La peine minimale est vécue comme une injustice par Meriem, assure l'un de ses avocats, Martin Pradel, alors que les deux policiers accusés de viol risquaient jusqu'à la perpétuité. « On leur cherche depuis début des circonstances atténuantes », explique ce dernier.
La partie civile rapporte que durant cette audience à huis clos, les avocats des agents ont axé leur défense sur des considérations religieuses et morales, manière selon eux de discréditer la jeune femme et de la culpabiliser afin de ne pas discuter des faits. « Cette peine trop clémente pour un viol collectif risque d'encourager un sentiment d'impunité », ajoute Radhia Nasraoui, une autre avocate de Meriem.
Pas de requalification des faits pour le troisième policier
Sur les deux agents condamnés à sept ans de prison, l'un a nié les faits, malgré les traces de sperme retrouvées dans les véhicules du couple et de la police. Le second a reconnu qu'il y avait eu un rapport sexuel, mais a assuré que Meriem, consentante, l'aurait provoqué.
Les avocats de la partie civile auraient souhaité avoir le droit de poser des questions aux accusés, et attendaient une requalification des faits pour complicité de viol pour le troisième policier. Celui-ci sera finalement condamné à 2 ans de prison pour simple extorsion de fonds.
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Une injustice pour les avocats de la jeune femme
Meriem était effondrée, selon ses avocats qui se disent déçus et en colère contre un verdict trop clément pour un crime comme un viol commis par des policiers : « Je trouve que c’est vraiment scandaleux. C’est une injustice. Jamais les tribunaux en Tunisie n’ont été aussi cléments avec des violeurs. Et quand on sait qu’il s’agit d’agents de l’Etat qui en principe doivent protéger les citoyens, il y a toutes les circonstances aggravantes. Ce n’est vraiment pas normal du tout que la peine soit aussi clémente, s’insurge maître Radhia Nasraoui qui rappelle que sa cliente à d’abord était considérée comme une coupable : Il ne faut pas oublier qu’elle a été victime d’une campagne de dénigrement qui a duré des semaines, une victime qui est considérée comme coupable. Cela prouve que pour certains, la dignité de la femme n’a aucune importance ».
Son autre avocat, maître Pradel, est aujourd'hui inquiet pour Meriem. Depuis le début de cette affaire, la jeune femme a été accusée d'avoir provoqué ce viol et c'est donc un verdict avec « circonstances atténuantes » qui a été prononcé par les juges tunisiens : « Tout ce procès a été le procès de circonstances atténuantes des policiers qui ont violé une femme. Depuis le premier jour, la jeune Meriem a été accusée à avoir contribué à son viol par sa simple présence. Ca revient à dire que ceux qui l’ont violée bénéficient de circonstances atténuantes. Sept ans, c’est une peine qui correspond à une peine de viol avec des circonstances atténuantes. Il faut quand même rappeler que lorsqu’elle a porté plainte, la réaction de l’institution judiciaire a été de l’accuser d’avoir atteint les bonnes mœurs, comme si ces policiers avaient peut-être eu des raisons de la violer. Pour elle, c’était inadmissible d’envisager que parce qu’elle était là et parce qu’elle était sur le chemin de ces hommes qui se sont comportés comme des prédateurs, elle a finalement contribué à ce viol dont elle est la seule victime. Ca va être très dur là. Je suis d’ailleurs très inquiet pour elle ».
Meriem a décidé de faire appel, mais cet appel ne considèrera que des dommages et intérêts sans remettre en cause le verdict en première instance. La jeune femme choquée par ce viol a publié en France un livre racontant son histoire sous le titre Coupable d'avoir été violée.
Source : Rfi.fr
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