"Un décès par morsure de serpent enregistré toutes les 4 à 6 minutes dans le monde", selon l'Oms



Chaque année, entre 81.000 et 137.000 personnes meurent des suites d'une morsure de serpent, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dernière a rappelé, à l'occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux morsures de serpent, que plus d'un tiers des victimes sont des jeunes de moins de 20 ans. Les travailleurs agricoles et les enfants sont particulièrement vulnérables.

« On recense chaque année 1,8 à 2,7 millions de cas d'envenimation par morsure de serpent. La majorité des morsures surviennent en Asie, en Afrique et en Amérique latine. En Inde, par exemple, la mortalité annuelle est estimée à 58.000 personnes. En plus des décès, trois fois plus de victimes souffrent d'handicaps permanents, allant des cicatrices débilitantes à l'amputation », a déclaré Dr David Williams, expert en morsures de serpent à l'OMS.

Ce dernier a souligné lors d'un point de presse à Genève que ces handicaps plongent souvent les victimes et leurs familles dans la pauvreté. Le coût élevé des traitements, ajouté à la perte de revenus, accentue ce phénomène, notamment dans les pays à revenu faible et moyen. Des études menées au Bangladesh et en Inde par l’OMS montrent que de nombreuses familles sont contraintes de vendre des biens ou de contracter des prêts pour payer les soins.

Malgré l'efficacité des antivenins, ils sont rarement disponibles dans les régions les plus touchées. « En Afrique subsaharienne, moins de 3 % des besoins annuels sont couverts. L'OMS a inscrit l'envenimation par morsure de serpent sur sa liste des maladies tropicales négligées en 2017 et a lancé une stratégie en 2019 visant à réduire de 50 % les décès et handicaps liés aux morsures d'ici 2030 », lit-on dans les colonnes de Libération.

Pour renforcer la lutte, l'OMS prévoit de tester un modèle d'achat groupé de traitements en Afrique de l'Ouest entre 2025 et 2027. L'organisation s'inquiète également des effets potentiels du changement climatique, qui pourrait modifier la répartition des populations de serpents venimeux et augmenter les risques pour l'homme.

Ndeye Fatou Touré

Mercredi 18 Septembre 2024 10:35


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