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Il a fallu aller au bout des prolongations, jusqu'à l'épreuve des tirs aux but, pour que ce match haché et tendu prenne le relief que requiert ce stade de la compétition. Ce n'est pas faute d'avoir accouché de trois buts dans la première demi-heure et de posséder certaines des plus grandes individualités de la planète football. Mais les initiatives des attaquants ont souvent trouvé une jambe pour leur barrer le chemin du but. Karim Benzéma aura d'ailleurs symboliser ce match : excellent en défense, des bonnes intentions en attaque, mais un manque de clairvoyance dans le dernier geste.
La première mi-temps était malgré tout mouvementée. Beaucoup d'espace, des contacts rudes, un pressing lâche et des transmissions vives ont permis aux deux équipes de rattraper le score du match aller (2-1 pour le Bayern). Dès la 6e minute, Ronaldo transformait un penalty à contre pied du gardien après une main involontaire d'Alaba. Sans s'appesantir, le fautif Alaba perforait en contre le côté droit madrilène pour donner un caviar à Robben seul aux 6 mètres, qui reprenait au dessus (8e). Dans la foulée, sur un mauvais renvoi du Bayern, Ozil alertait Ronaldo esseulé dans l'axe : contrôle, plat du pied, petit filet, le portugais exécutait parfaitement le gardien (14e).
Les attaquants allemands se sont alors montrés à l'oeuvre tel Gomez, très disponible, qui a multiplié les tentatives (2e, 21e, 34e), imité par Luiz Gustavo (23e) et Robben (38e et 45e). Ces efforts ont été récompensés par un autre pénalty, provoqué par une poussette de Pepe sur Gomez. Robben s'appliquait avec un ballon néanmoins touché par Casillas (27e). La suite, à l'exception d'un tir de Benzema frôlant la lucarne, était bien calme, en raison d'erreurs techniques mais surtout à une densité physique qui ne laissait aucune des deux équipes imprimer leur propre jeu plus de quelques minutes. A moins que le jeu du Bayern soit de posséder la balle sans se livrer et celui du Real d'envoyer Benzema et Ronaldo au casse pipe. Quand l'enjeu prend le pas sur le jeu ?
RONALDO ÉREINTÉ
La fatigue a également fait son effet. Le Real a enchainé son 3e match capital en une semaine, le Bayern paye sa lutte vaine pour le titre en Bundesliga. Une fatigue qui a empêché Gomez de frapper sans contrôle seul face au but à la 86e ou qui a poussé Ronaldo à rater étrangement de nombreux contrôles. Mais c'est certainement la rigueur tactique des maitres techniciens Mourinho et Heynckes, vieux roublards de la compétition, qui a fait la différence. Les blocs étaient aussi inflexibles qu'appliqués et le sont restés jusqu'au bout des prolongations.
Seuls les tirs au but pouvaient donc faire accoucher ce match d'un vainqueur. Avec cette part d'absurde qui a fait rater la tentative de Ronaldo puis celle de Kaka. Kroos et Lahm les imitait, dans chaque cas, à cause d'un arrêt des gardiens Casillas et Neuer. S'il devait y avoir une justice, c'était celle de l'engagement allemand, davantage dominateur sur l'ensemble des deux matches aller-retour. Ainsi Sergio Ramos envoyait le ballon dans les étoiles et le Bayern à la maison, à Munich, où il jouera la finale à domicile contre Chelsea, une première depuis l'Inter Milan en 1965.
Antoine Mairé (Le Monde)
La première mi-temps était malgré tout mouvementée. Beaucoup d'espace, des contacts rudes, un pressing lâche et des transmissions vives ont permis aux deux équipes de rattraper le score du match aller (2-1 pour le Bayern). Dès la 6e minute, Ronaldo transformait un penalty à contre pied du gardien après une main involontaire d'Alaba. Sans s'appesantir, le fautif Alaba perforait en contre le côté droit madrilène pour donner un caviar à Robben seul aux 6 mètres, qui reprenait au dessus (8e). Dans la foulée, sur un mauvais renvoi du Bayern, Ozil alertait Ronaldo esseulé dans l'axe : contrôle, plat du pied, petit filet, le portugais exécutait parfaitement le gardien (14e).
Les attaquants allemands se sont alors montrés à l'oeuvre tel Gomez, très disponible, qui a multiplié les tentatives (2e, 21e, 34e), imité par Luiz Gustavo (23e) et Robben (38e et 45e). Ces efforts ont été récompensés par un autre pénalty, provoqué par une poussette de Pepe sur Gomez. Robben s'appliquait avec un ballon néanmoins touché par Casillas (27e). La suite, à l'exception d'un tir de Benzema frôlant la lucarne, était bien calme, en raison d'erreurs techniques mais surtout à une densité physique qui ne laissait aucune des deux équipes imprimer leur propre jeu plus de quelques minutes. A moins que le jeu du Bayern soit de posséder la balle sans se livrer et celui du Real d'envoyer Benzema et Ronaldo au casse pipe. Quand l'enjeu prend le pas sur le jeu ?
RONALDO ÉREINTÉ
La fatigue a également fait son effet. Le Real a enchainé son 3e match capital en une semaine, le Bayern paye sa lutte vaine pour le titre en Bundesliga. Une fatigue qui a empêché Gomez de frapper sans contrôle seul face au but à la 86e ou qui a poussé Ronaldo à rater étrangement de nombreux contrôles. Mais c'est certainement la rigueur tactique des maitres techniciens Mourinho et Heynckes, vieux roublards de la compétition, qui a fait la différence. Les blocs étaient aussi inflexibles qu'appliqués et le sont restés jusqu'au bout des prolongations.
Seuls les tirs au but pouvaient donc faire accoucher ce match d'un vainqueur. Avec cette part d'absurde qui a fait rater la tentative de Ronaldo puis celle de Kaka. Kroos et Lahm les imitait, dans chaque cas, à cause d'un arrêt des gardiens Casillas et Neuer. S'il devait y avoir une justice, c'était celle de l'engagement allemand, davantage dominateur sur l'ensemble des deux matches aller-retour. Ainsi Sergio Ramos envoyait le ballon dans les étoiles et le Bayern à la maison, à Munich, où il jouera la finale à domicile contre Chelsea, une première depuis l'Inter Milan en 1965.
Antoine Mairé (Le Monde)