Les présidents ont d'abord salué la décision du président kényan de comparaitre devant la Cour en tant que simple citoyen, respectant ainsi la position précédente de l’Union africaine selon laquelle aucun chef d’Etat ou de gouvernement en exercice ne peut être jugé par la CPI. Lors de sa prise de parole, Uhuru Kenyatta a été l’un des plus virulents contre la Cour pénale internationale.
La Cour est de plus en plus vulnérable aux conceptions ouvertement politisées, a clamé le président kényan, lui qui avait été accusé d’avoir planifié de nombreux actes de violence après les élections de 2007, puis a été récemment relaxé par la CPI. Cette Cour, a-t-il renchéri devant ses pairs, « constitue un risque grave pour la paix et la sécurité non seulement en Afrique, mais dans le monde entier ».
A l’extérieur de l’auditorium cependant, Uhuru Kenyatta a tenu des propos plus modérés : « Nous avons pris une position très forte sur la nécessité de mettre en place une cour africaine. Nous sommes clairs sur le fait qu’en tant que continent, nous ne sommes pas pour l’impunité. Mais nous avons besoin d’une institution qui soit capable de répondre aux besoins de l’Afrique sans aucune influence venant d’où que ce soit. »
Le président kényan a remercié ses pairs pour leur soutien renouvelé. Il a également évoqué le cas de son vice-président, William Ruto, qui est toujours poursuivi par la CPI. « Nous savons qu’il est innocent », a-t-il expliqué, avant de réclamer que « justice soit faite, non seulement pour les victimes, mais aussi pour les suspects ».