Deux semaines avant le kidnapping des douze démineurs sénégalais de l’entreprise de déminage Mechem, une réunion s’est tenue a Sao Domingo entre l’Etat Major de l’Armée sénégalaise, et le CNAAMS (Centre National d’Action Anti-Mines du Sénégal)d ‘une part et la branche armée du MFDC dirigée par Cesar Atoute Badiate.
L’objectif de cette rencontre était de discuter l’avenir du déminage dans la région naturelle de Casamance. Au sortir de cette réunion un accord a été signé entre les parties ; accord dans lequel l’Etat du Sénégal acceptait la requête du chef rebelle Cesar Atoute Badiate, de lier le déminage au processus de paix. En apposant leur signature sur ce document, le CNAAMS, et l’armée sénégalaise donnaient ainsi leur accord pour la suspension immédiate de toute activité de déminage jusqu'à nouvel ordre.
Les conséquences d’une telle décision sont nombreuses
La perte d’emplois
Les ONG impliquées dans le déminage en Casamance sont au nombre de trois. A elles toutes elles emploient plus d’une centaine de jeunes ziguinchorois qui dépendent de leurs salaires pour subvenir à leurs besoins. En acceptant de suspendre le déminage jusqu'à nouvel ordre, le gouvernement va ainsi contribuer à une perte d’emplois pour ces citoyens et pour leurs familles.
Les populations civiles
Le nombre de victimes de mines s’accentue toujours durant la saison des pluies en Casamance. Cette période est celle ou les villageois se rendent en foret pour la collecte des fruits (mangues, noix de cajou etc…). En arrêtant le démarrage à la veille de la saison des pluies, les risques d’accident vont certainement augmenter et cela au détriment des populations démunies qui habitent les villages de la région.
Au moment où les populations semblent avoir le plus besoin de leur gouvernement, force est de reconnaître que le gouvernement a choisi, dans cette circonstance particulière, de ce plier au dictat des forces indépendantiste de Casamance.
Souveraineté et intégrité territoriale
En acceptant le dictat de Cesar Atoute Badiate sur le déminage, le gouvernement émet un précèdent qui pourrait avoir de graves ramifications ne serait-ce que dans la mentalité des sénégalais, qui ont été amené a croire que les forces armées du MFDC, ne constituaient rien d’autre qu’un groupe de récalcitrants armés et affamés qui s’attaquent aux populations pour subvenir a leur besoins.
La charge régalienne de tout gouvernement est de faire respecter la loi, et cela sur toute l’étendue du territoire national. Accepter de suspendre une activité aussi importante pour la survie et la sécurité des populations, et cela sous le dictat d’un indépendantiste, est nom moins un aveux de la part des autorités de leur incapacité de faire régner l’ordre sur toute l’étendue du territoire.
Que vaut la vie d’un citoyen sénégalais ?
Garantir la sécurité des citoyens est une charge principale du gouvernement. Cet accord fait exactement le contraire de cela en mettant la vie des populations en danger. Mais plus grave est qu’au moment ou les douze démineurs allez bravement faire leur travail les agents du CNAAMS, et donc du gouvernement sénégalais, savaient le risque que ces citoyens courraient, mais il n’ont pas jugés nécessaire de les prévenir, et de respecter l’engagement qu’ils ont pris avec les forces indépendantistes. Le déminage en Casamance ne se fait pas sans l’aval du gouvernement qui est représenté par le CNAAMS. Quand on sait que ces douze citoyens sénégalais auraient tout simplement pu être tués par les troupes rebelles. Leur sort moins dramatique n’en est pas moins grave, et le silence assourdissant du gouvernement sur cet enlèvement ne fera que pousser le peuple a ce demander sérieusement : qu’est ce que vaut vraiment la vie d’un sénégalais.
Christian Thiam
L’objectif de cette rencontre était de discuter l’avenir du déminage dans la région naturelle de Casamance. Au sortir de cette réunion un accord a été signé entre les parties ; accord dans lequel l’Etat du Sénégal acceptait la requête du chef rebelle Cesar Atoute Badiate, de lier le déminage au processus de paix. En apposant leur signature sur ce document, le CNAAMS, et l’armée sénégalaise donnaient ainsi leur accord pour la suspension immédiate de toute activité de déminage jusqu'à nouvel ordre.
Les conséquences d’une telle décision sont nombreuses
La perte d’emplois
Les ONG impliquées dans le déminage en Casamance sont au nombre de trois. A elles toutes elles emploient plus d’une centaine de jeunes ziguinchorois qui dépendent de leurs salaires pour subvenir à leurs besoins. En acceptant de suspendre le déminage jusqu'à nouvel ordre, le gouvernement va ainsi contribuer à une perte d’emplois pour ces citoyens et pour leurs familles.
Les populations civiles
Le nombre de victimes de mines s’accentue toujours durant la saison des pluies en Casamance. Cette période est celle ou les villageois se rendent en foret pour la collecte des fruits (mangues, noix de cajou etc…). En arrêtant le démarrage à la veille de la saison des pluies, les risques d’accident vont certainement augmenter et cela au détriment des populations démunies qui habitent les villages de la région.
Au moment où les populations semblent avoir le plus besoin de leur gouvernement, force est de reconnaître que le gouvernement a choisi, dans cette circonstance particulière, de ce plier au dictat des forces indépendantiste de Casamance.
Souveraineté et intégrité territoriale
En acceptant le dictat de Cesar Atoute Badiate sur le déminage, le gouvernement émet un précèdent qui pourrait avoir de graves ramifications ne serait-ce que dans la mentalité des sénégalais, qui ont été amené a croire que les forces armées du MFDC, ne constituaient rien d’autre qu’un groupe de récalcitrants armés et affamés qui s’attaquent aux populations pour subvenir a leur besoins.
La charge régalienne de tout gouvernement est de faire respecter la loi, et cela sur toute l’étendue du territoire national. Accepter de suspendre une activité aussi importante pour la survie et la sécurité des populations, et cela sous le dictat d’un indépendantiste, est nom moins un aveux de la part des autorités de leur incapacité de faire régner l’ordre sur toute l’étendue du territoire.
Que vaut la vie d’un citoyen sénégalais ?
Garantir la sécurité des citoyens est une charge principale du gouvernement. Cet accord fait exactement le contraire de cela en mettant la vie des populations en danger. Mais plus grave est qu’au moment ou les douze démineurs allez bravement faire leur travail les agents du CNAAMS, et donc du gouvernement sénégalais, savaient le risque que ces citoyens courraient, mais il n’ont pas jugés nécessaire de les prévenir, et de respecter l’engagement qu’ils ont pris avec les forces indépendantistes. Le déminage en Casamance ne se fait pas sans l’aval du gouvernement qui est représenté par le CNAAMS. Quand on sait que ces douze citoyens sénégalais auraient tout simplement pu être tués par les troupes rebelles. Leur sort moins dramatique n’en est pas moins grave, et le silence assourdissant du gouvernement sur cet enlèvement ne fera que pousser le peuple a ce demander sérieusement : qu’est ce que vaut vraiment la vie d’un sénégalais.
Christian Thiam