir été victime d'un coup de folie, tantôt être convaincu que la jeune femme était une sniper. Dans un premier jugement, le colonel, soutenu par une partie de sa hiérarchie et plusieurs titres de presse, avait été jugé pénalement irresponsable au moment des faits. Pour nombre de Russes, sa condamnation demeure injustifiée. Les nationalistes le qualifient même de "héros".

En Tchétchénie, en revanche, l'annonce de sa libération a provoqué l'indignation. Nourdi Noukhajiev, médiateur tchétchène des droits de l'homme, cité par l'agence Ria Novosti, a rappelé que le criminel "ne s'est pas repenti. Derrière les barreaux, il a menacé le père d'Elza Koungaïeva".

Le monde

Jeudi 25 Décembre 2008 - 15:09


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