Elle était restée accrochée huit heures à un débris de l'appareil avant d'être secourue. Deux mois après le crash de l'Airbus A310 de Yemenia au large des Comores le 30 juin, l'unique rescapée parmi les 153 passagers, Bahia, 13 ans, a raconté mardi matin au micro Europe 1 de Marc-Olivier Fogiel comment elle a survécu à l'accident.
«Je me souviens que j’étais assise à côté de ma mère, qu’elle était fatiguée, moi aussi, que beaucoup de gens dormaient dans l'avion», se souvient Bahia. Lors d'un récit poignant, la jeune fille qui rentre en 4ème la semaine prochaine, est revenue sur les circonstances du drame, se remémorant les instants d'avant le crash : ce petit garçon qui jouait derrière elle et qui lui «donnait des coups de pied, un petit peu» ou encore cet homme qui lui demande un peu de dentifrice alors qu'elle va se laver les dents.
«Il ne faut pas que je lâche, sinon je me noie»
Juste après, «je regarde par le hublot : l’avion tremble. On nous avait demandé d'attacher nos ceintures, sans préciser des zones de turbulence, juste qu'on allait atterrir. Pour l'atterrissage d'avant, on n'avait pas ressenti ça... Je trouve cela bizarre».
Après «je me suis retrouvée dans l’eau, je ne sais pas comment», explique la jeune fille de 12 ans avant d’ajouter : «Je me suis accrochée à un débris d’avion qui était à côté. Il y en avait quatre, j’ai pris le plus grand». Selon la rescapée, d'autres passagers étaient encore vivants dans l'eau. «J’entendais des femmes qui criaient, qui étaient à côté et qui appelaient à l’aide. Mais je ne les voyais pas de là où j’étais, c'était loin», confie-t-elle encore. «J'ai essayé de les rejoindre pour ne pas rester seule, mais c'était difficile, j'étais fatiguée, il y avait des vagues...».
«Puis j'ai entendu les voix des hommes qui venaient à mon secours»
Puis, «le débris d’avion se retourne mais il ne faut pas que je lâche, parce que, sinon, je me noie», raconte Bahia Bakari évoquant son état d'esprit d'alors : «Quand je me suis retrouvée dans l’eau, je me suis dit qu’il fallait que je reste éveillée et qu’ils ne vont pas tarder à arriver. Mais je suis restée éveillée et ne je voyais rien. Alors après, je me suis endormie. Le matin, j’ai encore gardé espoir. Mais après je me suis dit, c’est bon, ils ne vont pas me retrouver», ajoute la jeune fille. «Puis j'ai entendu les voix des hommes qui venaient à mon secours mais je n'ai pas pu saisir la bouée et quelqu'un a dû sauter dans l'eau pour m'aider».
« Au début, à l’hôpital, on ma dit - oui elle ne va pas tarder à arriver ta mère. Moi, je ne savais pas. J’ai cru que c’était la vérité. Et après, un psychologue est venu : Elle m’a dit – je ne crois pas que ta mère va venir. Et j’ai fait – beh pourquoi ?. Et elle m’a dit – beh en fait tu as été la seule qu’on a retrouvée. C’est à ce moment là que j’ai compris. »
Bahia Bakari voyageait avec sa mère qui n'a pas survécu. Après 21 jours de soins, notamment au visage et à une épaule, à l'hôpital pédiatrique Trousseau à Paris (XIIe), l'adolescente a regagné le foyer familial en banlieue parisienne le 23 juillet. Elle est toujours suivie par deux psychologues mais ne veut plus désormais être entourée que par sa famille.
L'avion de Yemenia s'était abîmé en mer le 30 juin près des côtes comoriennes peu avant son atterrissage de nuit prévu à l'aéroport de Moroni avec à son bord 153 passagers et membres d'équipage, dont de nombreux Comoriens et Français d'origine comorienne. Des éléments de l'épave de l'appareil ont été identifiés et les corps de six victimes retrouvés la semaine dernière. Menées par le bateau français EDT ARES, les recherches des boîtes noires ont débuté jeudi sur la zone du crash. Si l'état de l'avion - qui ne répondait pas aux normes de sécurité européennes - avait rapidement été mis en avant, on ne sait pas encore ce qui a provoqué la catastrophe.
Source: Le Parisien
«Je me souviens que j’étais assise à côté de ma mère, qu’elle était fatiguée, moi aussi, que beaucoup de gens dormaient dans l'avion», se souvient Bahia. Lors d'un récit poignant, la jeune fille qui rentre en 4ème la semaine prochaine, est revenue sur les circonstances du drame, se remémorant les instants d'avant le crash : ce petit garçon qui jouait derrière elle et qui lui «donnait des coups de pied, un petit peu» ou encore cet homme qui lui demande un peu de dentifrice alors qu'elle va se laver les dents.
«Il ne faut pas que je lâche, sinon je me noie»
Juste après, «je regarde par le hublot : l’avion tremble. On nous avait demandé d'attacher nos ceintures, sans préciser des zones de turbulence, juste qu'on allait atterrir. Pour l'atterrissage d'avant, on n'avait pas ressenti ça... Je trouve cela bizarre».
Après «je me suis retrouvée dans l’eau, je ne sais pas comment», explique la jeune fille de 12 ans avant d’ajouter : «Je me suis accrochée à un débris d’avion qui était à côté. Il y en avait quatre, j’ai pris le plus grand». Selon la rescapée, d'autres passagers étaient encore vivants dans l'eau. «J’entendais des femmes qui criaient, qui étaient à côté et qui appelaient à l’aide. Mais je ne les voyais pas de là où j’étais, c'était loin», confie-t-elle encore. «J'ai essayé de les rejoindre pour ne pas rester seule, mais c'était difficile, j'étais fatiguée, il y avait des vagues...».
«Puis j'ai entendu les voix des hommes qui venaient à mon secours»
Puis, «le débris d’avion se retourne mais il ne faut pas que je lâche, parce que, sinon, je me noie», raconte Bahia Bakari évoquant son état d'esprit d'alors : «Quand je me suis retrouvée dans l’eau, je me suis dit qu’il fallait que je reste éveillée et qu’ils ne vont pas tarder à arriver. Mais je suis restée éveillée et ne je voyais rien. Alors après, je me suis endormie. Le matin, j’ai encore gardé espoir. Mais après je me suis dit, c’est bon, ils ne vont pas me retrouver», ajoute la jeune fille. «Puis j'ai entendu les voix des hommes qui venaient à mon secours mais je n'ai pas pu saisir la bouée et quelqu'un a dû sauter dans l'eau pour m'aider».
« Au début, à l’hôpital, on ma dit - oui elle ne va pas tarder à arriver ta mère. Moi, je ne savais pas. J’ai cru que c’était la vérité. Et après, un psychologue est venu : Elle m’a dit – je ne crois pas que ta mère va venir. Et j’ai fait – beh pourquoi ?. Et elle m’a dit – beh en fait tu as été la seule qu’on a retrouvée. C’est à ce moment là que j’ai compris. »
Bahia Bakari voyageait avec sa mère qui n'a pas survécu. Après 21 jours de soins, notamment au visage et à une épaule, à l'hôpital pédiatrique Trousseau à Paris (XIIe), l'adolescente a regagné le foyer familial en banlieue parisienne le 23 juillet. Elle est toujours suivie par deux psychologues mais ne veut plus désormais être entourée que par sa famille.
L'avion de Yemenia s'était abîmé en mer le 30 juin près des côtes comoriennes peu avant son atterrissage de nuit prévu à l'aéroport de Moroni avec à son bord 153 passagers et membres d'équipage, dont de nombreux Comoriens et Français d'origine comorienne. Des éléments de l'épave de l'appareil ont été identifiés et les corps de six victimes retrouvés la semaine dernière. Menées par le bateau français EDT ARES, les recherches des boîtes noires ont débuté jeudi sur la zone du crash. Si l'état de l'avion - qui ne répondait pas aux normes de sécurité européennes - avait rapidement été mis en avant, on ne sait pas encore ce qui a provoqué la catastrophe.
Source: Le Parisien
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