Première initiative, c’était mercredi, avec cette réunion de quelque 25 pays d’Afrique du Moyen-Orient, au chevet de la Libye. L’Union africaine soutient les efforts des Nations unies à Genève, pour amener les frères ennemis libyens à dialoguer, et en sous-main, elle tente de convaincre la Turquie et le Qatar de cesser leur aide au gouvernement et aux milices islamistes de Tripoli.
Seconde initiative, ce jeudi, avec la réunion du Conseil paix et sécurité (CPS) de l'UA, où quelque 15 pays africains, dont le Nigeria, sont tombés d’accord pour saisir le Conseil de sécurité des Nations unies, afin de mobiliser toute la communauté internationale contre Boko Haram. Une force multinationale africaine de quelque 7 500 hommes devrait être constituée pour s’attaquer à cette secte islamiste du nord-est du Nigeria. Evidemment, cela ne va pas se faire en 24 heures, mais ça y est, l’impulsion est donnée.
Vendredi a été l'occasion d'un autre moment fort de ce sommet : le discours de Ban Ki-moon. Le secrétaire général des Nations unies a appelé les chefs d’Etat africains à ne pas modifier ou carrément changer leur Constitution pour s’accrocher au pouvoir. À ce moment-là, des applaudissements ont fusé, dans la grande salle de conférence de l’Union africaine, mais dans les premières rangées, là où étaient assis les chefs d’Etat, plusieurs visages se sont crispés.
Autres sujets abordés durant la semaine : la lutte contre les FDLR, en RDC. L’armée congolaise a annoncé le début des opérations contre les rebelles hutus rwandais. Ces opérations sont unanimement saluées, mais doivent se dérouler, selon le communiqué final, dans le strict respect des droits des populations civiles. En effet, plusieurs pays, Afrique du Sud et Tanzanie en tête, craignent que les habitants des zones visées ne fassent les frais de manoeuvres militaires. Le Rwanda était absent de ce conciliabule.
Enfin, toujours en marge du sommet, une réunion de la CEEAC sur la situation en Centrafrique s'est tenue à l’ambassade du Tchad. Verdict rendu par le patron des lieux, le président Idriss Déby : les conclusions des négociations de Nairobi, décriées par Bangui, sont écartées par la région.