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Un convoi de plusieurs dizaines de 4x4 a quitté la caserne de la garde présidentielle, siège des forces loyales à Conté qui seront resté fidèles jusqu'au bout. Cette garde présidentielle, portant béret rouge, escortait la dépouille du président, ses trois femmes, son fils, et une série de ministres.
Sur le trajet, des femmes pleuraient: "je pleure parce que c'est notre président", disait Fatoumata Touré, 45 ans, de l'ethnie soussou, comme le défunt.
Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1984 une semaine après la mort du premier président de la Guinée indépendante, Conté avait succédé à Ahmed Sékou Touré, le dictateur à la poigne de fer, qui avait imposé au pays un régime socialisant et de plus en plus paranoïaque. Nombre de Guinéens n'ont connu que Conté: après avoir instauré le multipartisme, le "général-président" était sorti vainqueur en 1993, 1998 et 2003 de scrutins dénoncés comme frauduleux: il avait remporté le dernier avec un improbable 95% des voix.
Vendredi, devant des milliers de personnes réunies devant le Parlement, vêtues de blanc, la couleur du deuil, l'éloge funèbre a été prononcé par Facinet Touré, un des compagnons d'armes de Lansana Conté, qui se trouvait à ses côtés lors du putsch de 1984. En présence des présidents des pays voisins, Sierra Leone, Liberia et Guinée-Bissau, et du président de la Commission de l'Union africaine Jean Ping, il a demandé aux Guinéens de pardonner au défunt "tout ce qu'il a fait qui n'était pas bien". Le service d'ordre a repoussé à coups de ceinturon la foule qui tentait de s'approcher.
La dépouille de Conté -dont l'âge exact n'était pas connu, mais qui était estimé à 74 ans- devait être conduite dans un stade de Conakry, puis à la Grande mosquée, avant l'inhumation dans son village, à une centaine de kilomètres de la capitale.
Conté est mort lundi, et selon la coutume musulmane il aurait dû être inhumé dans les 24 heures suivant son décès, ce que le coup d'Etat militaire en cours a empêché. "Comment peut-on laisser le corps d'un président comme ça, sans en prendre soin?", a demandé le capitaine Moussa Camara, président auto-proclamé du gouvernement intérimaire au nom du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). "J'ai vu le corps. Il est resté en l'état. Cela vous laisse à penser qu'il n'y a pas une seule pièce réfrigérée dans toute la Guinée", a souligné Camara.
Jeudi, après deux jours d'incertitude, la prise de contrôle par les putschistes s'est confirmée: le Premier ministre Ahmed Tidiana Souaré et une trentaine de membres du gouvernement avaient fini par céder à l'ultimatum lancé par le capitaine Camara, qui l'avait sommé de sortir de la clandestinité et de se présenter devant les responsables du coup d'Etat.
Ahmed Tidiane Souaré et ses ministres ont donc renoncé plutôt que de faire l'objet d'une véritable chasse à l'homme, venant se présenter à la caserne caserne Alpha Yaya Diallo, QG des putschistes. Leur ont succédé le chef d'état-major des armées le général Camara Diarra, le chef de la police et celui des douanes. Les responsables du gouvernement ont prêté allégeance au nouveau pouvoir et laissés libres de s'en aller.
Le seul à ne pas être venu capituler devant les putschistes et le président de l'Assemblée nationale Aboubacar Somparé, qui selon la Constitution, aurait dû assurer l'intérim présidentiel. M. Souaré n'avait pas été vu en public depuis la proclamation mardi du coup d'Etat mais il avait réaffirmé mercredi dans un entretien téléphonique d'un lieu tenu secret qu'il gardait le contrôle du pays.
Source : AP et video : France 24
Sur le trajet, des femmes pleuraient: "je pleure parce que c'est notre président", disait Fatoumata Touré, 45 ans, de l'ethnie soussou, comme le défunt.
Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1984 une semaine après la mort du premier président de la Guinée indépendante, Conté avait succédé à Ahmed Sékou Touré, le dictateur à la poigne de fer, qui avait imposé au pays un régime socialisant et de plus en plus paranoïaque. Nombre de Guinéens n'ont connu que Conté: après avoir instauré le multipartisme, le "général-président" était sorti vainqueur en 1993, 1998 et 2003 de scrutins dénoncés comme frauduleux: il avait remporté le dernier avec un improbable 95% des voix.
Vendredi, devant des milliers de personnes réunies devant le Parlement, vêtues de blanc, la couleur du deuil, l'éloge funèbre a été prononcé par Facinet Touré, un des compagnons d'armes de Lansana Conté, qui se trouvait à ses côtés lors du putsch de 1984. En présence des présidents des pays voisins, Sierra Leone, Liberia et Guinée-Bissau, et du président de la Commission de l'Union africaine Jean Ping, il a demandé aux Guinéens de pardonner au défunt "tout ce qu'il a fait qui n'était pas bien". Le service d'ordre a repoussé à coups de ceinturon la foule qui tentait de s'approcher.
La dépouille de Conté -dont l'âge exact n'était pas connu, mais qui était estimé à 74 ans- devait être conduite dans un stade de Conakry, puis à la Grande mosquée, avant l'inhumation dans son village, à une centaine de kilomètres de la capitale.
Conté est mort lundi, et selon la coutume musulmane il aurait dû être inhumé dans les 24 heures suivant son décès, ce que le coup d'Etat militaire en cours a empêché. "Comment peut-on laisser le corps d'un président comme ça, sans en prendre soin?", a demandé le capitaine Moussa Camara, président auto-proclamé du gouvernement intérimaire au nom du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). "J'ai vu le corps. Il est resté en l'état. Cela vous laisse à penser qu'il n'y a pas une seule pièce réfrigérée dans toute la Guinée", a souligné Camara.
Jeudi, après deux jours d'incertitude, la prise de contrôle par les putschistes s'est confirmée: le Premier ministre Ahmed Tidiana Souaré et une trentaine de membres du gouvernement avaient fini par céder à l'ultimatum lancé par le capitaine Camara, qui l'avait sommé de sortir de la clandestinité et de se présenter devant les responsables du coup d'Etat.
Ahmed Tidiane Souaré et ses ministres ont donc renoncé plutôt que de faire l'objet d'une véritable chasse à l'homme, venant se présenter à la caserne caserne Alpha Yaya Diallo, QG des putschistes. Leur ont succédé le chef d'état-major des armées le général Camara Diarra, le chef de la police et celui des douanes. Les responsables du gouvernement ont prêté allégeance au nouveau pouvoir et laissés libres de s'en aller.
Le seul à ne pas être venu capituler devant les putschistes et le président de l'Assemblée nationale Aboubacar Somparé, qui selon la Constitution, aurait dû assurer l'intérim présidentiel. M. Souaré n'avait pas été vu en public depuis la proclamation mardi du coup d'Etat mais il avait réaffirmé mercredi dans un entretien téléphonique d'un lieu tenu secret qu'il gardait le contrôle du pays.
Source : AP et video : France 24