Une incursion rebelle fait un mort dans le Balantacounda

Le sang a encore coulé dans le Balantacounda au sud du Sénégal après un peu plus de deux ans de silence des armes dans cette partie ouest de la région de Sédhiou. il est le fait d’individus armés qui se sont payé le luxe de dépouiller les populations civiles de leurs biens. Dans leur retraite, ils ont criblé de balles un homme d’une quarantaine d’année.



Des individus armés supposés appartenir au Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) ont brisé le long silence qui régnait dans le département de Goudomp au sud ouest de Sédhiou. Dimanche dernier 10 janvier, ils ont fait irruption dans le village de Bindaba situé à quelques quatre kilomètres de la commune de Goudomp et à seulement trois kilomètres de la frontière avec la République de Guinée Bissau.

Selon nos informations, le premier acte de cette scène de pillage mêlée de violence a été de s’emparer de tous les biens des populations civiles « ils sont arrivés au village samedi à la mi journée et tout de suite se sont mis à prendre nos bagages tels que les téléphones mobiles, le bétail, les habits et tout ce qu’ils pouvaient emporter. Ils nous ont battu avant de réquisitionner les plus valides du village à transporter ces bagages en direction de la frontière guinéenne » témoigne une victime sous le couvert de l’anonymat.

Parmi les douze gaillards réquisitionnés, l’un d’eux Ibrahima Koréa âgé d’environ 40 ans est criblée de balles dans le dos. Une source indique que la victime avait tenté de s’en fuir quand il a été visé à bout portant.

Il importe de souligner que dans cette zone, le vol de bétail y est monnaie courante, parfois même donne l’allure d’une véritable razzia. Dans tout le secteur du Brassou et du Balantacounda, l’on n’hésite pas à pointer un doigt accusateur aux sujets qui viendraient de la Guinée Bissau. En août 2009, une centaine de têtes de bœufs avaient été emportées dans ces mêmes conditions de brimade dans les communautés rurales de Mangaroungou, Yarang Balante entre autres. Ceci en son temps avait suscité une levée de bouclier au sein de la population civile. Celle-ci s’était plusieurs fois mobilisée pour se faire justice en raison disait-on de l’ampleur du phénomène.

S’agit –il des mêmes bandes armées qui écument toujours la zone ou de véritables mouvements rebelles en mal de visibilité sur la scène ?

Difficile pour l’heure de répondre à la question, mais ce qui ne fait point de doute, c’est que les populations du département de Goudomp souhaitent un renforcement du dispositif de sécurité afin que la machine de la paix déjà en marche s’ébranle pour de bon vers une destination propice à l’élan de développement économique et social de cette partie sud du pays.

Moussa Dramé (Sud)

Mardi 12 Janvier 2010 15:21


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