VIDEO Obama : Ben Laden tué au Pakistan et immergé en mer (mis à jour)


Rédigé le Lundi 2 Mai 2011 à 10:32 | Lu 1771 commentaire(s)


« Justice est faite. » Barack Obama a annoncé ce lundi matin la mort du numéro un d'Al Qaeda, tué lors d'un raid au Pakistan.


Après une traque de près de dix ans, l'ennemi public numéro un des Etats-Unis, Oussama Ben Laden, est mort. Il a été tué au Pakistan par les forces spéciales américaines, qui l'ont retrouvé dans une grande résidence gardée et sécurisée à deux heures au nord d'Islamabad, alors qu'on le pensait terré dans un bunker dans les montagnes, vers la frontière afghane. Ce qui pose la question des complicités au sein de l'administration pakistanaise, au plus haut niveau.

L'opération un raid par hélicoptères a été reçu le feu vert de la Maison Blanche vendredi. Elle a duré 40 minutes, dans une zone habitée. Quatre autres personnes ont été tuées au cours du raid. Des images du prétendu visage tuméfié du terroriste ont été montrées à la télévision pakistanaise, mais il s'agit d'un photomontage.

Barack Obama a indiqué que le leader d'Al Qaeda avait été tué par une balle à la tête, et que son corps avait été immergé « en mer ». Les raisons de ce choix n'ont pas été précisées, sans doute pour éviter qu'une tombe ne devienne un lieu de culte pour les disciples de Ben Laden. Mais le risque de semer le doute chez ces derniers sur l'authenticité de l'annonce de sa mort, et de nourrir les théories du complot.

Si Oussama Ben Laden a probablement bénéficié de complicités pour rester caché dans une telle résidence, l'opération américaine a été elle aussi menée avec des complicités pakistanaises.

On peut voir dans cette contradiction soit un nouveau témoignage des ambiguïtés de l'Etat pakistanais, et particulièrement de ses services secrets (ISI), soit le signal d'un changement d'attitude de ces mêmes services.

Obama savoure sa victoire

Ben Laden était considéré par les services américains comme le cerveau des attentats du 11 Septembre et le chef d'Al Qaeda. « Justice est faite », a commenté le président américain Barack Obama, en direct sur toutes les télévisions du pays, en réprimant un sourire.

« Ce soir, je suis en mesure d'annoncer aux Américains et au monde que les Etats-Unis ont mené une opération qui a tué Oussama Ben Laden, le dirigeant d'Al Qaeda, un terroriste responsable du meurtre de milliers ...

Le Président suivait depuis le mois d'août la préparation de cette opération. A quelques mois de l'ouverture de la campagne présidentielle, Barack Obama, critiqué par les républicains pour son prétendu laxisme dans la lutte contre le terrorisme, peut savourer le moment. (Voir la vidéo)

Après dix ans d'effort, la superpuissance a eu raison de l'homme traqué qui la narguait. Des Américains sont descendus dans les rues en criant « USA, USA ! ». George W. Bush, qui enrageait pendant ses deux mandats de ne pas réussir à capturer Ben Laden, a salué ce « triomphe » :

« Les Etats-Unis avaient lancé un message qui ne se dément pas : peu importe le temps qu'il faudra, justice sera rendue. »

Ayman al-Zawahiri, nouveau « numéro un » d'Al Qaeda
Deux mois après l'attentat, Ben Laden avait, dans une vidéo enregistrée, selon le Pentagone, en novembre 2001, expliqué comment les attentats avaient été préparés. On l'entend dire :

« Moi j'étais le plus optitimiste, à cause de mon expérience dans la construction. »

Que reste-t-il d'Al Qaeda après Ben Laden ? Il devrait être remplacé par le stratège de l'organisation, Ayman al-Zawahiri. Mais l'organisation n'a jamais été centralisée. En Afghanistan, Al Qaeda n'est pas en première ligne contre l'Otan, laissant ce rôle aux Talibans. Reste une branche active dans le sahel, Al Qaeda au Maghreb islamique, Aqmi (qui détient en otage plusieurs Français) et des dizaines de groupes « franchisés », se réclammant de l'idéologie d'Al Qaeda, mais agissant de façon autonome.

Certains d'entre eux tenteront sans doute d'organiser des représailles pour venger la mort de leur leader. Mais ce dernier ne sera pas forcément transformé en martyr : sa mort pourrait marquer le déclin de l'influence de l'organisation. Les révolutions arabes et la formidable aspiration à la liberté et à la démocratie qu'elles ont portée lui ont déjà donné un coup de vieux.



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